FNH N° 1049

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 6 janvier 2022 - 8 DH - N° 1049

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Impôt sur les sociétés Ce qui a changé depuis le premier janvier

Placements boursiers

Des performances exceptionnelles en 2021

P. 10

P. 14/15

Le Maroc lâche du lest P. 9 RÉGLEMENTATION DES CHANGES

Hassan Boulaknadal, Directeur général de l'Office des changes

Pharmaco-économie

Secteur financier

Blockchain

«La période où les prix et les coûts des traitements étaient tabous est révolue»

«L’adoption de la technologie progresse au Maroc»

Banques et assurances bravent la crise

● L’économie de la santé analyse les coûts et les bénéfices directs et indirects liés à des programmes ou à des stratégies thérapeutiques en santé. ● Entretien avec Abdelmajid Belaiche, expert des marchés pharmaceutiques et chercheur en économie de santé. P. 22 à 25

Badr Bellaj, CTO de l’entreprise technologique Mchain

P. 12/13

P.11

Conjoncture

Politique monétaire

Ce climat d’incertitude qui plombe la relance !

Les investisseurs face à l’inflation en 2022

P. 16

P. 30/31

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Covid-19 : P… de cercle vicieux !

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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Editorial

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Compteur à zéro, marché déserté Réglementation des changes : Le Maroc lâche du lest Impôt sur les sociétés : Ce qui a changé depuis le 1er janvier Secteur financier : Banques et assurances bravent la crise Entretien avec Badr Bellaj : Blockchain, «l’adoption de la technologie progresse au Maroc» Epargne : Des performances exceptionnelles pour les placements boursiers en 2021 Politique monétaire : Les investisseurs face à l’inflation en 2022

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Par Fatima Ouriaghli

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Omicron

C’ est parti pour un nouveau cycle de stress, de per- sécutions psychologiques et de détresse morale ! Cette année 2022 ne sera guère différente de 2021. Et ça commence fichtrement bien ! Le Maroc est toujours coupé du monde extérieur, s’interdisant même de rapa- trier ses ressortissants bloqués à l’étranger. Omicron a fait sa première victime sur le territoire national : une femme âgée qui n'avait pas encore reçu la troisième dose de rappel du vaccin anti-Covid-19. Omicron a envoyé 7 autres personnes contaminées aux services de réanimation et de soins intensifs. Les indicateurs sanitaires se dégradent littéralement, avec une accélération fulgurante des contaminations - 4.299 cas recensés mardi 4 janvier et 5.500 cas le lendemain -, un taux de positivité qui s’établit à 10% et un taux de reproduction de 1,39. Le virus se propage dans les écoles, dont certaines sont obli- gées de basculer en mode distanciel, selon le protocole sanitaire en vigueur. L’inquiétude revient, après une longue période où la plupart des citoyens ont négligé de façon coupable les gestes barrières, se sentant protégés parce que vaccinés. Tout cela participe d’une certaine désorganisation sociale qui risque de s’amplifier. Car, si l’on se fie aux commentaires faits le 26 décembre par le coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, Mouad Mrabet, la troisième vague de transmission communautaire liée au variant Omicron a commencé la semaine du 13 au 19 décembre, avant d’être confirmée la semaine du 20 au 26 décembre et devrait durer probablement onze semaines. Le pic de cette vague devra être atteint durant la semaine du 17 au 23 janvier 2022. En clair, sans vouloir faire passer un message anxiogène, le plus dur est à venir : l’on s’achemine vers une hausse encore plus soutenue des contaminations et une sévère détérioration des indicateurs sanitaires. Cela augure-t-il de nouvelles restrictions ? Les autorités vont- elles maintenir les frontières fermées au-delà du 31 janvier ? Difficile de répondre à ces interrogations. Par contre, vu qu’Omi- cron a déjà pris ses quartiers dans le Royaume et qu’il est moins pathogène que ce l’on craignait initialement, est-il logique actuellement que le Maroc se bunkérise ? Ne serait-il pas plus raisonnable de rouvrir les frontières aériennes tout en musclant les conditions d’accès au territoire national ? Pour beaucoup de citoyens, la suspension des vols ressemble de plus en plus à une réponse disproportionnée qui asphyxie l’économie nationale, au-delà de ses impacts sur les citoyens. Mais, sans aucun doute, elle reste pour les autorités la solution la plus facile à mettre en place. u LE PLUS DUR EST À VENIR

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> Economie

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Conjoncture : Ce climat d’incertitude qui plombe la relance ! Conjoncture : 2022, une année de tous les enjeux pour l’économie nationale Entretien avec Mohamed Lahlou : Immobilier, «la reprise du secteur sera difficile en 2022» IT : Grosse pression sur les ressources humaines Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Pharmaco- économie, «la période où les prix et les coûts des trai- tements étaient tabous est révolue»

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> Focus Agricole

Campagne 2021/2022 : Les exploitants s’activent pour rattraper leur retard 26

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> L'univers des TPME TPE et AGR : Les ambitions de l’ANAPEC pour 2022 27 > Culture Opinions : Tanger en ses temps Musée de la Kasbah : Nouveau espace d’art contem- porain à Tanger Exposition : Immersive et interactive 28 29 30

