FNH N° 1043

25

ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 11 NOVEMBRE 2021

www.fnh.ma

Industrie automobile

◆ L’industrie automobile peut tabler sur les atouts qui ont fait son succès. ◆ Le financement, la formation, la visibilité et l’accompagnement politique, éléments clés pour séduire de nouveaux investisseurs. De nouvelles filières à investir pour augmenter le taux d’intégration

la production nationale et aux écosystèmes mis en place ayant fait du ‘made in Morocco’ une référence internationale. Notre plateforme industrielle automobile exporte vers plus de 74 pays dans le monde, avec un taux d’inté- gration locale de 60%» , a-t-il ajouté.

d’ordre, les coûts des facteurs de production compétitifs, un effort en matière de promotion de la filière à l’international et un environnement de l’entreprise adéquat. L’activité industrielle est capitalistique et les investisseurs ont besoin de visibilité pour le long terme» , souligne Youssef Idrissi, professeur d’économie indus- trielle. «Le Maroc a intérêt à investir de nouvelles filières à forte valeur ajoutée tant sur le plan technique que sur le plan économique afin de hisser le niveau de l’activité. A cet égard, il faut encourager la recherche et développement et soutenir la formation de pointe des ressources humaines pour répondre aux besoins des équipe- mentiers», explique Idrissi. Il est utile de préciser que la plu- part des équipementiers automo- biles au Maroc sont des filiales de multinationales étrangères. Ces entreprises sont créées par- fois en partenariat avec des opé- rateurs marocains, mais la pré- sence de capitaux locaux laisse beaucoup à désirer comparative- ment à d’autres pays. ◆

L’arrivée d’autres constructeurs devrait inciter davantage d’équipe- mentiers de toutes les filières à s’ins- taller au Maroc.

Force est de reconnaître que les perspectives d’avenir pour augmenter le taux d’intégra- tion sont très prometteuses, car plusieurs filières sont encore peu ou pas investies. Il y a quelques années, per-

sonne ne pouvait imaginer que le Royaume pouvait intégrer le top ten en termes de volume des véhicules produits. Au niveau de la compétitivité, le Maroc est troi- sième derrière la Chine et l’Inde. Ces atouts sont un ingrédient nécessaire pour permettre à l’in- dustrie automobile nationale de hisser son niveau d’excellence. «Il faut capitaliser sur les éléments ayant permis au secteur de se for- ger la place qu’il occupe actuel- lement, notamment sa stabilité politique, la proximité géogra- phique du pays avec les donneurs

700.000 véhicules par an. «Les objectifs initiaux du Plan d’accélération industrielle (PAI), soit la création de 90.000 emplois et la production annuelle de 600.000 véhicules, ont été dépas- sés. Nous ne devons pas ce suc- cès au hasard !», a souligné der- nièrement Ryad Mezzour, ministre du Commerce et de l’Industrie. Lors d’une rencontre avec l’Asso- ciation marocaine de l’industrie et de la construction automobile (Amica), il a affirmé que «cet essor, nous le devons à l’excellence de

L a filière automobile est un fleuron de l’indus- trie nationale. Au fil des années, elle s’est adju- gée une place de réfé- rence dans le paysage écono- mique national, au point de deve- nir le premier exportateur devant des secteurs historiques et straté- giques à l’image des phosphates, des produits agricoles ou du tex- tile. L’activité s’est inscrite dans une forte dynamique de dévelop- pement, aidée en cela par les mesures d’accompagnement ini- tiées par l’Etat et aussi l’émer- gence d’un environnement d’af- faires très attractif. En dépit des contraintes liées à la pandémie, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 72,18 milliards de DH en 2020. Entre 2014 et septembre 2021, il a pu créer plus de 180.761 emplois. Actuellement, sa capacité de production atteint Par C. Jaidani

L’essor de l’industrie automobile

marocaine est dû à la produc- tion nationale et aux écosys- tèmes mis en place ayant fait du ‘made in Morocco’ une référence internationale.

Certaines activités de l’industrie automobile ont déjà existé par le passé, il faut juste les ressus- citer. C’est le cas par exemple de l’industrie des pneumatiques. Le pays disposait déjà de deux usines à Casablanca : un site deGoodyear et un autre deGeneral Tire. Une grande partie de leur productionétait destinée à l’export. Les deux sites ont cessé leurs activités à causede la concur- rence déloyale du marché parallèle. Mais actuellement, la situation a beaucoup changé. Avec une capacité de production à terme de près d’un million de véhicules, le Maroc peut relancer cette filière. Outre l’approvisionnement des constructeurs, l’activité peut fournir également le marché du renouvellement local, puisque le pays regroupe pas moins de 3,5 millions de véhi- cules. Enmatière d’export, le Royaume peut devenir également un hub régional. Pneumatique, une activité à ressusciter

Made with FlippingBook flipbook maker