Finances News Heebdo N° 1057

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JEUDI 10 MARS 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Hausse des prix des matières premières

◆ Les prix des céréales et du pétrole sont sous tension, accentuée par le conflit russo-ukrainien. ◆ La facture des importations va être salée. ◆ L’inflation importée reste fortement ressentie par les citoyens, particulièrement au niveau des prix à la pompe. Le blé, nerf de la guerre

dans les années 80 et 90, précise-t-il. Conséquence : au regard de la situa- tion actuelle, le Maroc ne peut même pas espérer une campagne agricole moyenne. Les experts tablant sur une récolte céréalière entre 30 et 50 millions de quintaux.

Le prix du baril de brent de la mer du Nord se situait mercredi matin à plus de 130 dollars, après avoir frôlé 140 dollars lundi.

Le baril du pétrole à plus de 125 dollars Parallèlement, le Maroc subit de plein fouet la flambée des cours des matières premières, notam- ment celle des céréales et des pro- duits énergétiques qui sont au plus haut depuis 2009. Il y a deux ans,

le cours du blé se négociait sur le mar- ché international à 180 euros la tonne, alors qu’il atteint plus de 400 euros la tonne actuellement. Cette pression sur les prix risque de se maintenir, d’autant que l’Ukraine, producteur agricole de rang mondial et «grenier à céréales» pour le reste du monde, a décidé de res- treindre ses exportations concernant, entre autres, le blé, l’avoine, la viande de bétail… Pour sa part, le prix du gaz butane dépasse 850 dollars la tonne, tandis que le prix du baril de brent de la mer du Nord se situait mercredi matin à plus de 130 dollars, après avoir frôlé 140 dollars lundi, son plus haut niveau depuis juillet 2008. Et dans ce contexte de conflit armé entre l’Ukraine et la Russie, laquelle est le deuxième producteur de pétrole au monde derrière les Etats-Unis et devant l’Arabie Saoudite, rien ne milite en faveur d’une chute des cours de l’or noir. Cette escalade militaire accentue en effet les tensions sur le marché mon- dial de l’or noir qui connaissait déjà des problèmes d’approvisionnement et une flambée des prix, à la faveur notam-

importée. Le Maroc fait en effet face à un déficit hydrique sévère. Les retenues des bar- rages ont atteint, à fin février dernier, 5,3 milliards de mètres cubes (m 3 ), soit un taux de remplissage de l'ordre de 32,7% contre 49,1% à la même période de l'année dernière. Selon le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, le volume total de mobilisation des ressources en eau enregistré dans l'ensemble des bar- rages dans le Royaume s'est chiffré à 732 millions m 3 durant la période allant du 1 er septembre 2021 au 28 février dernier, soit un déficit de l'ordre de 89% par rapport à la moyenne annuelle. Le taux actuel se situe à moins de 33% par rapport aux périodes de sécheresse

L a reprise économique post- Covid-19, la sécheresse sévère que traverse le Royaume, la hausse des prix des matières premières à l’international et la guerre inattendue en Ukraine ont fait capoter les plans du gouverne- ment. Toutes les hypothèses de la Loi de Finances 2022 sont déjà désuètes, notamment une récolte céréalière de 80 millions de quintaux, un prix du gaz butane à 450 dollars la tonne et, à la clé, une croissance de 3,2% du PIB. L’Exécutif est actuellement confronté à deux problématiques devant les- quelles il reste spectateur, faute de pouvoir agir : la sécheresse et l’inflation Par D. William

Toutes les hypothèses retenues dans le cadre de la Loi de Finances 2022 sont déjà désuètes.

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