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> High-tech Tech : Les tendances à suivre en 2022 31

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Covid-19 P… de cercle vicieux ! Par D. William

O n aurait voulu aborder ce début d’année avec un peu plus d’optimisme et d’enthou- siasme. On aurait aimé parlé des résolutions à prendre pour rendre 2022 meilleure que l’année qui vient de s’écouler. On aurait aimé se focaliser sur la relance économique après deux années d’une dure pandé- mie. On aurait aimé pouvoir voyager sans contraintes, sans destinations interdites. On aurait aimé retrouver l’ambiance des boîtes de nuit. On aurait aimé de nouveau avoir des interactions sociales sans appréhension aucune. On aurait aimé retrouver la ferveur des stades de football. On aurait aimé une Coupe d’Afrique des Nations très festive, avec des vagues de supporters marocains qui se déplaceraient au Cameroun. On aurait aimé tant de choses ! Tant de choses qui, il y a deux ans, s’inscrivaient

dans une banale normalité et qui, main- tenant, nous semblent exceptionnelles. Mais voilà, nous sommes partis sur les bases de 2021, avec une pandémie encore plus présente que jamais et un virus qui s’invite toujours jusque dans nos chaumières. Et qui a bien l’intention de s’incruster. Ce début d’année est assez tristounet, pour ne pas dire un brin glauque. Une lueur d’espoir dans cet environnement psychologiquement très pénible ? Pas forcément. Les nouvelles ne sont pas rassurantes. Au contraire, elles tendent à plomber le moral. En effet, selon l’Or- ganisation mondiale de la santé (OMS), «la multiplication des cas d’Omicron dans le monde pourrait accroître le risque d’apparition d’un nouveau variant plus dangereux du coronavirus» . Cela est d’autant inquiétant qu’il y a une iné- galité d’accès au vaccin criante : seuls

20 pays africains ont réussi à vacciner au moins 10% de leur population, selon l'OMS. Dans certains pays du continent, le taux de personnes vaccinées peine même à atteindre 3%. Ces faibles taux de vaccination sont favorables à l’apparition de variants comme Omicron. Ainsi, tant qu’il n’y aura pas d’équité vaccinale, tant que les pays dits pauvres seront les lais- sés-pour-compte de cette campagne mondiale d’immunité collective, de nou- veaux variants continueront à appa- raître. Autrement dit, nous serons empê- trés dans un p… de cercle vicieux où tous les efforts consentis pour neutrali- ser le virus sembleront vains. D’ailleurs, après deux ans de crise sanitaire, c’est l’une des principales conclusions qu’il faut tirer : rien n’a changé, hormis le fait que le virus tue beaucoup moins à la faveur de la vaccination. ◆

Après deux ans de crise sani- taire, rien n’a changé, hormis le fait que le virus tue beau- coup moins à la faveur de la vaccination.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L es cas Covid-19 liés au variant Omicron sont de plus en plus nombreux à être recensés au Maroc, qui vient d'enregistrer le premier décès dû à la nouvelle souche du virus. Selon le ministère de la Santé et de la Protection sociale, le décès concerne une femme âgée qui n'avait pas encore reçu la troisième dose de rappel du vaccin anti-Covid. Par ailleurs, 7 autres personnes contaminées par ce variant ont été admises aux services de réanimation et de soins intensifs. ■ Covid-19 : Omicron fait sa première victime

Maroc-Chine : Le «Plan de la mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route» en marche L a convention relative au Plan de la mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route entre le Royaume du Maroc et la République populaire de Chine a été signée, mer- credi, lors d'une cérémonie organisée par visioconférence. Elle a été signée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'Étranger, Nasser Bourita, et le vice-président de la Commission nationale chinoise de la Réforme et du Développement (NDRC), Ning Jizhe. Cette convention vise à favoriser l'accès aux financements chinois prévus par l’initiative la Ceinture et la Route (Belt and Road Initiative –BRI) pour la réalisation de projets d’envergure au Maroc ou pour la facilitation des échanges commerciaux et l’établissement de joint-ventures dans différents domaines (parcs industriels, énergies, y compris énergies renouvelables). Elle porte également sur la coopération en matière de recherche et développement (technologie, énergie, agriculture,…), et la coopération technologique et technique, ainsi que la formation professionnelle. Le gouvernement chinois s’engage, en vertu de cette convention, à encourager les grandes sociétés chinoises à s’implanter et/ou à investir sur le territoire marocain (industrie automobile, aéronautique, high-tech et e-commerce, industrie agricole et textile…). Lancée en 2013 par le président Xi Jinping, sous le nom de «One Belt, One Road», l’initiative la Ceinture et la Route a pour ambition de promouvoir de nouvelles opportunités de coopération entre la Chine et les 140 pays y ayant adhéré. ■

