Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 14 septembre 2023 - 8 DH - N° 1121
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
De Mistura à Laâyoune et Dakhla Les imposteurs à l’affût
Dirham marocain
Une résilience à toute épreuve
Staffan De Mistura, Envoyé personnel du SG de l’ONU
P. 9
P. 38
SÉISME D'AL HAOUZ
Horreur et désolation ! ● Très tôt samedi 9 septembre, Finances News Hebdo a mobilisé ses équipes pour se rendre dans les zones sinistrées. ● Reportage poignant au cœur d'une tragédie nationale. P. 11 à 29
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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JEUDI 14 SEPTEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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> Actualité
Voyons voir : Le monde s’effondre Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 3 4 5 6
> Bourse & Finances
Point Bourse Hebdo : Retenue et prudence sur les actions après le séisme Projet de Loi de Finances : Des objectifs ambitieux pour l’année 2024 Dirham : Une résilience à toute épreuve Etablissements de crédit : Bank Al-Maghrib met de l’ordre dans la gouvernance 7 8 9 10
Editorial
Par Fatima Ouriaghli
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L a décence. La retenue. La compassion. C’est juste ce qu’il faut quand un pays est frappé par une tragédie. Le Maroc (comme beaucoup d’autres pays d’ailleurs) a toujours été aux côtés de la France lors des multiples épreuves tra- versées par ce pays, dont notamment les terribles attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts et 350 blessés. Sans triomphalisme, le Royaume a aidé ce pays encore sous le choc et meurtri à traquer les auteurs de ces actes terroristes ignobles. A l’époque, la presse française a été dithyrambique à l’égard des services de renseignement marocains, qui ont permis la localisa- tion et la neutralisation d’Abdelhamid Abaaoud, organisateur pré- sumé des attentats de Paris, et de deux autres de ses complices. Les médias marocains s’étaient-ils permis d’insinuer, dans ces moments tragiques où plusieurs familles étaient endeuillées, que les services de renseignement français ont failli ? Non, évidem- ment. Ils ont au contraire vivement condamné ces actes sangui- naires et ont pleinement compati avec le peuple français. Aujourd’hui, alors que le Maroc compte et pleure ses morts, cer- tains médias français, dans le traitement et l’analyse de la situa- tion dramatique que traverse le Royaume, sont dans une posture insidieuse, enveloppée dans une empathie de façade. Certains, qui se cachent sous le manteau de la «liberté d’expression», ont choisi une caricature indécente pour dépeindre le séisme qui a frappé le Royaume. Un cynisme inouï et incompréhensible, dans l’irrespect total des morts et des rescapés. D’autres ont monté en épingle une fausse polémique autour de l’aide internationale, diffusant honteusement, petit à petit, auprès de l’opinion publique, l’idée que le Maroc ne veut pas d’assis- tance. De quoi nourrir la colère des sinistrés, dont certains, situés dans des zones particulièrement difficiles d’accès, attendaient encore de l’aide. La «polémique» était telle que le président fran- çais Emmanuel Macron a dû faire, mardi, une sortie (maladroite) sur X pour calmer le jeu. Plus de 60 pays ont proposé leur assistance au Maroc. Au moment où nous écrivions ces lignes, seuls quelques-uns étaient autorisés à opérer sur le territoire national (Espagne, Emirats Arabes Unis, Royaume-Uni, Qatar). Mais, comme le confirme l’Intérieur, à mesure que les opérations de secours progressent, que l'évaluation des besoins évolue, le Maroc pourrait recourir à d'autres offres de soutien de la part d'autres pays amis, en fonc- tion des besoins spécifiques de chaque étape. Alors, pourquoi seuls les Français râlent-ils ? Sont-ils plus impor- tants que les autres ? Se sentent-ils blessés parce qu’ils ne font pas partie des premiers appelés ? Nous les rassurons : dans cette période difficile, le Maroc a d’autres priorités que de gérer les humeurs des uns et les égos mal placés des autres. Le chien aboie, la caravane passe. u UN PEU DE DÉCENCE VOYONS !
