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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 30 JUILLET 2020

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(de 30 épisodes), la so pretty mène de front l’histoire de Kamar (personnage conçu spécialement pour Fatima Ezzahra El Jaouhari), tout à la fois égocentrique, nar- cissique, mystérieuse, intelligente, sournoise, arriviste, manipulatrice, avide de pouvoir, fine stratège, altière, belle, pulpeuse, coquette, féminine, sophistiquée…donnant à voir une évocation rageuse de la société où elle évolue. « Kamar ne me ressemble en rien si ce n’est un trait de caractère » ! N’empêche que cette « méchante » trouve grâce aux yeux de Fatima Ezzahra El Jaouhari, généralement sévère avec les films dans lesquels elle joue. « Lorsqu’on est acteur, il faut se dire, aussi, qu’on est en bas de l’échelle alimentaire quand il s’agit de pouvoir sur une œuvre. Surtout au Maroc. On n’est pas inclus dans la genèse - quoiqu’un peu grâce aux répétitions…, on reçoit l’œuvre, en fin de compte, comme tout le monde. Nombreuses sont les fois où je trouvais le texte magnifique et quand je regar- dais le rendu, j’en sors en pleurs. Certes, il y avait des fois où je refusais des choses sur papier et qu’à la fin sur le grand écran je me dis ‘qu’est-ce qui m’a pris d’avoir dit non !’. En tant qu’acteur, on te demande juste de bien jouer le personnage, mais pas ta vision. On te demande d’être au service du réalisateur… ». Lisant ce qu’elle a sous le nez, elle compose le film, bien que le metteur en scène aura obligatoirement un point de vue, différent. D’où souvent une déception. Et une colère quand c’est carrément honteux. Ne vous fiez pas à l’apparence douce et lisse de la belle, son courroux est terrible. N’a-t-elle pas intenté…dézingué Dizzy Dross (rappeur marocain), qui a eu le mauvais goût de la titiller ? Abonnée à certains rôles ? L’actrice en a assez d’être réduite à ses rondeurs et protubérances. Elle est viscéralement, passion- nément, essentiellement comé- dienne. Sans l’ombre d’un doute. Il n’y a qu’à la regarder jouer

avec intensité, dans « Burn Out » de Nour-Eddine Lakhmari, ou de voir à quel point elle s’est identifiée à son chaste personnage, dans « Okba Liq » de Yassine Fennane, pour s’en convaincre, si besoin est. Las ! Cela revient à prêcher dans le désert. Nombre de critiques influents continuent de prétendre qu’elle serait tout sauf une comédienne : elle ne jouerait qu’elle-même. Navrant. En revenant après avoir pris le temps d’aller faire des cafés, elle souligne qu’elle n’a « jamais joué un rôle qui est proche de (sa) personnalité». Par contre, très comique qu’elle est, elle rêve «de jouer avec Hassan El Fad ». Il n’est pas étonnant alors que Fatima Ezzahra El Jaouhari ait pris ses cliques et claques en direction de climats moins pollués par la bêtise sidérante. Elle casse la baraque, passant, avec une aisance confondante, de Philippe Caresse à Prashant Chadha, en passant par David Yates, Hugo Blick ou encore David Von Ancken. Sous la houlette de réalisateurs et cinéastes capables de révéler les mystères qu’elle voile derrière son apparence lisse. Une créature de rêve, qui préfère se taire pour mieux plaire ?! « J’ai

liser les rêves d’enfants, mener un combat incessant contre l’intolé- rance et le racisme, pour les liber- tés individuelles… Les minutes tournent, un appel vient plusieurs fois me le rappe- ler à l’ordre, je prends congé, à mon corps défendant, de Fatima Ezzahra El Jaouhari, au moment où elle me parle d’anecdote. J’étais au septième ciel. Comment en redescendre ? ◆

fait l’ouverture de Berlin, avec ‘The Queen Of The Desert’ de Herzog Werner, le grand, l’unique, le seul… » Il faut être affublé d’œillères pour ne pas observer que Fatima Ezzahra El Jaouhari n’est pas seu- lement belle comme la vie, mais aussi et surtout considérablement intelligente. Elle est douée d’une intelligence du cœur qui la fait protéger les démunis, aider à réa-

Fatima Ezzahra El Jaouhari : Un riche parcours

Productions marocaines « Bent Bladi », film réalisé par Charli Beléteau; « Okba Liq », film réalisé par Yassine Fennane; «S alon chehrazad », série réalisée par Amir Ramses; « Dima Jiran », série réalisée par Driss Rouke; « Quand ils dorment », film réalisé par Myriam Touzani; « Flocons de sable », long métrage réalisé par Mohamed Minkhar; « A l’aube un 19 février », long métrage réalisé par Anouar Mouatassim; « L’anniversaire », long métrage réalisé par Latif Lahlou; « Ncherkou Taam », mini-série réalisée par Narjiss Nejjar; « 1.001 nuits (saison 1 et 2) », série réalisée par Anouar Mouatassim; « Recette d’amour », téléfilm réalisé par Othman Naciri; « Hayati », série réalisée par Yassine Fennane; « Burnout », long métrage réalisé par Nour-Eddine Lakhmari. Productions étrangères « Plus Belle La Vie », film réalisé par Philippe Caresse (production française); « Tirez Vous Ils Arrivent », film réalisé par Abdelkrim Gissi (production belge); « Aazaan », film réalisé par Prashant Chadha (Production indienne); « The Tyrant », série réalisée par David Yates (production américaine); « The honourable woman », mini-série réalisée par Hugo Blick (production anglaise); « Queen of the desert », long métrage réalisé par Werner Herzog (production américaine); « Tut dans », série réalisée par David Von Ancken (production américaine); « Achoura », long métrage réalisé par Talal Selhami, (production française); « Sacré dilemme », court-métrage réalisé par Rachid Benzine (production française).

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