FNH N° 1064 VE

F OCUS AGRICOLE

54

DU 28/29/30 AVRIL 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Melkisation

Le programme commence à prendre forme progressivement

◆ Des exploitants témoignent de leur satisfaction, mais évoquent certaines contraintes. ◆ L’accompagnement technique est indispensable pour réussir les projets.

experts et des techniciens supervisés par l’Office natio- nal du conseil agricole (ONCA) que j’ai choisi une variété plus adaptée au sol de mon exploi- tation. Il s’agit de Arbiniqua qui, contrairement à la variété locale, a un bon rendement et

grande valeur ajoutée, mais leur exploitation est très com- pliquée à l’instar des fruits rouges ou certains arbres frui- tiers. On ne peut gérer une exploitation à distance en ins- tallant un gérant. Il faut être présent sur place et chaque jour pour suivre l’évolution des plantations et apporter les intrants nécessaires au moment opportun. C’est pour cela que l’encadrement tech- nique est très important lors des premières années, surtout pour ceux qui n’ont pas d’ex- périence» , souligne Mohamed Fahili, ingénieur agronome. Il est donc utile d’encourager les filières les plus pratiquées au Maroc et qui sont simples à travailler, comme la plantation de l’olivier, du figuier et aussi l’agrumiculture. Il faut rappeler que le système de melkisation encourage les ayants droit à valoriser leur héritage. Consistant en la transformation de la proprié- té dans l’indivision des terres collectives situées dans les périmètres d’irrigation en pro- priétés individuelles au profit des ayants droit, l’opération de melkisation est actuelle- ment mise en œuvre selon une nouvelle procédure opti- misée en termes de délais et de coûts, qui a été élaborée par les différentes parties pre- nantes et formalisée par les ministres de l’Intérieur et de l’Agriculture. ◆

commence à donner les récoltes à partir de la troi- sième année. L’Etat nous assure plusieurs facilités au niveau du financement et de la subvention pour les équipements d’irri- gation. Mais, malheu- reusement, il n’y a pas

Les entrepreneurs qui n’ont pas d’expérience dans l’agriculture doivent opter pour les filières faciles à installer.

d’assistance pour le pompage solaire. Mon investissement a nécessité près de 400.000 DH. Grâce au soutien de l’Etat, je n’ai payé que 30% avec plus de trois ans de différé» , souligne Hafid Ghanidi, exploi- tant à Douar Hachem, dans la commune de Sidi Mokhtar, relevant de la province de Chichaoua. Cet exemple de succès est similaire à d’autres cas qui ont choisi d’investir dans l’agri- culture. Mais certains entre- preneurs n’ont pas atteint leur objectif pour une raison ou une autre. Le plus souvent à cause du manque de maîtrise du processus de production ou d’exploitation, et parfois d’organisation. «Certains porteurs de pro- jets cherchent le gain facile et rapide. Ils choisissent des filières qui ont certes une

de vie de la population cible. Des mesures d’accompagne- ment sont déployées afin de permettre aux exploitants de renforcer leur capacité entre- preneuriale. L’objectif est de les doter des compétences nécessaires pour assurer une exploitation rationnelle, optimisée et durable, et ce à travers l’adoption de tech- niques culturales résilientes aux changements climatiques et l’optimisation de l’utilisation de l’eau. «J’ai lancé un projet sur une superficie de 9 hectares de plantation d’oliviers. J’ai inté- gré ce domaine sans avoir aucune connaissance sur la filière. Mais, au fil des années, j’ai acquis l’expérience néces- saire et je continue toujours d’apprendre. C’est grâce à l’accompagnement des

D ans le cadre de la straté- gie «Generation Green», la melki- sation des terres agricoles est un levier impor- tant pour donner une nouvelle impulsion à l’agriculture natio- nale. Entamé il y a quelques années, ce programme com- mence à donner ses fruits. Les témoignages recueillis auprès de nombreux exploitants béné- ficiaires montrent une certaine satisfaction. Toutefois, ils for- mulent quelques remarques et suggestions pour que le système puisse s’améliorer davantage. Ce mécanisme a permis un tant soit peu de valoriser le foncier rural d’ac- croitre l’investissement agri- cole et d’améliorer le niveau Par C. Jaidani

On ne peut pas gérer une exploitation à distance. Il faut être pré- sent sur place

et chaque jour pour

suivre l’évolu- tion des plan- tations.

Made with FlippingBook flipbook maker