Maroc-Allemagne Le président allemand adresse un message au Roi Mohammed VI L ’ Allemagne «salue les vastes réformes menées sous la conduitedeSaMajesté le Roi» Mohammed VI, considère l’ini-

tiative d’autonomie comme une «bonne base» pour la résolution de la question du Sahara marocain et exprime sa «reconnaissance pour l’engagement actif du Souverain pour le pro- cessus de paix en Libye». Dans un Message adressé à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, à l’occasion du nouvel an, le Président de la République Fédérale d’Allemagne, Son Excellence Monsieur Frank-Walter Steinmeir, a souligné que «le Maroc a entrepris sous Votre conduite de vastes réformes» , rappelant le «soutien continu et soutenu (de l’Allemagne) au développement impressionnant du Maroc». «Je tiens en haute estime Vos démarches innovantes dans la lutte contre le changement climatique et en matière de transition énergé- tique» , a poursuivi le Président allemand, sou- lignant que «grâce au développement dyna- mique de Votre pays, le Maroc est devenu un site d’investissement important pour les entreprises allemandes en Afrique» . Dans ce contexte, le Président Steinmeir a adressé une invitation au Souverain pour effectuer une «Visite d’Etat en Allemagne», afin de «sceller un nouveau partenariat entre les deux pays». Concernant la question du Sahara maro- cain, Monsieur Steinmeir a souligné dans son Message à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, que l’Allemagne «consi- dère le plan d’autonomie présenté en 2007 comme un effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour parvenir à un accord » à ce différend régional.

Il a, en outre, rappelé «le soutien de son pays, depuis de nombreuses années, au proces- sus des Nations Unies en faveur d’une solu- tion politique juste, durable et mutuellement acceptable pour toutes les parties» . Le Président allemand n’a pas manqué de mettre en exergue, dans son Message à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, le rôle important du Royaume au niveau régional. «Je salue la contribution majeure de Votre pays en faveur de la stabilité et du développement durable de la région» , a ainsi affirmé le Président Steinmeir. Dans ce cadre, il a relevé «l’engagement tout particulier du Maroc dans la lutte contre le ter- rorisme international, essentiel pour mon pays (l’Allemagne) et sa sécurité». «Nous considérons par ailleurs le modèle marocain de formation des imams comme un élément porteur pouvant enrayer l’extré- misme» , a souligné le Président allemand. «Mon pays et moi-même Vous sommes très reconnaissants de Votre engagement actif pour le processus de paix en Libye» , a conclu le Président allemand dans son Message à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste. ■

105.243.437 C’est le nombre d’opérations de paiement durant l’année 2021, pour 39.803.123.095 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +32,1% en nombre et +25,5% en montant par rapport à l’année 2020.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Soudan Le Premier ministre jette l'éponge

Cameroun Hausse de 6,1% du taux de chômage en 2021

Nigeria Le président Buhari annonce plus d'emplois en 2022

L e taux de chômage a augmenté de 6,1% au Cameroun en 2021 par rap- port à l'année 2020, selon la dernière édition des indicateurs de développement durable publiée par l'Institut national de la statistique (INS). Alors que les femmes (6,1%) sont plus touchées par le chômage que les hommes (5%), le taux de sous- emploi global est de 65% pendant la même période, en baisse de 4 points par rapport à 2020. L'INS attribue cette situation à la pan- démie de la Covid-19, qui a eu des effets néfastes sur l'emploi, la perte d'emploi ou la cessation d'activité ayant touché à peu près trois ménages sur cinq (54%) en juillet 2021. ■ Afrique du Sud Le gouvernement veut sortir du gouffre L e gouvernement sud-africain doit redoubler d’effort pour relancer l’éco- nomie dans un contexte marqué par un ralentissement et un taux de chômage record, a indiqué le ministre des Finances, Enoch Godongwana. « Nous devons redoubler d'effort pour reconstruire et stimuler la reprise de notre économie, tout en continuant à sauver des vies au milieu de la quatrième vague d’infections au coronavirus que traverse le pays», a déclaré Godongwana. Soulignant que l’Afrique du Sud «traverse un temps difficile », il a rappelé que le chô- mage a atteint un niveau record de 34,9%, alors que l'économie s'est contractée de 1,5% durant le 3ème trimestre de 2021. ■

L e président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a déclaré que de nouveaux emplois sont en route pour les Nigérians au cours de l'année 2022. Buhari a précisé que son administration déploierait des plateformes TIC dans le but de créer des emplois et d'assurer la diversi- fication de l'économie pour soute- nir d'autres secteurs émergents. « En 2022 et à l'avenir, notre administra- tion s'efforcera de tirer parti des pla- teformes TIC pour créer des emplois, tout en veillant à ce que la diver- sification de notre économie sou- tienne davantage d'autres secteurs émergents. Je suis fier d'annoncer que plusieurs investisseurs étran- gers profitent de notre classement comme l'un des principaux écosys- tèmes de start-up en Afrique pour investir dans notre économie numé- rique », a-t-il notamment déclaré. ■