> Focus Agricole
Filière des oléagineux : Génération Green veut relancer l’activité à travers un nouveau contrat- programme 36 > L'univers des TPME Entrepreneuriat et innovation : Un MoU au profit des MRE entrepreneurs 37 > Politique Staffan De Mistura à Laâyoune et Dakhla : Les imposteurs à l’affût 38
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> Société
Fonction publique : Le taux de féminisation prend de l’altitude 39
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> Développement durable
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Innovation : Shems combine le photovoltaïque résidentiel et le stockage par gravité
> Séisme d'Al Haouz
Le Roi Mohammed VI au chevet des blessés Au cœur de la tragédie : Zoom sur un drame épouvan- table Aide aux sinistrés : Un élan de solidarité internatio- nale Macron dans la mêlée du séisme marocain ! Conséquences du tremblement de terre : Secousses économiques et opportunité de renaissance Le séisme de la... rentrée Tourisme : Les opérateurs inquiets, mais gardent espoir Séisme : La Bourse de Casablanca montre sa résilience Logements : Les défis à relever pour la reconstruction Entretien avec Mohammed Errouaiti : «Il faut se baser sur ce qui existe déjà, si on veut reconstruire rapide- ment»
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> Culture 42 46 > High-tech
Marrakech : Journal d’une ville dans le dur «Ssi Juan, plus Marrakchi que les Marrakchis»
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Fake news / Séisme au Maroc : Comment démêler le vrai du faux en temps de crise 47
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> Economie
Entretien avec Pr. Driss Abbadi : Rentrée universitaire 2023-2024, «La formation en alternance est un véri- table passeport pour le domaine professionnel» Innovation industrielle : PA2I, l’espoir est-il encore permis ? Entretien avec Abdelkhalek Hassini : Marocains du monde, «Une fois le mécanisme d'accompagnement des MDM en place, son impact promet d'être révolu- tionnaire»
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Aziz Diouf • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Le monde s’effondre Par D. William
“L e Monde s’ef- fondre» : c’est le titre du célèbre roman du Nigérian Chinua Achebe. Soixante cinq ans après sa publication (1958), ce titre fait terriblement écho à l’actualité nationale et internationale. Oui, le monde s’effondre, balayé par la force de la nature qui reprend ses droits sur des espaces que l’Homme s’est appropriés depuis les temps immémoriaux. Trois exemples édifiants pour illustrer mon propos : • Vendredi 8 septembre, 23H11 locales. Un séisme de magnitude 7° sur l’échelle de Richter frappe la province d’Al Haouz, au sud-ouest de Marrakech. Ce tremblement de terre, ressenti dans plusieurs villes du Royaume dans un
rayon de 400 km autour de son épi- centre, a fait des dégâts humains et matériels énormes. Le bilan est tra- gique : au moment où nous écrivions ces lignes, les chiffres officiels faisaient état de 2.901 morts et 5.530 blessés. Les opérations de secours se pour- suivent toujours dans ces zones diffi- ciles d’accès, et ce bilan risque mal- heureusement de s’alourdir davantage. • Le Maroc pleure ses morts. La Libye aussi. Depuis le dimanche 10 sep- tembre, le pays est touché par des inondations dévastatrices et meur- trières provoquées par la tempête «Daniel», avec un lourd bilan humain et d'importants dégâts matériels dans les régions touchées. Au moins 2.300 morts ont été recensés et des milliers de personnes portées disparues, selon
les chiffres donnés par les autorités. Le bilan final risque d’être plus tragique encore. • En Turquie et en Syrie également, une autre tragédie a eu lieu le 6 février dernier : elles ont été frappées par un violent séisme de magnitude 7,8. Au total, plus de 58.000 personnes ont péri dans ces deux tremblements de terre. Mais le bilan réel pourrait dépasser 100.000 morts. Tremblements de terre, tempêtes, inondations…, les catastrophes natu- relles sont de plus en plus récurrentes, de plus en plus violentes et de plus en plus meurtrières. Avec des coûts économiques très importants. Selon l’assureur Munich Re, elles ont causé des dégâts estimés à 110 milliards de dollars au premier semestre 2023. ◆
Les catastrophes naturelles ont causé dans le monde des dégâts estimés à 110 milliards de dollars au pre- mier semestre 2023.
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Ç A SE PASSE AU MAROC
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Compensation : Les dépenses en baisse de 14% à fin août
L es émissions de dépenses au titre de la compensation ont atteint 19,09 milliards de dirhams à fin août 2023, en baisse de 14,2% par rapport à la même période une année aupa- ravant, selon la Trésorerie générale du royaume (TGR). Ces émissions représentent un taux de réalisation de 72% du total prévu par la Loi de Finances 2023. Les dépenses de fonctionnement émises ont été de 182,3 Mds de DH, dont 100,9 Mds de DH relatives aux traitements et salaires qui enregistrent une hausse de 3,1%.
(42,2 Mds de DH contre 38,9 Mds de DH) et les dépenses des charges communes ont enregistré une hausse de 15,9% (32,9 Mds de DH contre 28,4 Mds de DH), malgré la diminution de 14,2% des émissions de la compensation (19,1 Mds de DH contre 22,2 Mds de DH). La part du budget général dans les rembour- sements, dégrèvements et restitutions fiscaux a augmenté de 2,8% en raison de la hausse des res- titutions de l’IS (1,28 Md de DH contre 360 MDH) et de la baisse des remboursements de la TVA à l’inté- rieur (4,6 Mds de DH contre 5,29 Mds de DH). ■
Les dépenses de matériel ont augmenté de 8,3%
Les industriels marocains optimistes pour le prochain trimestre
Datacenters
