Express_2011_04_29

Marie-Claire et André Lalonde, les bâtisseurs d’espoir

comme chez nous là-bas. Nousmangeons à la

très mauvais état, davantage des abris que des

gés, des stylos, des cahiers, qu’ils distribuent

benjamin.vachet@eap.on.ca

cubaine avec les gens de là-bas. Nous tra-

endroitspourvivre.«Onavaitdéjàfaitdestours

égalementdanslevoisinagepouressayerd’évi-

S T

-I SIDORE

vaillons pendant la journée et rentrons le soir

organisés où ils nous faisaient visiter des mai-

ter les jalousies.

à l’hôtel. »

sons et où on laissait de l’argent sans savoir à

Pour les aider dans leur mission, ils ont pu

S’ils avaient déjà contribué à aider des

Depuisquatreans,Marie-ClaireetAndré

quoi il servait. Là, c’était différent. On a discuté

compter sur le client qui leur a fait connaître

familles dans leur communauté, ces résidants

Lalonde ne font pas qu’aider une famille de

avec la jeune femme qui parlait un peu anglais.

Alinaetqui,àdeuxnouvellesreprises,leurafait

deSt-Isidoreneregrettentpasdes’êtreengagés

Cuba.Depuisquatreans,ilsluibâtissentun

Pour le reste, sa jeune fille de 11 ans traduisait.

passer de l’argent. D’autres personnes à qui ils

danscetteaventure.«J’aidûexpliqueràAlina

avenir et lui donnent bien plus que de

»

ontparlédeleuraventureontégalementvoulu

que nous n’étions pas millionnaires et qu’au

l’argent.

Touchés par l’histoire d’Alina et par ses

participer financièrement. Modestes, ils préci-

Canada aussi, il y a des gens pauvres, raconte

Comme beaucoup de leurs concitoyens,

deux enfants, Ana-Maria et le nouveau-né Les-

sent : « Chaque contribution compte. Et puis,

Marie-Claire. Mais je conseille aux gens qui

Marie-Claire et André Lalonde délaissent

ter,lecouplen’hésitepasunesecondeàvouloir

nous ne sommes pas les seuls gens à aider une

veulentaideretappuyerunefamilledenepas

souvent le rude hiver canadien pour aller se

aiderAlina.«Nousvenionsdeluiremettreune

famille là-bas. Par contre, nous sommes les

le faire une seule fois, car les résultats sont

somme de 883 pesos convertibles, ce qui repré-

ressourcer au soleil. Pas tant par goût des

seuls à travailler! ».

presque nuls. Il faut continuer pour bâtir quel-

sports de mer, ni pour le charme des plages,

sentaitbeaucoupquandonserendcompteque

Tout juste de retour de leur dernière visite à

que chose de vraiment solide, qui va les aider

son mari, qui travaillait dans une fromagerie,

bienquel’îlecubaineprésentebiendesattraits

Cuba, ils ont encore pu apprécier les progrès

et fera vraiment une différence ». Une maison

gagnait 10 pesos par mois. C’était près de huit

touristiques.

accomplisetprojettentdepeut-êtreyretourner

est sans doute un bon exemple.

Au cours d’un de leur récent voyage, en

ans de salaire.Mais on savait aussi que, si on se

au printemps. « Nous nous sentons un peu

contentait seulement de donner cet argent, elle

2008, c’est un autre aspect de Cuba qu’ils ont

nepourrait jamaisfinirsamaison,commenous

découvert,dugenrequivouschangeàjamais.

«UndemesclientsquirevenaitdeCubanous

en avions vues plusieurs autour. Ça n’aurait

avait confié la mission de remettre un don à

servi à rien et ça ne l’aurait pas aidée. Nous

une jeune femme qu’il avait rencontrée en

avons donc décidé de continuer à la soutenir ».

marchantdanslamontagnealorsqu’elleétait

En filigrane, le couple de St-Isidore évoque

accompagnée de son enfant. Ils avaient dis-

aussi leur jeune fille, décédée à l’âge de 14 ans

cuté et elle lui avait expliqué que, depuis le

etqueleurrappellela jeuneAna-Maria.«Nous

dernier ouragan, le toit de samaison avait été

voulons pouvoir l’aider, lui donner un avenir,

luipermettred’alleràl’universitéetdevolerde

arraché.Illuiavaitalorspromisdeluienvoyer

de l’argent pour l’aider à s’en construire une

sespropresailes.Récemment,ellenousaconfié

vouloir devenir professeur d’anglais. Ça nous

nouvelle.Ilssavaientquenousdevionsyaller,

touche! »

alors il nous a demandé de l’apporter pour

êtresûrquelasommeseraitutiliséepourça»,

Bâtir un avenir

En retournant chaque année dans le village,

raconte Marie-Claire.

Fidèles à leur engagement,Marie-Claire et

Marie-Claire et André Lalonde apportent des

AndréLalondeontainsidécouvertunepartie

fonds pour poursuivre la construction de la

de l’île qu’ils ne connaissaient pas. « Mon

maison, mais ils relèvent aussi leurs manches

client m’avait fait un plan avec un dessin et

et aident au travail sous la supervision d’un «

donné quelques indications sur la personne.

spécialiste » local.

Aprèsavoircherchéetvérifiéavecunephoto,

« Elle pourrait d’ores et déjà y vivre, et nous

nous l’avons finalement trouvée. C’était à 45

espérons que la maison soit bientôt terminée.

minutes de marche de notre hôtel, dans un

Elle fait près de 1 200 pieds carrés, avec trois

petit hameau de Santiago de Cuba, au sud de

chambres, une salle de bains, un petit coin

l’île », se souvient André.

cuisine, une salle à manger et un salon »,

Dans cette partie moins touristique, ils

détaille, dans un sourire, Marie-Claire.

découvrent une autre réalité : des maisons en

Ils apportent également des vêtements usa-

Photo : Benjamin Vachet

Marie-Claire et André Lalonde, de Saint-Isidore.

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