Sénégal : Pose de la première pierre du port multifonctionnel de Ndayane L e président de la République, Macky Sall, a procédé à la pose de la première pierre du port multifonctionnel de Ndayane (ouest), destiné à décongestionner celui de Dakar. Les travaux de cette infrastructure portuaire d'une superficie 1.200 hectares vont se dérouler en deux phases, pour un investissement tournant autour de 3.000 milliards de L e Premier ministre, Abdallah Hamdok, visage civil de la transition au Soudan, a annoncé sa démission, affirmant avoir échoué dans son pari de parvenir à un consensus. « J'ai tenté de mon mieux d'empêcher le pays de glisser vers la catastrophe, alors qu'aujourd'hui il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie (...) au vu de la fragmentation des forces politiques et des conflits entre les composantes (civile et militaire) de la transition (...). Malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus (...), cela ne s'est pas produit », a-t-il souligné dans son message adressé à la nation sur la télévision d'Etat. Hamdok, 65 ans, était Premier ministre du gouvernement de transition au Soudan depuis le 21 août 2019, quatre mois après le renversement d'Omar el-Bechir. ■

francs CFA, lit-on dans le dossier de presse du projet. La cérémonie de lancement des travaux s’est déroulée en présence du Directeur général du Port autonome de Dakar, Ababacar Sédikh Bèye, et du président-Directeur général DP World, Sultan Ahmed bin Sulayem. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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L'Opep nomme un nouveau secrétaire général

L e Koweïtien Haitham Al-Ghais a été nommé secré- taire général de l'Organisation des pays exporta- teurs de pétrole (Opep). Ancien gouverneur koweïtien auprès de l'Organisation, Haitham Al-Ghais était le seul candidat en lice. Il bénéfi- cie d'un large soutien au sein de l'Opep. Le nouveau secrétaire général de l'Opep prendra ses fonctions en août, pour une durée de trois ans. L'actuel secrétaire général, le Nigérian Mohammed Barkindo, qui a contribué à la conclusion d'un accord avec des pays producteurs non membres de l'organi- sation en vue de réduire la production mondiale pour équilibrer le marché, doit quitter ses fonctions fin juillet.

Notons que les vingt-trois pays de l'Opep+ ont décidé d'augmenter légèrement leur production en février, alors que la demande de pétrole est à ce stade peu affectée par la propagation du variant Omicron. ■

Turquie : L'inflation à un niveau

record depuis septembre 2002

Variant Omicron : Israël rouvre ses frontières aux touristes vaccinés

L’ inflation de l'économie turque a atteint 36,08% sur un an en décembre, un record depuis sep- tembre 2002, due à la dégringolade de la Livre turque qui place le président Recep Tayyip Erdogan en position inconfortable, à dix-huit mois de la prochaine élection présidentielle. Selon les chiffres officiels publiés lundi, cette inflation, plus de sept fois supérieure à l'objectif initial du gou- vernement turc, s'explique par la chute de la Livre, qui a perdu plus de 45% face au Dollar sur un an. En novembre, l'inflation avait atteint 21,31% en glissement annuel. ■

I sraël a décidé de rouvrir ses frontières aux touristes étrangers vaccinés à partir du 9 janvier, après une fermeture d'un mois, jugée «caduque» à cause du bond des contaminations au variant Omicron. A compter du 9 janvier, les étrangers vacci- nés provenant des «pays oranges» pourront rentrer en Israël en effectuant un test PCR ou antigénique avant de monter à bord de l'avion et un test PCR à leur arrivée sur le sol israélien où ils devront se placer en isolement pendant 24 heures, dans l'attente de leur résultat, a souligné le gouvernement israélien dans un communiqué. De son côté, l’ancien directeur de la stratégie anti-Covid du gouvernement israélien, Ronni

Espagne : Le chômage atteint son

Gamzu, a souligné que « lorsque ce variant est bien présent et se propage, ça ne sert plus à rien de fermer les frontières, ce n'est plus logique ». ■

niveau le plus bas depuis 14 ans

BCE : L'Euro a rendu les Européens «plus forts», selon

Christine Lagarde

L a présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, estime que l'Euro avait rendu les Européens «plus forts» pour affronter les crises, notam- ment pendant la pandémie, au moment de célébrer les 20 ans de l'Euro fiduciaire. « Il ne fait aucun doute que nous sommes plus forts grâce à l'Euro », affirme Lagarde dans une Tribune publiée dans plusieurs quotidiens européens, dont la Frankfurter Rundschau en Allemagne, le Corriere della Sera en Italie et La Provence en France. Il y a 20 ans, des millions d'Européens dans douze pays abandonnaient leurs Lires, leurs Francs et leurs Drachmes pour l'Euro. Symbole de l'unité européenne, mais avec

D ans les bureaux des services publics de l'emploi en Espagne, le chômage a enregistré une baisse de 782.232 chômeurs en 2021 (-20,1%), soit la plus forte baisse annuelle de toute la série historique compa- rable, qui a débuté en 1996. Jusqu'à présent, la plus forte baisse du chômage était enregistrée en 2016, avec 390.534 chômeurs en moins. Le nombre total de chômeurs a atteint 3.105.905 à la fin de l'année 2021. Il s'agit du chiffre le plus bas à la fin de l'année depuis 2007. ■

des économies loin d'avoir convergé au même niveau, la nouvelle monnaie a enduré de graves crises mettant jusqu'à sa survie en danger. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis janvier 2021