328 millions de dollars d'investissements d'ici 2026 L e secteur des Datacenters au Maroc devrait connaitre une crois- sance des investissements de 6,33% entre 2021 et 2026, pour atteindre 328 millions de dollars américains d’ici à 2026, selon une monographie sectorielle sur les Datacenters publiée par le Conseil de la concurrence (CC). - «Au Maroc, le secteur des Datacenters connait ces dernières années une dynamique d’investissement notable à l’origine d’une multiplica- tion d’opérateurs», relève le Conseil dans ce document intitulé «Les Datacenters, un marché en plein essor au Maroc» . Il explique cette dynamique par la forte rentabilité du secteur en raison de la multiplica- tion des projets de transformation digitale au pays. Selon le CC, l’activité des Datacenters au Maroc devrait générer pour les acteurs du marché des revenus attendus de 559,80 millions de dollars américains en 2023, qui pourraient atteindre 668,70 millions de dollars en 2027, représentant un taux de croissance annuel de 4,54% entre 2023 et 2027. «Au Maroc, le marché des Datacenters est fragmenté en termes de nombre d’opérateurs présents sur le marché et concentré en termes de parts de marché», précise le Conseil, notant qu'une poignée d’opé- rateurs (Medasys, N+one, Maroc Telecom et Inwi) détient, selon les données de 2021, plus de 84% du marché national des Datacenters. Au niveau africain, le Maroc figure, avec l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigéria et le Kenya parmi les acteurs clés du marché des Datacenters du continent. ■
L es chefs d'entreprises opérant dans le secteur industriel anticipent une amélioration de la production et des ventes pour les trois prochains mois dans toutes les branches, à l’exception du tex- tile et cuir où ils s’attendent plutôt à une stagnation. Selon une enquête de Bank Al-Maghrib, 24% des industriels déclarent des incerti- tudes quant à l’évolution future de la pro- duction et 28% pour ce qui est des ventes. Au titre du mois de juillet, les résultats de cette enquête font ressortir une amé- lioration de l’activité. Ainsi, la production aurait augmenté et le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) se serait situé à 75% après 74% le mois précédent. La production aurait concerné l’ensemble des branches d’activité. En revanche, les ventes auraient enre- gistré une stagnation, recouvrant un accroissement des ventes locales et une baisse des expéditions à l’étranger. Par branche, les ventes ont enregistré des augmentations dans l’«agroalimentaire»,
dans la «mécanique et métallurgie» et dans l'«électrique et électronique», et des baisses dans le «textile et cuir» et dans la «chimie et parachimie». Les commandes auraient, pour leur part, connu une progression dans toutes les branches d’activité, hormis la «chimie et parachimie» où elles auraient plutôt stagné. Les carnets de commandes se seraient situés à un niveau normal, avec des niveaux supérieurs à la normale dans l'«agroalimentaire», la «mécanique et métallurgie» et l’«électrique et électro- nique» et inférieurs à la normale dans le «textile et cuir» et dans la «chimie et para- chimie». ■
Casatramway
Le point sur l’état d’avancement du projet des lignes T3 et T4
C asa Transport SA vient d’annoncer l’achè- vement des travaux de plateforme voie fer- rée (PVF) et de construction des ouvrages connexes au projet des lignes Casatramway T3 et T4. La plateforme voie ferrée est achevée sur 26,5 km, ainsi que les ouvrages connexes au projet, à savoir les deux ponts de franchissement de la voie ferroviaire aux boulevard Mohammed VI et route des Oulad Ziane, le pont bow-string de franchisse- ment de l’autoroute urbaine A3, ainsi que le pont de dénivellation du boulevard Mohammed VI aux croisements avec les boulevards Al Qods, Driss El Harti, Dakhla et Amgala, mis en circulation en mars dernier. Les travaux gênant la circulation seront finalisés en
Parallèlement aux travaux d’infrastructure, le projet avait également amorcé les travaux liés à l’électri- fication des lignes, aux tests et aux équipements. La mise sous tension des lignes T3, T4 est en cours d’achèvement sur près de 100% du linéaire. Désormais, les lignes aériennes de contact (LAC) seront sous tension 750 V en courant continu. Cette mise sous tension des lignes permet aux nouvelles rames de tramway de circuler sur la plateforme en vue des tests du matériel roulant. Dans ce cadre, depuis juillet dernier, des tests dynamiques à grande vitesse du matériel roulant sont entrepris sur une zone sécurisée et clôturée de la ligne T3, située entre les boulevards 10 mars et Al Joulane. ■
novembre, et l’ensemble des travaux d’infrastruc- ture, avancés à 94%, seront totalement achevés fin 2023.
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Monnaie commune La coopération entre les membres de la CEDEAO est essentielle
La Libye déplore «des milliers» de morts dans une ville inondée
Afrique du Sud Les obligations prolongent leurs pertes
A u moins 2.300 personnes ont péri dans les inondations qui ont dévasté la ville de Derna dans l'est de la Libye, selon les services de secours, mais les autorités et la Croix-Rouge craignent mardi un bilan beaucoup plus lourd. Ousssama Ali, porte-parole du « Service de secours et des urgences» libyen relevant du gouvernement internationalement reconnu de Tripoli, a affirmé que les inondations cau- sées par la tempête Daniel avaient fait «plus de 2.300 morts » et environ 7.000 blessés à Derna, alors que plus de 5.000 personnes sont portées disparues. Selon lui, au moins 65 autres personnes ont été tuées dans la tempête dans d'autres villes et localités de l'Est de la Libye. Les responsables du gouvernement rival qui siège dans l'Est de la Libye affirment, eux, que «des milliers» de personnes ont péri dans des inondations à Derna, ville de 100.000 habitants, et que le bilan pourrait dépasser les 10.000 morts. Selon eux, les deux principaux barrages sur la petite rivière de Wadi Derna ont lâché dans la nuit de dimanche à lundi, provoquant d'énormes coulées de boue, détruisant les ponts et emportant de nombreux immeubles avec leurs habitants de chaque côté de l'oued, avant de se déverser dans la Méditerranée. Un responsable de la Fédération internatio- nale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a indiqué que les inondations en Libye avaient fait un nombre «énorme» de morts qui pourraient se compter en milliers et 10.000 disparus. « Les besoins humanitaires dépassent lar- gement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même les capacités du gouverne- ment », a indiqué Tamer Ramadan, lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève. Les secouristes semblent dépassés par l'am- pleur de la catastrophe, d'après des images filmées par des habitants de la région qui circulent sur les réseaux sociaux et montrent un paysage apocalyptique. ■
