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Pas le temps de chômer l’hiver sur une ferme
STÉPHANE FORTIER stephane.fortier@eap.on.ca
Ah, la vie des agriculteurs! Ils travaillent de longues journées l’été, mais se reposent amplement en hiver. C’est un bon compromis diront certains. Mais qu’ils se détrompent. C’est loin d’être la réalité. Comme c’est le cas en été, les journées de 12 à 13 heures ne sont pas rares au cours de la saison hivernale. Exit le mythe urbain. « Depuis 29 ans que nous sommes mariés, mon épouse Kathy et moi, on n’a pas pris une seule journée de vacances », a lancé Ben Hammond, l’un des plus importants producteurs laitiers de la région. « On a quand même eu notre lune de miel », s’est empressée d’ajouter Kathy. Les Hammond ne sont pas les seuls à ne pas pouvoir prendre une pause de temps à autre. Un nombre incalculable de producteurs agricoles répondraient la même chose. Bien sûr, Ben Hammond a beaucoup de responsabilités. Il possède plus de 600 vaches laitières réparties sur trois étables, sans oublier ses deux porcheries. Heureusement, ses trois fils y travaillent également et sa fille, une future comptable, pourrait venir leur donner un coup demain éventuellement. « Pour moi, la ferme ce n’est pas du travail, alors…, affirme BenHammond, il est difficile de comparer les saisons puisqu’elles sont toutes différentes. Si vous voulez parler absolument de grosses saisons, il y a les semailles au printemps, l’été le temps des foins et la récolte à l’automne. Là, on pousse fort. Toutes les saisons ont leurs particularités. Il n’y a pas plus de travail en été ou au printemps. C’est juste différent », a insisté Ben Hammond. Saison tranquille Mais il ne faut pas penser que l’hiver rien ne se passe », de dire celui qui venait pratiquement de passer une nuit blanche pour devancer le mauvais temps. Ce matin-là, de la pluie verglaçante était au programme.
L’hiver, les producteurs agricoles ne chôment pas comme peut en témoigner Ben Hammond. —photo Stéphane Fortier
L’avenir Heureusement pour lui, BenHammond a de la relève avec ses enfants, car il serait dommage qu’ils doivent un jour se départir de ses terres. « C’est un avantage de travailler avec ses enfants. Ils sont toujours près de nous et demeurent dans les environs. Je ne pourrais jamais vendre. On y a travaillé trop dur, toute notre vie. Mon grand-père en a fait l’acquisition en 1921 et aujourd’hui, le prix des terres c’est rendu complètement fou », a-t-il confirmé. L’entrevue a dû être écourtée parce qu’après déjeuner, un travail harassant attendait encore une fois Ben Hammond et là, on est au mois de décembre.
« L’hiver, il y a le train à faire (la traite des vaches), et ce chaque jour, l’administration de l’entreprise, l’entretien des machines agricoles, les soins des animaux, le nettoyage des bâtiments, sans oublier les réunions de l’UPA (Union des Producteurs agricoles). Et les vendeurs de toutes sortes de produits qu’il faut recevoir, a-t-il ajouté en riant. À l’époque de mon père, il allait couper du bois sur ses terres. Je ne le fais pas, mais on a quand même une érablière dont il faut s’occuper, a-t-il mentionné. Bref, peut- être que les tâches à accomplir sont moins urgentes, mais il y a toujours quelque chose à faire. On n’a pas le temps de s’arrêter. On a de quoi s’occuper toute la journée », a insisté
Ben Hammond. Pourquoi plusieurs croient-ils que l’hiver vous ne faites pratiquement rien ? «Moins de 2 % de la population résident sur une terre aujourd’hui. Les gens sont loin des réalités de la terre de nos jours. Par exemple, ils voient la grosse machinerie agricole de la route, les grosses installations. Ils pensent que tous les agriculteurs sont millionnaires. Ils ne pensent pas quemener une ferme, une entreprise agricole, cela coûte cher et il y a des risques d’accident dans notre milieu, d’où l’importance de s’arrêter lorsqu’on commence à ressentir de la fatigue, afin d’éviter des accidents », a fait remarquer M. Hammond.
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Le vendredi 16 décembre 2016
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