Compteur à zéro, marché déserté ◆ Les premières séances de 2022 n’ont pas apporté de changements à la structure du marché. ◆ Les investisseurs entament l’année avec prudence, comme en témoigne le niveau des échanges.

vier». Reste à savoir si cette maxime boursière sera vérifiée cette année, avec toutes les inconstances provoquées par la crise sanitaire. Au 4 janvier, le Masi affiche une variation négative de 0,60%, dans des volumes très limités de 55 MDH. Autant dire que l'année n'a pas encore vraiment démarré. La pharma, star de 2021 Après un exercice boursier 2020 histo- rique et chaotique, la majorité des sec- teurs cotés à la Bourse de Casablanca a signé des performances exceptionnelles en 2021, malgré la persistance de la pan- démie du Covid-19. En effet, sur les 23 secteurs représentés à la cote casablancaise, 19 ont clôturé l'année 2021 en forte hausse, allant de 179,65% pour l'industrie pharmaceu- tique à 7,85% pour celui du transport. 13 secteurs ont surperformé le Masi, qui a bondi de 18,35% à 13.358 points.

Portée par des perspectives d’évolu- tion positives sur les prochaines années, l’industrie pharmaceutique a poursui- vi sa croissance durant l’année écou- lée, affichant la meilleure performance sectorielle de la cote. En effet, après +17,74% en 2020, le secteur s’est envolé de 179,65% durant l’année qui vient de toucher à sa fin. Cette hausse spectaculaire du secteur est à mettre au profit, en particulier, du laboratoire pharmaceutique Sothema, dont le cours a grimpé de 196% à 1.480 dirhams. D’après BMCE Capital Global Research, qui table d’ailleurs sur un cours objectif de 1.642 DH, Sothema devrait parvenir à renforcer ses perfor- mances sur les années à venir, tout en captant une part de marché significative (9% en 2022), et ce grâce à sa capa- cité de se lancer dans des projets à fort potentiel, en l’occurrence la production du vaccin anti-covid. ◆

L es compteurs sont remis à zéro, la page 2021 est tournée et les investisseurs espèrent démar- rer cette nouvelle année sous de bons auspices. Même si les marchés ont rebondi forte- ment l’année écoulée, les gérants restent extrêmement prudents dans ces toutes premières séances de 2022, avec énor- mément d’interrogations en tête. Il faut dire, qu’habituellement, le mois de janvier est souvent profitable aux actions. Car, après le «grand ménage» dans les portefeuilles, opéré en décembre, les gestionnaires de fonds soumettent leurs convictions de placement pour l’année entrante. Ce remaniement dans les portefeuilles implique de nouvelles positions bour- sières, et donc des décalages haussiers des cours. C’est le fameux «effet de jan- Par Y. Seddik

Après le «grand ménage» dans les porte- feuilles, opéré en décembre, les gestionnaires de fonds soumettent leurs convictions de placement pour l’année entrante.

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BOURSE & FINANCES

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Réglementation des changes

◆ La version 2022 de l’Instruction générale des opérations de change apporte de nouvelles mesures de libéralisation et d’assouplissement, aussi bien en matière d’opérations courantes qu’en matière d’opérations en capital. Le Maroc lâche du lest

duit également la possibilité de régler les importations de biens et de services, par anticipation ou avec un taux d’acompte supérieur au plafond autorisé, en plus de la possibilité de régler par carte de paiement internatio- nale toutes les importations de services pour les besoins d’acti- vité de l’exportateur. Assouplissement du régime de règlement des importa- tions de biens et de services Le plafond de la dotation com- merce électronique a été ramené à 200.000 dirhams (déterminée sur la base de 100% de l’impôt payé), en faveur des personnes morales marocaines ne dispo- sant pas de compte en devises ou en dirhams convertibles, per- mettant de régler les importa- tions de services par carte de paiement internationale. Les acteurs du secteur savent ô combien les entreprises opérant dans le digital étaient frustrées quant à la dotation e-commerce qui les empêchait des fois de répondre aux besoins de leurs clients grands comptes, parti- culièrement dans le secteur publicitaire. Parallèlement, une souplesse de 5% en matière de règlement d’acompte a été autorisée, permettant d’éviter tout blocage en cas de dépas- sement du taux d’acompte auto- risé. Aussi, et dans un souci de simplification, les procédures en matière de règlement des importations ont été allégées, en adaptation avec les évolutions des pratiques du commerce à l’international, avec notamment la suppression des comptes- rendus exigés des opérateurs économiques. ◆

des personnes morales et phy- siques», affirme l’Office des changes dans un document de 177 pages expliquant les nouvelles dispositions. Parmi les principales mesures, l’on note l’aug- mentation à 200 millions de dirhams du plafond des trans- ferts annuels au titre des inves- tissements à l’étranger des per- sonnes morales ainsi qu’une mesure d’accompagnement et d’encouragement des jeunes entreprises innovantes en nou- velles technologies (start-up), par l’augmentation de la dota- tion commerce électronique à 1 million de dirhams et la possi- bilité de réaliser des investisse- ments à l’étranger. 100.000 DH pour la dotation voyages C’est sans doute la mesure la plus commentée dans la presse cette semaine, d’autant qu’elle intervient dans un moment de fermeture complète des fron- tières. Il s’agit de la mise en place d’une dotation globale pour les voyages personnels de 100.000 dirhams (contre 45.000 DH précédemment), majorée d’une dotation supplémentaire de 30% de l’IR (25% précédem- ment), le tout plafonné à 300.000 dirhams par année civile et par personne. Cette dotation peut être utilisée à l’occasion des voyages personnels à l’étranger de toute nature (touristique, reli- gieux, soins médicaux...). Allègement des règles de gestion des comptes en devises et en dirhams conver- tibles pour les exportateurs. La nouvelle réglementation intro-

