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La Charte des valeurs vue par nos politiciens
agera pas ceux qui souhaitent venir au Qué- bec, une province reconnue comme «terre d’accueil pour les immigrants, lesquels sau- ront exactement dans quoi ils s’engagent.» Daniel Mayer, maire de Lachute, a plutôt une attitude critique vis-à-vis de la propo- sition du gouvernement et déclare ne pas comprendre que celui-ci décide de garder la croix à l’assemblée et interdit les signes religieux. Il dit comprendre aussi le sen- timent des Québécois de ne pas vouloir l’enlever. «On a, à l’Hôtel de Ville, une employée de religion musulmane qui ne porte pas le voile, rapporte M. Mayer. Mais si elle le
portait, j’aurais honnêtement de la diffi- culté à lui demander de l’enlever, car elle reste la même personne; cela n’affecte pas la qualité de son travail. Je me demande pourquoi établir des règlements qu’on ne peut pas faire appliquer. Cela va diviser le peuple québécois. On n’a pas à se mettre à genou devant les immigrants et de la même manière on n’a pas non plus à leur demand- er de s’agenouiller devant nous. On n’est pas supérieur, ni inférieur. Nous sommes tous égaux.» Le maire souligne cependant qu’il faut mettre des balises aux accom- modements raisonnables. La conseillère municipale Marcelle Louis-
seize préfère garder le juste milieu et relève des points positifs et des points négatifs dans le document. «La laïcité est bonne; au niveau des burkas, c’est totalement inad- missible», a-t-elle dit. «Que notre charte ne nous empêche pas d’intégrer les autres personnes à notre culture, avertit Mario Beaudin. Il ne faut pas oublier que notre pays était basé sur l’immigration, avec l’arrivée des Irlandais, des Européens, des Espagnoles… Il y a beaucoup de mélange et on avait des au- tochtones ici et on vit en harmonie. Il faut respecter la liberté de chaque individu», préconise M. Beaudin. gens voilés deviennent des Québécois quand ils sont chez nous et ne font du mal à personne. Sur cette affaire, Marois a man- qué de jugement. Pour sa part, Hélène Kir- ouac s’est dit contente que la discussion soit ouverte. «Ça vient un peu à l’encontre de la Charte des droits et libertés, a commenté Philippe Gagnon. Ce que je trouve déplorable est que, quand nous on va dans un autre pays où la religion domine, il faut qu’on s’adapte à cette religion-là. Mais, quand les autres viennent ici, elle est imposée, Il faut qu’on s’adapte à celle-là. Ce n’est pas du racisme. Pour moi, le problème se posait plutôt au niveau des accommodements raisonna- bles, parce qu’il y en avait de plus en plus». Quant à Gilles Bellefeuille, il affirme être d’accord sur certains aspects de la charte. «Mais enlever tous les crucifix, je dis non. C’est notre fondation, c’est nous en tant que Québécois.»
FREDERIC HOUNTONDJI frederic.hountondji@eap.on.ca
LACHUTE I La Charte des valeurs québé- coises, qui prévoit l’interdiction de signes religieux visibles dans les lieux publics, di- vise la classe politique lachutoise. Selon Roland Richer, député d’Argenteuil, le projet élaboré par son collègue Bernard Drainville «est faisable et souhaité par les gens comme l’ont confirmé les sondages.» Il espère qu’il en découlera un projet de loi qui respectera l’orientation que le gouver- nement a voulu lui donner, tout en tenant compte des suggestions de la commission parlementaire. M. Richer reconnait avoir reçu, dans sa cir- conscription, beaucoup de commentaires sur la charte, mais ils seraient tous posi- tifs, à part des inquiétudes exprimées par quelques personnes âgées, a-t-il précisé. Il ajoute, par ailleurs, que le texte ne décour- CHRONIQUE Santé
Pour qui la Charte a de la valeur? FRÉDÉRIC HOUNTONDJI FREDERIC.HOUNTONDJI@EAP.ON.CA Gaves de Brownsburg qu’approuve une Québécoise de 75 ans: «Je suis contre cela. Pourquoi créer des problèmes là où il n’y en a pas. On ira s’installer en Ontario, car cela devient trop compliqué au Québec.»
LACHUTE I La Charte des valeurs québé- coises présentée par le gouvernement de Pauline Marois continue de susciter une vague de réactions, tant dans la métro- pole qu’en région. Samedi, des milliers de personnes, notamment d’immigrants, étaient dans les rues de Montréal pour la dénoncer. D’autres, par contre, lui réser- vent un accueil favorable. La Ville de La- chute n’échappe pas au débat. «On est dans un pays libre et démocra- tique où tout le monde devrait avoir le droit de pratiquer sa religion. On n’a vraiment pas besoin de cette charte», pense Brian
Gaëtan Millette se réjouit, lui, de l’arrivée de la Charte des valeurs: «Ça clarifie les cho- ses et les gens sauront à quoi s’attendre quand ils viendront chez nous. Il faut des paramètres. Je ne suis pas d’accord avec Pauline Marois, mais pour cette charte-là, je la soutiens. Je pense que le fond de l’idée est bon. Mais le fait que ça se présente à la va comme je te pousse pose un petit prob- lème. Sinon que c’est bon.» «Pauline Marois n’aurait pas dû toucher aux crucifix, avance Michel Paquette. Les
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