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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 30 JUILLET 2020

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Marché du travail

◆ Menée selon une approche comparative et prospective, l’utilisation de la «Big Data» permettrait un suivi des besoins du marché du travail. ◆ Des défis de collectes de données doivent être relevés afin d’en optimiser l’utilisation. Le Big Data, un nouveau moyen de prédiction L’ exploitation de données massives ou Big Data ouvre désormais de nou- velles opportunités Par B. Chaou

Les Big Data peuvent être utiles à l’éla- boration des stratégies.

pour les prévisions économiques, surtout après les avancées tech- nologiques réalisées durant ces dernières années. Car, justement, les Big Data sont le fruit du déve- loppement des outils digitaux regroupant plusieurs acteurs, dont les gouvernements, les consom- mateurs ou les entreprises. Leur champ d’application relève de plusieurs domaines d’activité et peut servir à faire des prévisions, mais aussi à prendre des déci- sions. La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) s’est penchée sur la valeur ajou- tée des Big Data dans l’environne- ment macroéconomique dans une récente étude intitulée : « Apports des Big Data pour le suivi de l’acti- vité économique et la prévision ». Une étude consacrée essentielle- ment à la présentation du poten- tiel de contribution des Big Data en matière de suivi des prévisions économiques, dont le besoin du marché du travail. Prévision pour le marché de travail Dans le cadre de sa mission d’analyse économique, de veille et de prévision, la DEPF a exploré le gisement des données mas- sives des Big Data pour cerner les besoins du marché du travail marocain. Le projet s’est intéressé aux offres d’emploi mises en ligne pour trois secteurs au Maroc, à savoir l’off-

shoring (IT, offshoring et centres d’appel), l’automobile et la cyber sécurité. Les informations pertinentes comme les compétences tech- niques, les compétences per- sonnelles, les langues, la ville, le salaire, le type de contrat, le niveau d’études et les années d’expé- rience sont extraites et normali- sées. Selon Omar Benyahia, direc- teur du cabinet Effyis Partners, « plus nous constituons une large base de données via la collecte d’informations, plus les résultats que nous pouvons obtenir à tra- vers les Big Data deviennent pré- cises et pertinentes. Il faut donc rassembler le maximum de don- nées actualisées afin d’obtenir des chiffres probants ». L’étude a ainsi permis de mettre en avant les occupations les plus demandées dans l’IT offshore et les centres d’appels. Pour l’IT off- shore, est demandée une panoplie de profils, notamment les déve- loppeurs analystes, les adminis- trateurs réseau et les designers web. Par contre, les centres d’ap- pels demandent principalement

des agents de call centers et des agents de ressources humaines. De son côté, le secteur de l’au- tomobile recherche des profils très variés allant des ingénieurs jusqu’aux opérateurs. Le secteur de la cybersécurité recrute, pour sa part, principalement des admi- nistrateurs réseau et des respon- sables de sécurité. Le même document montre éga- lement les niveaux d’étude les plus recherchés par les trois sec- teurs abordés. Les centres d’ap- pels recrutent surtout des niveaux bac, ce qui représente une oppor- tunité pour les jeunes ayant ce niveau d’éducation et sans aucun diplôme professionnel. Quant au secteur de l’automobile, il recrute surtout des techniciens, les bac+5 arrivant en second lieu. Pour l’IT offshore et la cybersécurité, ces secteurs recrutent principalement des bac+5, ce qui reflète qu’un travail intellectuel de développe- ment s’effectue au Maroc. Relativement à l’expérience requise, ladite étude met en exergue les années d’expérience demandées dans les secteurs étu-

diés. L’offshoring (IT offshore et centres d’appels) ne demande pas forcément d’expérience préalable, ce qui constitue une opportunité importante pour les jeunes fraî- chement diplômés. Quant à l’au- tomobile, le secteur préfère des profils ayant peu d’expérience au préalable, mais qui pourrait être acquise grâce à des stages ou des formations en alternance. Tandis que la cybersécurité privilégie les profils expérimentés. Pour Omar Benyahia, « les Big Data peuvent être un outil prédicatif de grande précision. Cependant, les agences doivent rechercher de manière proactive des sources de données volumineuses afin de répondre aux différents types de besoins, car les classifications des Big Data sont multiples et dotées de nombreuses variables servant dans divers secteurs ». Il ressort ainsi de cette étude que les métadonnées peuvent four- nir des informations détaillées en faveur de l'analyse des statis- tiques, et en définitive, à l’élabora- tion des stratégies pour le marché de l’emploi à titre d’exemple. ◆

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