Hassan Boulaknadal, Directeur général de l'Office des changes

C’est dans ce contexte d’abon- dance de devises et après concertation élargie de l’Office des changes avec les associa- tions et groupements profes- sionnels «afin de recueillir les attentes et les suggestions des usagers» que cette nouvelle ins- truction a été dévoilée. Elle a pour but «la consolidation du régime de convertibilité, dans l’objectif de permettre aux acteurs économiques de dispo- ser d’un corpus réglementaire à même de préserver leur com- pétitivité dans une économie ouverte sur son environnement régional et international». Dans ce cadre, la version 2022 de l’Instruction générale des opérations de change apporte de nouvelles mesures de libé- ralisation et d’assouplissement, aussi bien en matière d’opéra- tions courantes qu’en matière d’opérations en capital, «tradui- sant ainsi les orientations irréver- sibles que connaît la réglemen- tation des changes en termes de consolidation du régime de convertibilité et de simplifica- tion des dispositions en faveur

L’ Off ice des changes a intro- duit de nouvelles mesures de libé- ralisation de la réglementation des changes en ce début d’année 2022. Des mesures à même de libérer cer- tains acteurs économiques et personnes physiques de leurs frustrations, dans un contexte où nos réserves de change atteignent des sommets histo- riques à plus de 340 Mds de dirhams, et où notre dynamique exportatrice, couplée à l’ambi- tion certaine du gouvernement de substituer des milliards de DH d’importations par la production locale, ne peuvent que conso- lider ce matelas de devises. Un matelas devenu problématique en 2021, car les transferts des MRE ont produit une pression haussière sur le Dirham, obli- geant la Banque centrale à inter- venir pour dégonfler les cours de la monnaie nationale. Abondance et besoins des opérateurs Par A. Hlimi

Cette ins- truction traduit les

orientations irréversibles de la régle- mentation des changes en termes de convertibilité et de simplifi- cation.

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Impôt sur les sociétés

◆ La Loi de Finances 2022 a été publiée au Bulletin officiel. Voici ce qui change pour les entreprises en matière d’IS. Ce qui a changé depuis le 1 er janvier

Signalons enfin que le taux de la cotisa- tion minimale en matière d’IS et d’IR, qui était fixé à 0,50%, passerait à 0,40% si le résultat courant hors amortissement est déclaré positif. Ceci pour inciter les entreprises à déclarer l’entièreté de leurs résultats.

Un régime incitatif pour la microfinance

Le taux de la coti- sation minimale en matière d’IS et d’IR, qui était fixé à 0,50%, passerait à 0,40% si le résul- tat courant hors amortissement est déclaré positif.

La Loi de Finances 2022 instaure un sursis d’imposition au titre de l’IS correspondant à la plus-value nette réalisée suite à l’apport des éléments d’actif et de passif par une association de microcrédit à une société anonyme. Selon Mouna Kamali, du cabinet MKonsulting, «cette mesure aurait

pour but de neutraliser l'impact fiscal qui pourrait être induit par la restructu- ration des organismes de microfinance en sociétés anonymes» . «A noter que la loi 50-20 réformant la microfinance au Maroc qui vient d'être adoptée en mai 2021, oblige les associations de microfi- nance qui souhaitent exercer directement l'activité de collecte de fonds auprès du public, à opter pour la forme juridique de société anonyme», précise l'expert- comptable. ◆

L’entreprise doit également s’engager à réinvestir la totalité de la plus-value réa- lisée dans un délai ne dépassant pas 36 mois selon un modèle établi par l’admi- nistration fiscale, déclarer la totalité du montant de la cession et identifier les actifs acquis via le montant des plus- values réalisées. Et enfin, la société devra garder les actifs acquis pendant au moins 5 ans.

T rès commenté depuis que le projet de budget 2022 est arrivé au Parlement, le barème propor- tionnel de l’IS a été définitive- ment adopté pour remplacer le barème progressif. Ainsi, les économies d’IS réalisées sur les tranches inférieures ne seront plus possibles. La mesure sera en revanche neutre pour les entreprises qui affichent un bénéfice net fiscal inférieur ou égal à 300.000 DH. Par ailleurs, les entreprises du secteur de l'industrie qui réalisent un bénéfice net fiscal inférieur à 100.000.000 DH bénéfi- cieront à partir du 1 er janvier 2022, d'une baisse du taux marginal de 28% à 26% au titre du chiffre d’affaires local. En outre, un abattement de 70% sur les plus-values de cessions des actifs immobilisés (à l’exception des terrains et constructions) réalisées en 2022 a été introduit par cette Loi de Finances. Pour en bénéficier, les sociétés doivent s’assurer que les actifs cédés sont déte- nus pour une période supérieure à 8 ans. Par A. Hlimi

EN BREF

Un abattement de 70% sur les plus-values de cessions des actifs immobi- lisés réalisées en 2022 a été introduit.

