FNH N° 1064 VE

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

DU 28/29/30 AVRIL 2022

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Banques participatives

◆ Les banques participatives voient l’écart entre ressources et emplois se creuser pour atteindre 12 Mds de dirhams. ◆ Les propositions des professionnels pour combler ce gap. Où trouver 12 Mds de dirhams pour soutenir l'activité ?

de distribution et d’équipement de la clientèle. La Wakala bil Istitmar, seul vrai moyen de refinancement actuellement Les banques participatives se retrouvent donc avec un gap de 12 Mds de dirhams à combler. Pour ce faire, la Wakala Bil Istitmar est le seul moyen Charia Compatible dont elles disposent actuellement pour mobili- ser rapidement des ressources. Ces Wakala sont des dépôts réalisés auprès des banques participatives par des bailleurs de fonds. Ces ressources sont ensuite trans- formées en financements par les banques participatives (Moudarib). Initialement autorisées pour les maisons-mères des banques par- ticipatives, la Moudaraba a été ensuite élargie aux investisseurs insti- tutionnels. Mais «les institutionnels ne sont pas encore à l'aise avec cet instrument, car il est basé sur la moudaraba ou la perte est assurée par l'investisseur» , confie Abdelaziz El Ouadrhiri, directeur développement commercial chez Bank Al Yousr, à l’occasion d’une rencontre en ligne organisée par l’Association marocaine pour les professionnels de la finance participative (AMFP). Selon lui, cette perception est à nuancer car la responsabilité du Moudarib est éga- lement engagée en cas de négligence ou non-respect du contrat. Il doit donc faire au mieux. Faire preuve d’ingénierie financière Abdelaziz El Ouadrhiri présente le cas de Bank Al Yousr qui se base sur le peu

Les banques parti- cipatives affichent un coefficient d’em- ploi de 250% contre 100% en moyenne pour le marché.

ment et non des banques à part entière, où il peut ouvrir un compte, constituer une épargne et faire toutes les opéra- tions de la banque au quotidien, et dans des conditions plus avantageuses (pas d’agios, pas de dates de valeur, etc…). Les banques participatives en sont en partie responsables, car elles ont axé leur communication sur les finance- ments lors de leur lancement. Au final, cela se traduit par un coefficient d’em- ploi de 250% pour les banques partici- patives contre 100% en moyenne pour le marché comprenant le participatif et le conventionnel. La ressource devient ainsi plus chère pour les banques par- ticipatives, ce qui limite leurs marges face au conventionnel déjà bien ins- tallé et bien plus puissant en matière

V ictimes de leur succès, les banques participatives constatent impuissantes le grand écart qui se creuse entre leurs ressources finan- cières et les financements qu’elles octroient. En ce premier trimestre 2022, les encours de financement ont atteint 20 Mds de dirhams depuis le démar- rage de cette activité, alors que les res- sources stagnent à 8 Mds de dirhams. L’origine du mal est bien connue, et nous l’avons d’ailleurs à maintes reprises évoquée dans nos colonnes. Il s’agit d’un problème de perception chez le consommateur qui voit dans ces banques des sociétés de finance- Par A. Hlimi

Le secteur connaît un fort développe- ment commer- cial et cette crise de liqui- dité ne peut pas entraver son dévelop- pement.

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