GPL : La Côte d’Ivoire va multiplier par 10 sa capacité de stockage actuelle avant 2025 L a Côte d’Ivoire envisage de multiplier, au moins par dix, sa capacité de stockage actuelle de Gaz de pétrole liquéfié (GPL) à usage domestique, avant 2025, a annoncé le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly. F ace aux défis économiques mondiaux, les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) doivent établir une collaboration étroite, afin d'atteindre leur objectif de lan- cement de l'Eco, la future monnaie régionale commune, a indiqué Olorunsola Olowofeso, Directeur général de l'Ins- titut monétaire de l'Afrique de l'Ouest (IMAO). Olowofeso a lancé cet appel lors de l'ouverture offi- cielle de la 53 ème réunion du Comité technique des Etats membres de la zone monétaire ouest-africaine à Accra. Il a fait remarquer que les gouvernements et les Banques centrales des Etats membres de la CEDEAO travaillaient dur pour maintenir la cohésion de leurs économies et la dynamique nécessaire pour lancer leur monnaie com- mune dans les délais impartis. ■
L es obligations sud-africaines ont continué de baisser, mercredi, après que le Trésor national a déclaré que les recettes fiscales étaient bien en deçà des objectifs, alimentant les craintes que le gouvernement doive inonder un marché déjà presque saturé avec une augmentation des émissions d'obligations. Le Trésor national a sonné, la semaine dernière, l'alarme concernant le déficit budgétaire, avertissant les ministères qu'ils devraient freiner leurs dépenses. Selon le Commissaire du Service des recettes sud-africain, Johnstone Makhubu, les recettes fiscales ont aug- menté de 2,6% sur l'année jusqu'en août, contre une estimation budgé- taire de 6%, les pannes d'électricité continuelles ayant freiné la production économique. ■
Le ministre qui s’exprimait récemment à Abidjan à l’ouverture de la 4ème édition du Salon sur le gaz de pétrole liquéfié, dénommé «West Africa LPG Expo», a souligné que pour la réalisation de cette ambition, de nombreux projets structurants sont en cours. Il s’agit, selon lui, de la construction du quai «SOCOPAO», de l’avènement de sphères de stockage d’une capacité globale de 16.000 TM et du pipeline Abidjan-Yamoussoukro. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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USA : Le taux de pauvreté augmente pour la première fois depuis 2010
L e taux de pauvreté aux États-Unis a aug- menté de 4,6 points de pourcentage en 2022, selon de nouvelles données publiées par le Bureau du recensement. La mesure sup- plémentaire de pauvreté (SPM), qui mesure les revenus et les prestations ainsi que l'impact des programmes gouvernementaux, tels que les remboursements d'impôts et les bons d'alimen- tation, a atteint 12,4% en 2022. Les nouvelles données révèlent également que le taux de pauvreté des enfants a plus que dou- blé, passant de 5,2% en 2021 à 12,4% en 2022, et que les taux ont également augmenté pour les 18 à 64 ans et pour les personnes âgées
pauvreté l’année dernière à la fin de l’expansion du crédit d’impôt pour enfants (CTC) à l’ère de la pandémie. ■
Pétrole : «Importante pénurie de l'offre» au T4, après la prolongation des coupes
L’ A g e n c e i n t e r na - tionale de l'énergie (AIE) pré- voit une «importante pénurie de l'offre» de pétrole au 4 ème
de 65 ans et plus. Le président américain, Joe Biden, a attribué la forte augmentation de la
Le taux de chômage monte encore au Royaume-Uni, où l'activité s'essouffle
trimestre 2023 après l'annonce début septembre de la prolongation des coupes dans les produc- tions et les exportations russes et saoudiennes. Ces coupes devraient se traduire par «un déficit substantiel» d'un million de barils par jour pour les pays de l'OPEP+, «augmentant le risque» de «volatilité» sur les marchés, a précisé l'AIE. ■
L e taux de chômage au Royaume-Uni est encore monté pour les trois mois terminés fin juillet, reflétant une activité économique qui s'essouffle et qui a notamment eu raison de l'enseigne à bas prix en faillite Wilko. A 4,3% pour les trois mois terminés fin juillet, le taux de chômage est désormais « 0,3 point de pourcentage plus élevé qu'avant la pandémie de coronavirus », a indiqué l'Office national des sta- tistiques (ONS) dans son rapport mensuel. Illustration des turbulences de l'économie bri- tannique, les magasins Wilko ont annoncé lundi mettre la clé sous la porte faute d'avoir trouvé un repreneur, victimes de l'impact de la crise du coût de la vie et de l'inflation au Royaume-Uni, ce qui se traduit par un tsunami de presque 12.500
Kim déclare que la Corée
du Nord fera des liens avec la Russie sa «priorité absolue»
licenciements. « Des milliers de familles à travers le Royaume-Uni vont être touchées par cette décision terrible », a prévenu le syndicat GMB. ■
L e dirigeant n o r d - c o r é e n Kim Jong Un a déclaré que son pays ferait des liens bilatéraux avec la Russie sa «priorité
Inflation : Le retour à un taux de 2% dans la zone Euro
«prendra du temps»
L a présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reconnu que le retour à l'objectif d'une inflation à 2% dans la zone Euro «prendra du temps», voyant dans «la persistance d'une inflation forte» un «grand défi économique» pour le continent. « Christine Lagarde et la Banque centrale euro- péenne travaillent sans relâche pour juguler l'in- flation », a-t-elle salué, à la veille d'une décision attendue sur un maintien ou une nouvelle hausse des taux d'intérêt de l'institution monétaire. Le taux d'inflation annuel dans les 20 pays de la zone Euro s'élevait à 5,3% en août, après avoir atteint 10,6% en octobre 2022. Mais la hausse des prix à la consommation reste encore très au-dessus de l'objectif à moyen terme de 2% fixé par la BCE. Et le reflux s'an-
absolue», lors d'une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine sur le cosmodrome de Vostotchny, dans l'Est de la Russie. « Nous allons donner la priorité à la relation entre la Corée du Nord et la Russie et en faire la priorité absolue de notre politique étrangère », a dit Kim dont les propos étaient rapportés par la télévision russe. Le dirigeant nord-coréen a estimé que sa ren- contre avec le président Poutine serait « un trem- plin pour des relations bilatérales plus étroites ». Selon lui, « la Russie est en ce moment confrontée (...) à de telles forces hégémonistes pour protéger (ses) intérêts en matière de sécurité ». ■
nonce lent et difficile. La Commission européenne avait annoncé lundi qu'elle prévoyait encore un taux d'inflation annuel de 2,9% en 2024. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis mai 2022
Retenue et prudence sur les actions après le séisme ◆ Le Masi a évolué avec prudence après le drame qui a eu lieu à Al-Haouz. ◆ Les opérateurs continueront à scruter l’évolution de la situation dans les zones sinistrées.