CIH Bank procède à la titrisation de 558 MDH d’eurobonds Maroc BANQUES

L'Autorité marocaine du marché des capi- taux (AMMC) a annoncé avoir donné son visa pour une opération de titrisation lancée par CIH Bank. L’opération porte sur la titrisation d’un portefeuille de titres eurobonds Maroc détenu par CIH Bank, indique l'AMMC sur son site web, faisant savoir que le montant total de l’émission est fixé à 558.606.135,57 dirhams. Ce portefeuille des titres euro- bonds Maroc détenu par CIH Bank résulte de l’émission de titres de créances par le Royaume du Maroc sur le marché primaire

international en date du 27 novembre 2019 d’un montant global de 1 Md d’euros. La souscription aux obligations du compar- timent «FT Relevium- Compartiment I» du fonds de placements collectifs en titrisation «FT Relevium» visé par l'AMMC est réservée aux investisseurs qualifiés de droit maro- cain, souligne la même source, précisant que la période de souscription s’étalera du 10/01/2022 au 13/01/2022 (inclus). Maghreb Titrisation est l'arrangeur de l’opé- ration. ◆

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Secteur financier

◆ Les assureurs dégagent une marge de solvabilité confortable par rapport au minimum réglementaire. ◆ Les régimes de retraite, par contre, connaissent plusieurs difficultés accentuées par la crise. Banques et assurances bravent la crise L a crise sanitaire a été un test grandeur nature pour le secteur financier marocain. Malgré sa persistance, de décembre 2021 fait ressor- tir à cette date une résilience des banques face aux scénarii de chocs simulant la dégrada- tion des conditions sanitaires et économiques. Par Y. Seddik

Les indicateurs de suivi continuent de montrer, jusqu’ici, une résilience du secteur financier marocain.

À côté, le résultat net des banques a enregistré un rebond au premier semestre 2021, après la contraction observée en 2020, bénéficiant principa- lement d’une baisse relative du coût de risque et de l'effet de base induit par la contribution du secteur bancaire en 2020 au fonds Covid-19. Au plan de la capitalisation, les coussins de fonds propres des banques se sont renforcés à fin juin 2021, avec des ratios moyens de sol- vabilité et de fonds propres de catégorie 1, atteignant sur base sociale, 16% et 11,9% respec- tivement. Sur base consolidée, ces ratios s’établissent à 13,8% et 10,9%. Le ratio de liquidité continue de se situer largement au-delà du minimum réglemen-

le secteur a fait montre de rési- lience jusqu’à présent. C’est d’ailleurs l’une des conclusions du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), réuni en fin d’année, à Rabat. Selon le CCSRS, «les indicateurs de suivi continuent de montrer, jusqu’ici, une résilience du sec- teur financier marocain face aux répercussions de la crise Covid-19». Que ce soit en matière de ren- tabilité, de solvabilité ou de liquidité, les banques conti- nuent d’afficher de solides fondamentaux. L’exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques

taire de 100%.

ne couvre à ce jour que le risque de souscription, serait ame- née à baisser avec l’entrée en vigueur du cadre prudentiel de Solvabilité basée sur les risques (SBR). En ce qui concerne la ren- tabilité, le résultat net des entre- prises d’assurances enregistre, à fin juin 2021, une hausse de 21,3% grâce à la bonne perfor- mance de l’activité financière. Alerte chez les retraites Les voyants sont au rouge chez les compagnies de retraite. Le Comité indique que «les princi- paux régimes connaissent une situation financière difficile mar- quée globalement par l’impor- tance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons». La réforme systémique de la retraite, dont la phase 2 de l’étude rela- tive à la conception technique de scénarios dans le cadre d’un système à deux pôles (public et privé), est à un stade avancé. Elle permettra d’instaurer une tari- fication équilibrée, mais égale- ment de résorber, dans des pro- portions importantes, les enga- gements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur. ◆

La marge de solvabilité des assureurs serait ame- née à baisser avec l’entrée en vigueur du cadre pru- dentiel.

