Carillon_2016_10_14

Maladie mentale : plusieurs causes visées

ÉLISE MERLIN elise.merlin@eap.on.ca

Dre Fillion s’empresse de préciser que tout le monde n’est pas atteint d’une mala- die mentale. Par contre, dans la région, les chiffres de personnes atteintes demaladies mentales seraient en nette augmentation. D’ailleurs, un nouveau centre de santé des- tiné auxmaladies mentales et à la toxicoma- nie a vu le jour cette année à Hawkesbury au sein de l’HGH. Les publics visés par ces services de santé sont des patients atteints de troubles divers, comme l’anxiété et les situations de crise, la dépression, la schi- zophrénie, la dépendance aux drogues ou la bipolarité. « Dans la région, les taux de dépression et d’anxiété sont très élevés. Il y a au moins 20 % de la population concernée par ces deux problèmes, a expliqué Dre Suzanne Fillion. Quand on regarde les statistiques concernant les cas de santé mentale à l’ur- gence, les comtés de Stormont, Glengarry, Dundas et Prescott et Russell sont en nette augmentation. Une augmentation de 8 %de ces cas d’urgence sont à prévoir d’ici 2020 et 18 % en ce qui concerne Hawkesbury » a précisé Dre Fillion. Ces chiffres tiennent de l’étude réalisée par Deloitte et offerte à l’Hôpital Général de Hawkesbury. Mais comment explique-t-on de telles données? Plusieurs causes sont à prendre en compte. Il y a d’abord l’hérédité. Ce que nous sommes dépend beaucoup de nos gènes; ces gènes viennent de nos parents, et nous n’avons aucune influence sur eux. Les antécédents familiaux constituent une autre cause. Si unmembre de la famille a déjà fait une dépression ou de l’anxiété, les enfants courent un risque plus élevé d’en être atteint aussi. Les habitudes de vie pourraient égale- ment être un facteur important. Mangeons- nous bien ? Faisons-nous de l’exercice ? « 25% de la population est atteinte d’obé- sité dans la région contre 15 % à Ottawa » a

La maladie mentale est l’un des sujets les plus préoccupants de la région. Avec des chiffres supérieurs à la moyenne provinciale, les professionnels de la santé s’alarment face à ce phénomène qui touche de plus en plus la région de Prescott et Russell. Que signifie la santé mentale et quelle est la différence entre la santé mentale et la maladie mentale? Quel est le public atteint par cesmaladies ? On notera qu’il y a une réelle différence entre la santémentale et lamaladiementale. Tout le monde a une santé mentale, une santé physique et il faut s’en occuper, en prendre soin et l’entretenir. Cela passe le plus souvent par le bien-être corporel et spirituel, comme l’explique Dre Suzanne Fillion, directrice du développement et de l’intégration à l’HGH. « On a tous une santé mentale et une santé physique, mais ce n’est pas tout le monde qui a une maladie mentale. Il faut s’occuper autant de sa santémentale que de sa santé physique. Il faut l’entretenir, c’est-à- dire avoir de bonnes relations, vivre avec ses valeurs, être bien dans sa peau. La maladie mentale est la lutte contre la dépendance », a commenté Dre Fillion. La santé mentale, tout comme la santé physique, est une ressource nécessaire à la vie. Elle nous permet également de travailler, d’apprendre, de nous amuser, et elle nous aide aussi à traverser des périodes difficiles. Quant à lamaladiementale, il y a une diffé- rence. Une personne a un problème de ce type quand ses pensées, ses émotions ou ses comportements nuisent à sa vie quotidienne à la maison, à l’école ou au travail. Il arrive à chacun de se sentir triste ou irrité, mais lorsque ces émotions sont si fortes qu’on a de la difficulté à les supporter, alors on peut parler de problèmes de santémentale.

Dre Suzanne Fillion, directrice du développement et de l’intégration à l’HGH. —photo fournie

reconnu Dre Fillion. Évidemment, il y a les réactions aux événements de la vie. Certaines situations stressantes peuvent provoquer des maladies mentales et physiques. « Le taux de suicide est 30 % plus élevé dans les comtés de l’Est qu’ailleurs en province, excluant le nord de l’Ontario », a précisé Suzanne Fillion. Les ressources constituent aussi un facteur de risque. A-t-on assez d’argent ? Possédons-nous un diplôme scolaire, un bon logement ? Le manque de travail, la barrière de la distance due au manque de transport en commun, ou encore l’isolement ou le statut économique sont des ressources

parfois nécessaires pour notre bien social et donc… notre santé mentale. « Lamoyenne des revenus par foyer dans l’Est ontarien est autour de 77 000 $-78 000 $. Dans Prescott et Russell, cela tourne autour de 68 000 $ et à Hawkesbury, c’est encore moins élevé. Le niveau d’éducation est très faible dans la région. Dans Prescott et Russell, 17 % n’ont pas de diplôme secon- daire comparé à 13,6 % dans toute la pro- vince », a avancé Dre Fillion. Toute personne préoccupée par la ma- ladie mentale et/ou la toxicomanie peut joindre le nouveau centre de santé de l’HGH au 1-844-304-1414

Le Carillon, Hawkesbury ON.

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Le vendredi 14 octobre 2016

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