FNH N°1008

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 28 JANVIER 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Souks hebdomadaires

◆ Les sites connaissent une forte affluence des professionnels et des agriculteurs. ◆ Net redressement du prix du bétail et hausse de la demande des intrants agricoles. La pluie enclenche une nouvelle dynamique

et surtout celles du mois de janvier 2021, ont rendu espoir et créé une nou- velle dynamique dans les campagnes. Plusieurs marchands de céréales et de bétails en témoignent. «Au début de l’automne, et surtout entre les mois d’octobre et de novembre, une forte inquiétude s’est emparée des paysans. La pluie a pris quelques semaines de retard par rapport à la normale. Les agriculteurs commen- çaient à redouter une troisième année consécutive de sécheresse, qui serait synonyme de catastrophe», souligne Mohamed Meskini, marchand de bétail. Et d’ajouter que « le marché connais- sait une morosité sans précédent. Ne pouvant pas faire face aux charges, de nombreux éleveurs ont réduit leurs troupeaux à des prix sacrifiés. L’offre était très abondante et les produits de mauvaise qualité. Mais avec le retour des pluies, la situation est vite redeve- nue normale», souligne-t-il. En effet, avec l’enrichissement des par- cours naturels, le marché de bétail a retrouvé son équilibre. Pour leur part, les prix des aliments de bétail ont nette- ment baissé.

Au niveau des autres produits agricoles, une euphorie caractérise le marché. Le nombre de transactions a sensiblement augmenté. «Au cours du mois de novembre, un cli- mat de méfiance s’est installé. Plusieurs agriculteurs n’ont pas voulu prendre de risques pour procéder à l’emblavement de leurs terres. Du coup, la demande pour les semences et autres intrants était en deçà de la normale. Mais, dès la première quinzaine de décembre 2020, un net redressement de la situation a été constaté, au point qu’il y a eu une rupture de stock de plusieurs varié- tés de semences certifiées» , souligne Mostaf Bahjaoui, marchand de céréales dans la région de Ziyaida. La sécheresse et la pandémie ont sen- siblement affecté le revenu des agricul- teurs. A cause du manque d’argent, des campagnards ont réduit la fréquenta- tion des souks, passant d’une fois par semaine à une fois tous les quinze jours. Les achats étaient strictement limités aux produits de première nécessité, notamment la farine, le sucre, l’huile de table, le thé et le butane. De même, d’autres activités ont été for- tement pénalisées et n’ont dû leur salut qu’avec le retour des pluies. Il s’agit, entre autres, des commer- çants d’habillement, d’ustensiles et d’outillage. Les restaurateurs ont également vu leur activité tour- ner au ralenti. Même les adjudica- taires des marchés des parkings et de l’aire d’exposition des bêtes ont subi de lourdes pertes. Ils ont sollicité des com- pensations de la part des communes mais en vain, car les appels d’offres sont lancés sur plusieurs années. A noter enfin que la relance des acti- vités dans les souks hebdomadaires a dynamisé également les campagnes de promotion et de sensibilisation menées par les associations et les autorités. ◆

L es souks hebdomadaires ont une grande importance dans le monde rural. Outre leur rôle d’échange et de commerce, c’est aussi un lieu de retrou- vailles de la population locale pour discuter ou régler les différents pro- blèmes. Certains de ces sites se sont développés au fil des ans pour deve- nir de véritables métropoles, avec des zones industrielles et autres aires d’acti- vité sans pour autant se démarquer de leur vocation agricole. C’est le cas de Sidi Bennour, Khmiss Zemamra (région de Doukkala), Had Soualem, Tit Mellil (région de Casablanca)… Mais, ces derniers temps, ces souks ont connu un marasme sans précédent dû essentiellement à la sécheresse qui sévissait depuis fin 2018 et aussi à la pandémie de la Covid-19 à partir de mars 2020. Conséquence : les autorités ont imposé à maintes reprises leur fer- meture. Les professionnels, qu’ils soient clients ou commerçants, ont été forte- ment impactés. Les pluies du mois de décembre 2020, Par C. Jaidani

Avec l’enri- chissement des parcours naturels, le marché de bétail a retrouvé son équilibre.

La pluie a donné plus de visibilité aux exploitants.

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