Une marge de solvabilité confortable en attendant SBR La crise n’a pas non plus eu rai- son du secteur des assurances, qui maintient sa solidité tout en retrouvant une bonne dyna- mique de croissance. Sur le plan technique, le chiffre d’affaires enregistre, à fin octobre 2021, une augmentation de 9,3% par rapport à la même période un an auparavant. Cette progression profite aussi bien à la branche vie (+13,5%) qu’à la branche non-vie (+6,1%). Pour sa part, la sinistralité augmente pour se situer à son niveau d’avant- crise. Sur le plan financier, les placements des entreprises d’assurances s’apprécient de 6% pour atteindre 206,9 mil- liards de DH à fin octobre. Les plus-values latentes, quant à elles, s’améliorent de 45,6% pour s’établir à 36,9 milliards de DH à fin octobre, profitant de la bonne performance du marché boursier. Au niveau prudentiel, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité confor- table par rapport au minimum réglementaire. Cette marge, qui

Le marché des capitaux est resté globalement stable au deuxième semestre 2021. La Bourse de Casablanca a maintenu une tendance haussière, et ce avec une volatilitémoyenne limitée à 7,28%et un très faible tauxde suspens des tran- sactions. La valorisation globale de la Bourse ressort à un niveau relativement élevé, soit 23,1x. La liquidité du marché boursier enregistre, quant à elle, une légère amélioration à 9,80%, à fin novembre 2021, contre 8,83% en 2020, mais reste faible en comparaison avec lesmarchés de la catégorie Frontier. Les taux obligataires sur les marchés primaires et secondaires restent bas et peu volatiles au cours du deuxième semestre 2021 et gardent une tendance glo- balement baissière, en particulier pour les maturités à court terme. L’encours de la dette privée, à fin septembre 2021, s’élève à 246 milliards de dirhams, en hausse de 4,2% en glissement annuel. Bourse : La valorisation à des niveaux élevés

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◆ Certaines entités évoluant dans les domaines de la finance et la logistique sont dans une phase très avancée, avec des projets opérationnels à base de blockchain. ◆ L’accroissement de la prise de conscience des avantages de la cryptomonnaie à base de blockchain de la part des Marocains pourrait contribuer efficacement à une utilisation massive et à la légalisation de la monnaie numérique. ◆ Entretien avec Badr Bellaj, CTO de l’entreprise technologique Mchain. «L’adoption de la technologie progresse au Maroc» Blockchain

Propos recueillis par M. Diao

Finances News Hebdo : Aujourd’hui, quels sont les secteurs qui sont les plus enclins à recourir à la technolo- gie blockchain au Maroc ? Badr Bellaj : Il convient tout d’abord de préciser que tous les secteurs offrant des services qui impliquent l’intervention de plu- sieurs acteurs sont prédisposés à utiliser la blockchain. L’exemple de la logistique est édifiant, puisque plusieurs acteurs font par- tie de la chaîne de valeur du secteur. A titre illustratif, citons l’administration de la Douane pour l’import-export, les transporteurs, les exportateurs, les opérateurs portuaires, etc. L’utilisation de la blockchain, gage de sécu- rité et de transparence, permet ainsi de faci- liter l’interaction entre ces différents acteurs, avec en prime un gain de temps substantiel, puisque le traitement des opérations peut se faire de façon parallèle. Au-delà de cet exemple, les opérateurs qui font appel à nos services évoluent, entre autres, dans les domaines de la logistique, la finance, l’in- dustrie et l’administration publique. Certains clients nous sollicitent pour la sécurisation de leur système d’information et d’autres afin d’améliorer la qualité de leurs données. Nous constatons également que des opérateurs industriels utilisent la blockchain afin d’inno- ver ou proposer des services de haute valeur ajoutée à la clientèle. F.N.H. : Quelle lecture faites-vous de l’utilisation de la blockchain par la finance au Maroc, pays dans lequel les cryptomonnaies utilisant la tech- nologie blockchain sont toujours interdites ? B. B. : En premier lieu, il convient de rappe- ler que la Banque centrale tunisienne expé- rimente un projet d’échange de monnaies digitales de Banque centrale (CBDC), co- piloté par la Banque de France. Le Maroc

En 2019, BAM a présenté un Proof of Concept trai- tant d’un cas d’usage de la technologie blockchain, adapté au

expérimente un projet similaire, même si Bank Al-Maghrib (BAM) n’a pas déployé une grande campagne de communication sur le sujet. En revanche, BAM avait communiqué sur la for- mation du comité en charge de la gestion de la CBDC. Au regard des informations divulguées au grand public, la Tunisie est légèrement en avance par rapport au Maroc, même s’il faut le reconnaître, les deux pays, intéressés par les CBDC, se limitent pour l’heure à des initiatives simples, timides, voire expérimentales. Au demeurant, pour plusieurs raisons, certaines Banques centrales peuvent faire le choix de garder le mystère autour de leurs projets relatifs aux monnaies digitales. Ceci dit, les initiatives précitées qui portent sur des mon- naies de Banques centrales ont peu d’intérêt pour le tissu économique et les opérateurs

locaux. Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de rappeler qu’en 2019, BAM a présenté un Proof of Concept traitant d’un cas d’usage de la technologie blockchain, adapté au contexte national et répondant aux objectifs de la stra- tégie nationale d'inclusion financière. Il s’agit d’un cas d’usage pour la distribution ciblée des aides aux citoyens grâce à une chaîne distribuée entre les acteurs concernés. La solution permet aux consommateurs éligibles, préalablement identifiés par l'organisme de subvention, de bénéficier directement de leur subvention au moment de l'achat des produits concernés avec un règlement via une appli- cation de mobile paiement (M-Wallet) ados- sée à un compte bancaire ou de paiement. Malheureusement, l’on constate que ce projet est toujours en veille.

contexte national.

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