Carillon_2016_10_14

Les aventures d’un exilé français à Alfred

ÉLISE MERLIN elise.merlin@eap.on.ca

Né en France à Avignon en 1951, Didier Chasteau amorce ses études de piano à 10 ans auprès d’une célèbre pianiste de Nice, Mme Pertigon. Depuis, la musique ne l’a plus quitté. Cela fait maintenant 35 ans qu’il vit au Canada et c’est dans la région qu’il a posé ses valises pour y vivre avec sa femme, Nathalie Frénière, d’origine québécoise. « Je suis venu au Canada dans le but d’y habiter, pas dans le but d’un voyage », s’est exclamé Didier Chasteau. C’est en 1981 que ce grand « dandy », âgé de 65 ans aujourd’hui, est arrivé au Canada pour y vivre, s’enrichir et surtout faire partager sa musique. Un petit retour … de 35 ans en arrière. Didier Chasteau vient d’une famille aisée du sud de la France. Ses parents déménagent d’Avignon, lorsqu’il est âgé de 6 ans, avec sa sœur et son frère afin de s’installer à Nice. Son père, conseiller fiscal et juridique en droit inter- national, gagne très bien sa vie. Ses clients font de lui un homme riche qui subvient très largement aux besoins de sa famille. Samère ne travaille pas, mais elle aime l’écriture. « Nous avions une grandemaison à Nice, mes parents étaient riches. Notre foyer était un véritable cocon dans laquelle on se sen- tait très bien », a ajouté Didier. À l’âge de 10 ans, Didier Chasteau suit des cours de piano à domicile avec Mme Pertigon, une célèbre pianiste de Nice. « Je ne suis pas allé au conservatoire, car mes parents préféraient que je fasse des cours à la maison. Ils voulaient me garder à la maison avec mon frère et ma sœur » a indiqué Didier. Son professeur de piano voit en Didier un élève très doué, brillant et très assidu. « J’écoutais un morceau de

1 Didier Chasteau, sur la photo, avec son piano dans sa maison à Alfred —photo Didier Chasteau

Beethoven et je le jouais sans regarder les notes », a affirmé ce musicien passionné. Didier adore la musique, le jazz plus préci- sément, c’est sa vie, il en joue jour et nuit. La musique, il veut en faire lui-même, il arrête donc les cours avec son professeur après trois ans de leçon. Son but désormais ? Jouer, apprendre et découvrir lamusique et plus précisément le jazz.

À 14 ans il commence à jouer avec des musiciens et très vite ils montent un groupe. Plus tard, le groupe participe à un concours qu’il gagne. Ils partent sur la route durant 52 jours et sillonnent 52 villes en France pour jouer lors d’un festival. Didier se retire du groupe à la fin de la tournée pour se consacrer à la seule chose qu’il aime, le jazz. Dès lors, il ne s’arrêtera plus de jouer et conti- nue son apprentissage auprès demusiciens talentueux, tout en travaillant ses compo- sitions et sa technique d’improvisation. En 1972, Didier se fait remarquer par la grande pianiste dans le cadre du Festival de jazz de Juan-les-Pins en France. Son parcours aty- pique lemène ensuite au festival très connu d’Avignon, en 1978. Il joue avec le trompet- tiste Joe Newman et avec Jeff Hamilton, le batteur du célèbre Oscar Peterson et plus récemment batteur de Diana Krall. C’est en 1995 qu’il enregistre le disque Relations et participe au Festival de jazz de Nice. Au fil des années, ce prodige fait la première partie des spectacles de musiciens tels que Chet Baker et Lou Bennett. « En venant au Canada à l’âge de 30 ans, je voulais en savoir plus sur la source du jazz, me rapprocher de ses racines, soit New York, mais aussi Montréal », a expliqué Didier Chasteau. C’est donc pour plusieurs raisons que Didier a posé ses valises, il y a 35 ans, au Canada. Il poursuit : « L’Amérique c’était la liberté pour moi. Il y a ici un certain esprit de liberté. Mes conditions de vie n’étaient plus satisfaisantes au niveau affectif et au

niveau de la musique en France. Je voulais faire ma vie ailleurs », a-t-il confié. Il poursuit donc sa carrière au Canada. On l’entendra aux côtés de Skip Bey, contre- bassiste d’Oliver Jones et de plusieurs autres artistes québécois. En septembre 2007, Didier Chasteau ouvre le concert du musi- cien Oliver Jones au Théâtre des Quatres Sœurs en Outaouais. En 2013, il commence une tournée de concerts à travers le Canada, en duo avec Ghislaine Dion, ancienne cho- riste et sœur de Céline Dion. Les concerts sont donnés principalement dans les églises et les cathédrales. « La vie était extraordi- naire à Montréal à cette époque, tout était possible. Le jazz attirait beaucoup le public. Maintenant pour faire un disque cela devient compliqué » a déclaré Didier Chasteau. Il habite plusieurs années à Montréal, puis il déménage en Outaouais, à Alfred et Plantagenet, il y a 6 ans, à la suite d’un coup de cœur pour la région. Lui et sa femme, l’artiste Nathalie Frenière, recherchaient un endroit calme, une belle demeure non loin d’une grande ville avec beaucoup de nature. «Moi et ma femme adorons la région, nous ne déménagerons plus, nous avons trouvé ici le calme et notre petit coin de paradis, les habitants sont tous adorables », a confié Didier. Ce grand artiste a plusieurs projets dans la région, dont un festival de jazz qu’il aimerait faire à Alfred et Plantagenet. Il espère que le projet verra le jour très rapi- dement. En tout cas, il nous tiendra très vite informés.

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Le vendredi 14 octobre 2016

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