de près de 5% dans les jours suivants. Toutefois, les jours à venir seront bien entendu rythmés par l'évolution de la situation dans les zones sinistrées par le séisme macabre qui a touché la région. La quantification de l’impact positif ou négatif au niveau des sec- teurs cotés concernés (principalement le tourisme, le ciment, l’immobilier, le BTP) seront particulièrement le point d’attention des investisseurs d’ici-là. La capacité de ces secteurs à ‘profiter’ ou à récupérer (pour le tourisme) pèse- ra sur la tendance future du marché. Outre l'impact sur les secteurs cotés, l’évaluation de l'impact économique sur le budget de l'État et sur les besoins de financement pour la reconstruction des zones sinistrées sera un facteur clé à surveiller. Les opérateurs, avides de statistiques les plus fraîches et les plus prospectives possibles, surveilleront de près ces données pour mieux anti- ciper l'évolution des taux sur le marché obligataire.
Au final, le marché continuera à évoluer en fonction des développements futurs dans la région sinistrée et de la réponse des autorités, tout en gardant à l’esprit le caractère résilient de la Bourse face à ces évènements. Marché obligataire : le 52 semaines à son plus bas depuis le début de l’année Au terme de la deuxième séance d’ad- judication du mois de septembre, le Trésor satisfait 43% de ses besoins annoncés en début de période. En effet, la levée cumulée au terme de cette séance s’établit à 5,2 Mds de DH face à un besoin de financement annoncé de 12,3 Mds de DH pour l’ensemble du mois. Cette séance a été marquée par la poursuite du recul des exigences de rentabilité des inves- tisseurs sur le compartiment CMT. Le taux de rendement de la maturité 52 semaines a baissé en une semaine de 3 pbs à 3,25%. ◆
Par Y. Seddik
A près un week-end de terreur consécutif au séisme dévas- tateur qui a frappé la région de Marrakech dans la nuit du vendredi 8 septembre, la Bourse de Casablanca a évolué avec retenue, sans forte réaction. Du lundi 11 au mercredi 13 septembre, l'indice Masi a progressé de 0,52% sur des volumes d’affaires ne dépassant pas les 300 MDH. Une première réaction perçue comme positive et qui témoigne de la confiance des investisseurs dans la stabilité à long terme de l'économie marocaine. Il faut dire qu’historiquement, la Bourse de Casablanca a démontré sa rési- lience face à des événements simi- laires. En 2004, après le tremblement de terre d'Al Hoceima, le marché avait résisté à la panique. Les investisseurs avaient même montré de l'appétit pour les actions, faisant grimper le marché
Du lundi 11 au mercredi 13 sep- tembre, l'indice Masi a progressé de 0,52% sur des volumes d’af- faires ne dépas- sant pas les 300 MDH.
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BOURSE & FINANCES
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Projet de Loi de Finances
◆ Les orientations du budget 2024 visent, entre autres, à consolider les acquis engrangés ces deux dernières années. ◆ Le séisme qui a frappé le Maroc et dont l’impact économique se chiffre à des milliards de dollars, risque de perturber les calculs du gouvernement. Des objectifs ambitieux pour l’année 2024
nécessaires seront mobili- sées par la réforme des pro- grammes sociaux existants et l'amélioration du ciblage via le Registre national de la population (RNP) et le Registre social unifié (RSU). Le secteur de la santé sera également au cœur des réformes, avec la construc- tion et l'équipement de nou- veaux hôpitaux universitaires et la réhabilitation de structures sanitaires primaires. Le système éducatif sera modernisé pour garantir une meilleure qualité de l'enseignement, y compris l'en- seignement préscolaire et l'en- seignement supérieur. Notons dans ce sens que la feuille de route du système éducatif 2022- 2026 a été actée en juin dernier.
500.000 emplois entre 2022 et 2026.
Nadia Fettah, ministre de l'Economie et des Finanaces.
