Finances News Heebdo N° 1057

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 MARS 2022

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Inflation

◆ De l’avis de certains économistes, le taux d’inflation devrait être beaucoup plus élevé que celui projeté par BAM en 2022. ◆ D’après la Banque centrale, l’inflation devrait passer en moyenne de 1,4% en 2021 à 2,1% en 2022, avant de reculer à 1,4% en 2023. A quoi faut-il s’attendre ?

Banque centrale européenne (BCE), qui veille à la stabilité des prix et dont l’objectif est de confiner le taux d’inflation autour de 2%. «Les effets de la sécheresse (inflationnistes du fait de la contraction de l’offre des pro- duits agricoles), couplés aux conséquences de la crise liée à la Covid-19 sur l’offre globale et le marché interna- tional (jusque-là impacté par la pandémie et l’invasion de l’Ukraine par la Russie) font le lit d’une progression signi- ficative du taux d’inflation. Ce dernier devrait être supérieur à celui annoncé par BAM» , prédit notre source. Par ailleurs, pour l’année en cours, il est légitime de s’attendre à ce que la FED relève les taux directeurs afin de contrer les pressions infla- tionnistes. Pour rappel, les USA ont enregistré un taux d’inflation de 7% en 2021, soit le plus haut niveau depuis 40 ans (1982). Ces quelques exemples montrent bien que la hausse généralisée des prix à l’international génère une infla- tion importée au niveau des Etats développés. Une hausse inexorable ? Notre source alerte sur l’exis- tence d’un ensemble de paramètres susceptibles de contribuer à l’augmentation des pressions inflationnistes dans les jours et semaines qui viennent. Il s’agit de l’impact des effets de la sécheresse,

que les données disponibles sur les prix à la consomma- tion font ressortir des hausses sensibles ces derniers mois pour certains produits alimen- taires et pour les carburants et lubrifiants. «Cette évolution résulte essentiellement des pres- sions externes liées à la flambée de leurs cours sur les marchés interna- tionaux. Elle s’est traduite par une nette accélération de la composante sous- jacente de l’inflation qui est passée de 0,7% en moyenne au cours du premier semestre à 2% au troisième trimestre et à 3,3% en novembre» , explique la Banque centrale. Interrogé sur la projection de BAM faisant état d’un taux d’inflation de 2,1% pour l’année 2022, marquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une source qui préfère garder l’anonymat se montre perplexe. «Le taux d’infla- tion projeté pour l’année en cours montre que la Banque centrale est optimiste. Or, la conjoncture nationale et inter- nationale plaide en faveur d’un taux d’inflation beau- coup plus conséquent que celui annoncé» , soutient notre interlocuteur. Précisons que l'inflation dans la zone Euro a enregistré un nouveau record en février à 5,8% sur un an, sous l’effet de la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. Ce niveau constitue un casse-tête pour la

BAM est reconnue pour son intransi- geance en matière de lutte contre l’inflation.

L’origine des poussées inflationnistes BAM assure en substance que malgré le net accroisse- ment de sa composante sous- jacente, l’inflation devrait res- ter à des niveaux contenus, passant en moyenne de 0,7% en 2020 à 1,4% en 2021, à 2,1% en 2022, avant de reculer à 1,4% en 2023. Il convient tout de même de préciser que les poussées inflationnistes constatées ces derniers temps ne sont guère la résultante d'une politique monétaire laxiste, dont l’une des premières manifestations serait l’existence d’une masse monétaire trop importante par rapport à la taille de l’écono- mie nationale. D’ailleurs, BAM reconnue pour son intransi- geance en matière de lutte contre l’inflation, n’a pas man- qué d’expliquer, entre autres,

L a hausse des prix de plusieurs matières premières (pétrole, gaz, métaux) et den- rées alimentaires (blé, sucre, huile) sur le marché international est une source d’inquiétude majeure à la fois pour les pays développés et les Etats moins nantis, donc plus fragiles sur les plans éco- nomique et budgétaire. La hausse vertigineuse des prix des produits susmentionnés à l’international aura pour consé- quence, au niveau national, l’accroissement du taux d’infla- tion jusque-là jugé très faible par bon nombre d’économistes. Les données publiées par Bank Al-Maghrib en décembre 2021 à l’issue de son Conseil, cor- roborent le trend haussier du taux d’inflation. Par M. Diao

Les effets de la sécheresse, les consé- quences de la crise liée à la Covid-19 et la guerre en Ukraine font le lit d’une progression significative du taux d’in- flation.

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