Finances News Heebdo N° 1057

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 MARS 2022

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d’achat des Marocains.

domestique, le prix du quintal de blé est passé, en quelques mois, de 220 à 330 DH. «Au regard de la conjoncture natio- nale et de l’évolution des ten- sions géopolitiques, il n’est pas illusoire de s’attendre à ce que le prix du quintal atteigne 500, voire 600 DH» , soutient-il. Parallèlement, nombreux sont les consommateurs qui s’in- quiètent, d’ores et déjà, de la flambée des prix de certaines denrées alimentaires, dont la demande aurait tendance à augmenter lors du mois sacré de Ramadan qui débutera en avril. Dès lors, il faudra néces- sairement renforcer le contrôle administratif des pouvoirs publics sur les prix lors du mois de ramadan. Cette action ponctuelle sera d’une très grande utilité pour éviter les abus et préserver le pouvoir

l’augmentation des coûts du fret ainsi que l’accroissement continu des prix des carbu- rants et des denrées alimen- taires. Et ce, en raison de la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie. Les deux pays, qui ont d’énormes difficul- tés à exporter, représentent 30% des exportations de blé à l’échelle mondiale. Sachant que l’Ukraine est l’un des plus grands producteurs d’huile végétale. Pour sa part, la Russie fait partie du top 3 mondial en matière de pro- duction de gaz et de pétrole. «Il faut savoir qu’à partir du mois de mai ou juin, le Maroc devrait commencer à impor- ter du blé pour une quantité totale oscillant entre 11 et 12 millions de tonnes», renseigne notre source. Il convient de rappeler que sur le marché

pourrait agir en limitant par exemple le stockage et en veillant scrupuleusement sur les risques d’entente sur les prix et les abus de positions dominantes sur le marché» , suggère notre source. En cela, l’une des premières conséquences de la hausse généralisée des prix a trait à la contraction du pouvoir d’achat des personnes ayant des revenus modestes. Plusieurs voix se lèvent afin d’exhor- ter le gouvernement à hâter la réforme liée au ciblage de l’aide des populations vulné- rables économiquement. Au final, la contraction de la crois- sance économique qui se pro- file, couplée à la hausse des prix, augure d’une année 2022 particulièrement préjudiciable pour le pouvoir d’achat des Marocains. ◆

Que faire ? Il est clair que l’Exécutif doit mettre en place un mécanisme visant à briser la spirale infer- nale de la hausse généralisée des prix. «Il est temps d’éva- luer le système de libéralisa- tion des prix des carburants qui aurait permis aux acteurs d’augmenter leurs marges bénéficiaires. Et ce, en défa- veur des consommateurs», avance notre interlocuteur. Ce dernier est formel. Pour les produits alimentaires d’origine agricole et dont les prix sont fixés par la loi de l’offre et la demande, le gouvernement dispose de peu de marge de manœuvre pour tirer les prix vers la baisse. «Par contre, pour les produits industriels alimentaires, l’Etat

Le Maroc devrait com- mencer à importer du blé pour une quantité totale oscil- lant entre 11 et 12 millions de tonnes.

Entrepreneuriat féminin

◆ Plus de 8.000 entreprises féminines ont été financées depuis son lancement en 2013 grâce à la garantie «Ilayki» . Tamwilcom joue les premiers rôles L es rapports élaborés par les entités nationales et interna- tionales qui montrent l’urgence pour le Maroc d’impliquer davantage les femmes dans ger l’entrepreneuriat féminin au niveau national. Il ressort des chiffres relayés récem- ment par Tamwilcom (Ex-CCG), que plus de 8.000 entreprises féminines ont été financées grâce à la garantie «Ilayki» depuis son lancement en 2013. Ce qui représente plus de 1,4 Md de DH de crédits bancaires garantis. Pour rappel, la garantie couvre 80% du crédit bancaire. Le mécanisme de garantie est crucial Par M. Diao 78 start-up portées par des femmes ont été épaulées financièrement dans le cadre du Fonds Innov Invest depuis 2017.

les différents pans de l’économie natio- nale, sont légion. Pour avoir un ordre de grandeur, en 2019, le taux d’activité s’est établi à 21,5% chez les femmes contre 71% pour les hommes et le taux d’emploi à 18,6% contre 65,5% pour les hommes. Sachant que la pandé- mie a été particulièrement néfaste pour la contribution des femmes à l’activité économique. Ce qui précède conforte l’opportunité de promouvoir, et surtout de mettre en avant les mécanismes ainsi que les institutions à même d’encoura-

pour l’accès des femmes au finance- ment, surtout si l’on sait que la gente féminine a plus de difficultés pour mobi- liser le collatéral nécessaire (garantie) pour l’obtention d’un crédit bancaire. Tamwilcom fait également savoir que plus de 6.400 entreprises féminines ont obtenu un financement dans le cadre

du Programme Intelaka. Et ce, depuis 2020, ce qui représente 1,7 Md de DH. Par ailleurs, 78 start-up portées par des femmes ont été épaulées financiè- rement dans le cadre du Fonds Innov Invest depuis 2017. Dans le détail, il s’agit de 20 MDH accordés en subven- tions et prêts d’honneur.

En définitive, l’autonomisation financière des femmes ainsi que la participation de celles-ci au développement économique passent également par l’entrepreneu- riat. C’est dire l’importance du rôle joué par Tamwilcom au cours des dernières années sur le front de la promotion de l’entrepreneuriat féminin au Maroc. ◆

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