Renforcement de la sou- tenabilité des finances publiques Le dernier objectif du PLF est la réduction progressive du défi- cit budgétaire, avec une cible autour de 4% et une croissance prévue de près de 3,7% en 2024. Parallèlement, la réforme de la loi organique relative à la Loi de Finances sera essentielle pour maîtriser l'endettement et étendre son champ d'applica- tion aux établissements publics. Enfin, la réforme fiscale sera également une priorité en 2024, avec un accent sur la réforme de la TVA et l'intégration du secteur informel. Le gouverne- ment rationalisera les dépenses publiques et développera des financements innovants tout en poursuivant les réformes struc- turelles. En somme, à travers le PLF2024, l’Exécutif affiche une vision (très ?) ambitieuse pour l'ave- nir, avec des chiffres annon- cés qui reflètent son engage- ment à stimuler la croissance économique, renforcer l'État social, mettre en œuvre des réformes structurelles et garan- tir la soutenabilité des finances publiques. Reste à savoir si le gouvernement aura les moyens de ses ambitions, alors que les premiers efforts financiers devraient être adressés au séisme qui a frappé la région d’Al Haouz et dont l’impact économique se chiffre à des milliards de dollars, selon les estimations de l'United States Geological Survey. À suivre… ◆
de dirhams pour soutenir les produits agricoles de base et améliorer la production et la distribution. La gestion des ressources hydriques sera également un élément central pour le gouver- nement, avec 143 milliards de dirhams alloués sur la période 2020-2027 pour garantir l'appro- visionnement en eau potable et l'irrigation. Les projets incluent l'interconnexion des bassins de Sebou et Bouregreg (un projet achevé et désormais opération- nel), la construction de nou- veaux barrages, la mobilisation des eaux non conventionnelles et l'amélioration de l'approvi- sionnement en eau potable en milieu rural. Établissement des fonde- ments de l'État social Selon le même rapport, le gou- vernement s'engage à renforcer l'État social en lançant le pro- gramme des allocations fami- liales avant la fin de 2023, après la finalisation de la générali- sation de l’AMO. Les recettes
L e Maroc a dévoilé les grandes orientations de son budget pour l'année 2024, mettant en lumière une série d'objectifs cruciaux visant à renforcer l'économie et à amé- liorer le bien-être social. En effet, le PLF 2024 vise à conso- lider les réalisations des deux dernières années tout en répon- dant aux besoins pressants du pays, relève le rapport d'exécu- tion budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal au titre du PLF 2024. Le premier chiffre clé qui saute aux yeux est bien évidemment une inflation ciblée à 3,4% en 2024, réduite ensuite à 2% à partir de 2025. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement se concentrera sur la stabilisa- tion économique et la mise en œuvre d'engagements majeurs. Le déploiement de la stratégie «Génération Green» sera essen- tiel, avec une enveloppe bud- gétaire de plus de 110 milliards Par Y. Seddik
Opérationnalisation des réformes structurelles
La modernisation du système judiciaire est aussi au centre des priorités, avec un accent sur la transformation numérique, la mise à niveau des tribunaux, et la montée en compétence du personnel. «La déconcentration administrative et la régionalisa- tion avancée joueront un rôle majeur pour améliorer la gou- vernance de la gestion publique et réduire les disparités régio- nales», lit-on dans le rapport. Le gouvernement travaillera également sur l'amélioration du climat des affaires en simplifiant les démarches administratives, en facilitant l'accès au foncier, et en développant de nouveaux outils de financement. Il mobi- lisera 550 milliards de dirhams d'investissement en partenariat avec le secteur privé pour créer
Le gouver- nement s'engage à renforcer l'État social en lançant le programme des alloca- tions fami- liales avant la fin de 2023.
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Dirham
◆ Le Dirham est généralement plus stable que d’autres monnaies des pays comparables, bénéficiant de la volatilité annualisée la moins importante depuis 2000. ◆ Cette particularité de notre devise est attribuable à plusieurs facteurs économiques. Explications. Une résilience à toute épreuve “S ur la base de l’his- tor i que de notre é cono - Par Y.. Seddik
élevé que ceux de la zone Euro et de la Réserve fédérale amé- ricaine au cours de la dernière décennie. Cette approche a permis de contenir l'inflation, la maintenant à proximité de l'objectif fixé à 2%. Cette ges- tion rigoureuse a été complé- tée par la capacité du gouver- nement à maintenir le déficit budgétaire en pourcentage du PIB à une moyenne de 5,1% entre 2012 et 2022. Outre la politique monétaire, d'autres facteurs ont égale- ment contribué à la stabilité du Dirham. Bien que la balance des paiements ait enregistré un solde négatif (-3,6% du PIB en 2022 et une moyenne de -4,1% entre 2012 et 2022), cette détérioration est demeu- rée relativement contenue par rapport à d'autres économies. Cette maîtrise du déficit de la
