FNH N° 1049

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 6 JANVIER 2022

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IT

◆ L’intérêt croissant des grands groupes pour le digital et l’insuffisance du nombre d’ingénieurs formés annuellement au Maroc, couplés à la fuite des cerveaux, corsent davantage le recrutement des entreprises technologiques en quête de profils adaptés. Grosse pression sur les ressources humaines

sieurs niveaux (onboarding, recrutement, accompagne- ment, gestion de la carrière des cadres, etc.). L’insuffisance du nombre d’ingénieurs for- més annuellement au Maroc (entre 8.000 et 10.000), cou- plée à la fuite des cerveaux corsent le recrutement des PME technologiques. D’où l’intérêt de se poser la question de savoir si la pérennité des entreprises technologiques, à l’ins- tar de Mobiblanc (socié- té présente sur d’autres marchés étrangers), n’est pas susceptible d’être com- promise, faute d’un capital humain adapté. Des recom- mandations vont dans le sens de la formation des titulaires de BAC+3 (scientifiques) dans les métiers de l’informatique afin de combler la pénurie des ressources humaines.

écoles doivent s’adapter aux besoins évolutifs des entre- prises et tenir compte de nou- veaux paramètres, devenus cruciaux, pour ne citer que l’agilité. Une méthodologie qui renforce la résilience des entreprises» , avance le lauréat de l’Ecole Mohammedia des ingénieurs (EMI) et de l’Insti- tut d’administration des entre- prises de Paris, qui rappelle la montée en puissance du cloud, de l’IA et de la cyber- sécurité. Concrètement, Mobiblanc s’attèle à surfer sur la nou- velle vague, en misant sur des locaux de nouvelle géné- ration, l’agilité comme levier stratégique, un système hié- rarchique flexible, la promo- tion de l’innovation via la libre expression des idées et la reconnaissance du travail bien effectué. Par ailleurs, à en croire les professionnels, au Maroc, les grandes sociétés et les entre- prises de services du numé- rique (ESN) sont de plus en plus conscientes de la néces- sité de contribuer à l’émer- gence d’un écosystème fort. Ce qui milite en leur faveur. Au final, le contexte pandé- mique, marqué par le règne de l’incertitude, est propice au lancement de grands chan- tiers digitaux. Ces derniers donnent davantage de visibi- lité aux entreprises technolo- giques, lesquelles pourront se pencher sereinement sur l’éla- boration d’une politique RH adaptée aux multiples enjeux passés en revue plus haut. ◆

Le cycle des car- rières des cadres devient de plus en plus court.

«Le virage digital pris par les grandes entreprises et qui répond à une véritable stra- tégie sur le long terme, a pour impact immédiat l’accroisse- ment de la demande sur le marché des profils pointus dans le secteur des IT », ana- lyse Youssef El Alaoui, cofon- dateur et CEO de Mobiblanc. L’autre facteur crucial a trait à l’émergence de nou- veaux besoins en ressources humaines, notamment dans les domaines du cloud et de l’agilité. L’entrepreneur est formel. Aujourd’hui, les entre- prises technologiques doivent relever un double enjeu : le recrutement des compé- tences en adéquation avec les besoins du marché évo- lutif, tout en pérennisant les équipes recrutées. Un tel chal- lenge amène notre interlocu- teur à affirmer que la politique RH des entreprises technolo- giques se caractérise par un vaste chamboulement à plu-

A vant la crise liée à la Covid-19, il existait déjà au Maroc plusieurs tendances de fond concernant le secteur des IT. Outre les entreprises techno- logiques, les grands groupes évoluant dans les secteurs de la banque, les télécoms et le retail (grande distribution, e-commerce, etc..) ont érigé le digital en un axe d’investis- sement majeur. Cette donne tire son fondement du com- portement des clients de plus en plus enclins à utiliser le digital pour plusieurs raisons. La crise liée à la Covid-19 a consolidé la pratique susmen- tionnée des grands groupes. Ce qui n’a pas été sans conséquence sur la gestion du capital humain ainsi que la disponibilité des ressources humaines pour les entreprises technologiques. Par M. Diao

Des recom- mandations vont dans le sens de la formation des titulaires de BAC+3 (scien- tifiques) dans les métiers de l’informa- tique afin de combler la pénurie des

Surfer sur la nouvelle vague

«La situation qui prévaut nous commande de miser sur l’in- novation en matière de poli- tique RH. Le cycle des car- rières des cadres devient de plus en plus court. L’entreprise doit être capable d’accompa- gner les profils afin de faciliter leur montée en compétence par le biais de formation par exemple» , explique l’ingénieur de formation, laudatif sur les profils issus des écoles d’in- génieurs marocaines. «La formation des ingénieurs marocains, d’ailleurs très demandés à l’international, est excellente. Cependant, les

ressources humaines.

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