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POLITIQUE
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JEUDI 14 JUILLET 2022
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Un nouvel élan
Une deuxième génération de réformes D ans une bonne quinzaine de jours, ce sera le 23 ème anniver- saire de l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI. Le dis- cours du Trône traditionnel en Par Mustapha SEHIMI Professeur de droit, Politologue
cette circonstance sera certainement une référence à retenir. Pas le bilan par sec- teurs, sans doute, mais une lecture et une appréhension de l'état des lieux. En même temps, des axes d'une vision devant décli- ner les politiques publiques, galvaniser les énergies existantes et les mobiliser dans le cadre d'un nouvel élan. Oui, il faut bien parler d'un nouvel élan ! Continuer pour continuer ? Ce n'est plus tellement tenable : tant s'en faut. Le discours officiel est ainsi appelé à être revu et corrigé. Est-il en effet tellement audible ? A part quelques ministres qui ont pris en main leurs dossiers et qui s'insèrent activement dans le couloir des réformes, d'autres ne se distinguent pas vraiment par un savoir- faire ni par un faire-savoir. Question de parcours personnels et de cursus; difficul- té aussi à prendre le pouls des citoyens, les pulsions d'insatisfaction de la société et plus globalement le mécontentement qui sourd dans les profondeurs et qui nourrit une dynamique contestataire en marche, même si elle est brouillonne et échevelée. Optimisme et autosatisfaction Le gouvernement Akhannouch ignore-t-il cette situation ? Peut-être pas, même si son discours persiste dans l'optimisme et l'autosatisfaction. Par moments, il se défausse carrément en incriminant le bilan et le passif du précédent cabinet dirigé par le responsable du PJD, Saâd Eddine El Othmani, et même celui de Abdelilah Benkirane (2012- 2017). Réducteur : est- ce efficace ? Personne ne peut le croire sérieusement. Le 8 septembre dernier, les électeurs ont voté pour le «changement» attendu et annoncé par le président du RNI, Aziz Akhannouch, et ses deux alliés, le PAM de Abdellatif Ouahbi et le PI de Nizar Baraka. C'était certainement injuste - et même indécent- de s'en prendre à ce
nouvel exécutif, investi à la mi-octobre dernier, dès les premières semaines. Pas davantage, l'agenda médiatique des «Cents jours» n'était à retenir. Mais tel n'est plus le cas, en ce milieu d'année, à la fin du premier semestre. Pourquoi ? Parce que les ministres sont davantage en responsabilité; parce que, par ailleurs, ils sont tenus désormais, dans les toutes prochaines semaines en tout cas, de pré- parer et d'affiner leurs projets de budgets respectifs pour 2023. Mais encore faut-il que le chef du gouvernement leur adresse une note d'orientation sur les axes, et surtout les priorités de la Loi de Finances de l'année prochaine. Où en est-on à ce sujet ? Un élément d'interrogation persis- tant : il préoccupe les citoyens, mais aussi les opérateurs économiques. La CGEM a soumis voici un mois ses propositions ainsi que les centrales syndicales d'ail- leurs.
en effet le délai du 20 octobre au plus tard. L'impact de la crise sanitaire sociale et économique se poursuivait et les pre- mières mesures de déconfinement n'ont été prises qu'au début du printemps 2022. Les aides apportées à différents secteurs (tourisme, transporteurs) grevaient les res- sources du Trésor; le début d'application de la protection sociale a également pesé dans ce sens. Il faut y ajouter une très mauvaise campagne agricole de 33 mil- lions de quintaux de céréales. De quoi faire chuter les prévisions de croissance à 1,1% en 2022, contre 7,4% l’année der- nière. Il s'agit là des effets conjugués de la sécheresse et de la guerre en Ukraine. Les espoirs d'une reprise post-pandémie sont remis en cause, d'autant plus que l'inflation s'accroit avec 6% dans les pays avancés, 8% en Europe et plus dans les pays émergents. Le Maroc, lui, retient un taux de 5,7%, mais c'est une moyenne pondérée calculée sur un panier de 400 produits; ceux d'usage ou de consom- mation courante - dépenses contraintes - ne sont qu'une bonne vingtaine au plus (alimentation, logement, prix des hydro- carbures,...). Depuis le 1 er janvier, le budget dédié à la Caisse de compensation a explosé. Il avait retenu 16 milliards de DH, mais de nou- velles prévisions sont désormais requises, comme l’a annoncé Fouzi Lekjaa, le 9
Le programme de ce gou- vernement a fait état globalement d'annonces; la seule forte indication a trait à la pro- tection sociale avec des étapes d'ici là, sauf à préciser que c'est… un chantier royal.
La barque est lourde, chargée même...
Du côté du cabinet, force est de faire ce constat : il n'a pas été aidé par la conjonc- ture. Nommé en pleine pandémie COVID- 19, voici neuf mois, il a fort à faire. Le pro- jet de Loi de Finances 2022 - déjà finalisé par le précédent cabinet El Othmani - n'a été corrigé que de manière bien partielle; la Loi organique des Finances lui imposait
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