balance des paiements s'ex- plique en partie par l'amélio- ration du solde des services et l'augmentation des reve- nus secondaires, notamment les transferts des Marocains résidant à l'étranger. Ces ten- dances positives ont égale- ment contribué à renforcer les réserves de change, qui ont connu une croissance notable, passant de 225,4 milliards de dirhams à la fin de 2015 à 336,7 milliards de dirhams à la fin de 2022, selon les données de l'Office des changes. Une stabilité maintenue en perspective Les experts de Valoris Securities estiment que le Dirham devrait continuer à maintenir sa stabilité sans connaître de fluctuations majeures, à moins de surve- nance d'événements extraor- dinaires. Ils avancent que cette stabilité pourrait ren- forcer l'attrait des investisse- ments privés au Maroc, tant nationaux qu'étran- gers, à condition que le gouvernement mette en place une politique fiscale concurrentielle. Pour étayer leur argu- mentation, les analystes mettent en lumière plu- sieurs éléments. Tout d'abord, ils notent une tendance à la baisse de l'inflation au cours des cinq derniers mois, prin- cipalement en raison d'effets de base, et de la diminution des prix des matières pre- mières sur les marchés inter-
nationaux. En outre, malgré un déficit budgétaire élevé en 2023, attribuable à la flam- bée des prix des matières pre- mières et à l'augmentation des dépenses d'investissement, ce déficit a été maintenu à 5% du PIB, démontrant ainsi une gestion financière respon- sable. De plus, l'alignement progressif des taux directeurs entre la FED, la BCE et BAM est un facteur notable, rédui- sant la pression sur le Dirham. Enfin, les analystes soulignent la décélération du déficit commercial et la croissance soutenue des recettes prove- nant des MRE, ainsi que des recettes touristiques, comme des éléments extrêmement positifs. À fin juin 2023, les importations ont connu une baisse de 2,3% par rapport à la même période de l'année précédente, entraînant une réduction de 6,5% du défi- cit commercial sur la même période. Parallèlement, les recettes des MRE ont atteint un niveau record de 66 milliards de dirhams, enregistrant une hausse de 10% par rapport à l'année précédente. Les recettes touristiques, de leur côté, ont atteint 57,2 milliards de dirhams, en augmenta- tion de 51% par rapport à 2022, dépassant même les niveaux d'avant la crise. Ces tendances devraient avoir un impact positif sur la balance des paiements, ouvrant ainsi la voie à une probable réduction du déficit en 2023. ◆
mie, nous constatons que le Dirham est resté à l’abri des fluctuations des monnaies ayant touché plusieurs pays limitrophes (Tunisie, Egypte, Turquie, Algérie et Israël). Ainsi, les deux parités USD/ MAD et EUR/MAD n’ont affi- ché que des variations res- pectives de 1,9% et de -7,6%, depuis l’année 2000 jusqu’au 5 septembre 2023», explique le courtier Valoris Securities. Les analystes du bureau sou- lignent que BAM a maintenu une politique monétaire équili- brée, caractérisée par un taux directeur constamment plus
Le Dirham devrait continuer à maintenir sa stabilité, sans connaître de fluctuations majeures.
La monnaie natio- nale fait preuve d'une résilience exceptionnelle face aux chocs écono- miques mondiaux.
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Etablissements de crédit Bank Al-Maghrib met de l’ordre dans la gouvernance U ne étape qualifiée de «cruciale» par les initiés aux problé- matiques de gouver- nance a été franchie au niveau des organes de gou- vernance des établissements de crédit. Il s’agit de la publi- cation de l'arrêté n°73-22 de la ministre de l'Économie et des Finances, qui a homologué la circulaire n°4/W/2018 du wali de Bank Al-Maghrib encadrant la composition, les missions et le fonctionnement du comité d'audit. Par A. Hlimi
◆ Passée inaperçue durant le mois d'août, une circulaire de Bank Al-Maghrib fixe les conditions et les modalités de fonctionnement du comité d’audit chargé d’assurer la surveillance et l’évaluation de la mise en œuvre des dispositifs de contrôle interne au sein des établissements de crédit.
Cette circulaire apporte une har- monisation avec les règles applicables aux sociétés ano- nymes cotées en Bourse.
nance chez les émetteurs. Le comité d'audit doit ainsi se réunir au moins une fois par tri- mestre, avec une possibilité de prolongation à six mois pour les établissements de crédit de grande taille. Le président ne doit être ni président du Conseil d’ad- ministration, ni d’un autre comité. Par anticipation à cette circu- laire, certaines banques se sont empressées de nommer de nou- veaux administrateurs le prin- temps dernier. Cette circulaire apporte une har- monisation avec les règles appli- cables aux sociétés anonymes cotées en Bourse. Car avant son entrée en vigueur au mois d’aout, 6 établissements de cré- dit cotés en Bourse avaient des comités d'audit non conformes à la loi 17-95 sur les sociétés ano- nymes, selon le panorama des pratiques de gouvernance réalisé par OFINANCE sur la base des données des rapports annuels 2022. La raison est que ces éta- blissements appliquaient jusqu'à date la réglementation bancaire existante. ◆
Les nouveautés «La circulaire N°4/W/2018 a introduit une nouveauté majeure concernant l'encadrement des missions et du fonctionnement du comité d'audit des établissements de crédit, qui doit se composer de 3 administrateurs non exécu- tifs ayant une expérience profes- sionnelle pratique suffisante dans les domaines bancaire, de l'audit, de l'information financière et de la comptabilité, et avec un pré- sident qui doit être indépendant. Pour les établissements de crédit cotés en Bourse, ils devront se conformer, en plus de la circulaire de Bank Al-Maghrib, aux dispo- sitions de la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes, qui pré- voit qu'un deuxième membre doit être indépendant et que le comité d'audit intègre à partir de janvier 2024 un représentant au moins de chaque sexe, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui pour la majo- rité des établissements de cré- dit» , commente pour nous Sara El Qouatli, directrice de mission au sein de OFINANCE, et fin obser- vatrice des pratiques de gouver-
