F OCUS AGRICOLE
26
JEUDI 6 JANVIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO
www.fnh.ma
Campagne 2021/2022
◆ Les superficies emblavées en cultures d’automne ont atteint 3,7 millions d’hectares, dont 3,14 millions semés en céréales. ◆ Les pluies ont dynamisé les filières d’élevage. Les exploitants s’activent pour rattraper leur retard
des engrais et de l’orge ont quasiment doublé. Les exploi- tants ont eu également beau- coup de difficultés à trouver certaines variétés de plusieurs céréales, notamment pour le blé dur, tendre ou de la luzerne. Pour le déroulé de la cam- pagne, il faut noter que le mois de décembre a été satisfaisant. Les fellahs espèrent que les mois de janvier et février soient pluvieux pour que la sai- son prenne son élan. «Actuellement, c’est la période de Lyali qui dure 40 jours. Elle a commencé le 25 décembre et se terminera le 5 février prochain. Elle se carac- térise par des nuits longues et des journées courtes. Du coup, le niveau d’ensoleillement est faible, d’où une forte baisse de température. Les exploi- tants apportent des engrais de fond pour aider les plantes à la poussée. Si la pluie est au ren- dez-vous au cours du mois de janvier, la campagne agricole
connaîtra une nouvelle impul- sion» , explique Khassoumi. Pour leur part, les éleveurs ont manifesté un certain soulage- ment. En effet, actuellement, ils peuvent compter sur les parcours naturels pour assurer l’alimentation de leur bétail. Ces derniers mois, leur trésorerie avait été mise à rude épreuve pour acheter les besoins de leur bétail. Plusieurs produits comme les bottes de paille, l’orge ou le maïs ont connu une baisse. Le marché de bétail a montré, lui aussi, quelques redresse- ments. Les souks hebdoma- daires sont actuellement sous le coup d’une forte dynamique. «Le marché de bétail com- mence à retrouver des couleurs. L’offre devient de plus en plus abondante et la demande suit. Chacun trouve son compte. L’éleveur peut vendre au prix qui lui convient et l’acheteur peut trouver également des produits de qualité», explique Bouchaib Sarghini, marchand de bétail à Médiouna. ◆
Les éleveurs sont un peu soulagés. Ils peuvent actuel- lement compter sur les parcours natu- rels pour assurer l’alimentation de leur bétail.
superficie travaillée en cultures irriguées, à l’instar des cultures maraîchères, s’est élevée à 100.000 hectares, tandis que 35.000 hectares sur un total de 47.000 ont été alloués aux cultures sucrières». Sur le terrain, les exploitants s’activent pour rattraper le temps perdu. Il est question de terminer les travaux du sol, d’emblavement ou de semi pour profiter pleinement des prochaines intempéries. «Les dernières pluies ont été salvatrices, même si on relève un déficit hydrique comparati- vement à une année normale. Elles ont apporté beaucoup d’espoir aux agriculteurs, et apaisé les tensions sur les prix des intrants et aussi sur ceux de l’aliment de bétail» , sou- ligne Abdelwahab Khassoumi, agriculteur dans la région des Ziayda, relevant de la province de Benslimane. En effet, les prix des intrants ont connu une nette flambée au cours du démarrage de la saison. Par exemple, les prix
L es campagnes agri- coles se suivent mais ne se ressemblent pas. Chaque saison a ses propres spé- cificités, ses atouts et ses contraintes. Ayant démarré assez tardivement sous l’effet du manque de pluie, la cam- pagne 2021/2022 commence à reprendre des couleurs avec l’arrivée des précipitations qui ont touché pratiquement toutes les régions du Royaume. Faisant dernièrement le bilan de l’évolution de la campagne agricole, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Eaux et Forêts et des Pêches mari- times, a affirmé, dans le cadre des séances des questions orales à la Chambre des repré- sentants, que «les superficies emblavées en cultures d’au- tomne ont atteint 3,7 millions d’hectares, dont 3,14 semés en céréales d’automne». Il a souligné par ailleurs que «la Par C. Jaidani
Les fellahs espèrent que les mois de janvier et février soient pluvieux pour que la saison prenne son élan.
Selon le ministère de l’Agriculture, 1,6 million de quin- taux de semences sélectionnées ont été mobilisés pour les trois principales céréales. Les ventes ont atteint, jusqu’à présent, 900.000 quintaux, soit 56% du stock disponible. Concernant l’approvisionnement enengrais, 300.000 tonnes ont été vendues, soit une augmentation de 40% par rapport à la précédente campagne, dans la perspective d’assurer un approvisionnement du mar- ché à hauteur de 500.000 tonnes d’engrais phosphatés. Toutefois, des agriculteurs font état du renchérissement des prix des engrais et autres fertilisants. Selon les don- nées des professionnels du secteur, cette tendance est mondiale à cause de la hausse desmatières premières. Disponibilité des intrants
Made with FlippingBook flipbook maker