JEUDI 14 SEPTEMBRE 2023 / FINANCES NEWS HEBDO SÉISME D'AL HAOUZ
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Le Roi Mohammed VI au chevet des blessés
soutien moral aux blessés et à leurs familles, vient conforter les différentes initiatives et mesures prises pour secourir, assister et accompagner les personnes affectées par le séisme d’Al-Haouz. Quelque 2.171 blessés ont été admis aux différents centres hospitaliers de la région de Marrakech-Safi, dont 484 blessés majeurs et 1.570 blessés mineurs. 248 personnes sont encore hospitalisées. A cette occasion, le Roi Mohammed VI a fait don de son sang, un geste fort qui témoigne également de la bienveil- lance royale et exprime l’entière soli- darité du Souverain et sa totale com- passion aux victimes et aux familles éplorées. La visite du Roi au CHU «Mohammed VI» traduit la haute sollicitude dont il entoure les victimes du séisme d’Al- Haouz, et vient consacrer la symbiose qui existe entre le Roi et son peuple. ◆
L Roi Mohammed VI s'est rendu, mardi après-midi, au Centre hospitalier univer- sitaire «Mohammed VI» de Marrakech où il s'est enquis de l'état de santé des blessés, vic- times du douloureux tremblement de terre survenu le vendredi 8 septembre, et qui a occasionné d’importantes pertes humaines et matérielles dans
plusieurs régions du Royaume. Le Roi a visité le service de réani- mation et celui d’hospitalisation des victimes du séisme. Il s'est informé de l'état de santé des personnes bles- sées ainsi que des soins qui leur sont prodigués par les équipes médicales mobilisées à la suite de cette catas- trophe naturelle d’ampleur. Cette initiative royale, d’un grand
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Au cœur de la tragédie
◆ Des familles se retrouvant du jour au lendemain sans abri, des enfants devenus orphelins, des familles décimées, des villages complètement détruits. Voici quelques-unes des conséquences les plus désastreuses du séisme ayant frappé le Maroc le soir du 8 septembre 2023. Nous avons rencontré des sinistrés Zoom sur un drame épouvantable
Il s’agit du troisième tremblement de terre le plus puissant de l’histoire du Royaume, après ceux d’Agadir en 1960 et Al Hoceima en 2004.
enclavées où les habitations manquent de bases solides. En outre, l’accès à ces villages est difficile en raison de l’absence d’infrastructures, ce qui complique grandement la tâche des secouristes. «J’ai senti que la terre tremblait for- tement. Mon premier réflexe a été de récupérer ma fille ainsi que ma mère qui se trouvaient à l’étage. Nous l’avons vrai- ment échappé belle, puisque quelques fractions de secondes après avoir quitté le foyer, le plafond a complètement cédé» , nous confie un habitant de la rue de Tétouan sis à Marrakech. Il s’agit d’une des zones les plus ravagées par le séisme au niveau de l’ancienne médi- na de la ville ocre. Au lendemain des faits, des messages de soutien et de condoléances venant des Chefs d’Etat à travers le monde ont été adressés au peuple marocain. Plusieurs pays, notamment l’Espagne, le Royaume-Uni, Qatar, les Emirats Arabes Unis ont proposé leur aide au Maroc, où les Forces armées royales
sont blessés. Ma petite fille a une frac- ture. 72 personnes ont été retirées des décombres, mais il y a encore des gens portés disparus. Les sinistrés ont des besoins urgents en alimentation. Ceux qui peuvent offrent des paniers pleins de produits pour au moins venir en aide aux enfants. Notre emplace- ment reculé rend difficile les opérations d’assistance. Nous avons besoin aussi d’ustensiles et de bonbonnes de gaz. J’appelle à porter assistance à notre village «Tafegart», terriblement touché, et aux régions avoisinantes» , raconte avec beaucoup d’amertume une resca- pée rencontrée samedi, le lendemain du séisme. A l’heure où nous rédigions ces lignes, le bilan du séisme d’Al Haouz s’élè- vait déjà à 2.901 morts et 5.530 bles- sés, selon des données communiquées par le ministère de l’Intérieur. Ce bilan conséquent s’explique notamment par le fait que les zones principalement touchées par cette catastrophe natu- relle sont situées dans des régions
U n ressenti que beaucoup ont qualifié des plus trau- matisants de toute leur vie. Dans la nuit du vendredi 8 septembre, aux alentours de 23h10, un séisme d’une violence inédite, soit une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, a frappé plusieurs villes maro- caines allant de Marrakech. L’épicentre a été situé dans la commune d’Ighil, à 80 kilomètres au sud-ouest de la ville ocre. Il s’agit du troisième tremblement de terre le plus puissant de l’histoire du Royaume, après celui d’Agadir en 1960, d’une magnitude de 5,7, qui a fait plus de 12.000 morts, et celui d’Al Hoceima en 2004. Ce dernier, d’une magnitude de 6,3, a entraîné la mort de plus de 600 personnes. «Nous étions en famille au moment où notre maison s’est effondrée. Tout le douar est sous les décombres. Mon mari, mon beau-frère, mes enfants Par M. Ait Ouaanna & M. Boukhari
Comme ce fut le cas pen- dant la crise sanitaire liée au Covid-19 ou lors de l’affaire du petit Rayan, les Marocains ont fait preuve d’une solidari- té exemplaire.
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