FNH N° 1043

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 11 NOVEMBRE 2021

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Enseignement privé

◆ Les droits annuels de scolarité au sein des établissements scolaires privés varient entre 4.000 et 40.000 DH, tandis que ceux des établissements étrangers vont de 16.500 à 140.000 DH annuellement. ◆ Ces établissements ont réalisé un chiffre d’affaires de 19,8 Mds de DH en 2018. Le joli pactole des établissements scolaires L e nouvel avis du Conseil de la concur- rence portant sur l’en- seignement scolaire privé est une mine Par M. D.

d’informations. Le document récent a le mérite de rendre publiques des données peu connues du grand public por- tant sur un secteur névralgique pour l’avenir du pays. L’avis de l’entité dirigée par Ahmed Rahhou fait ressortir, sur la base des statistiques de l’année sco- laire de 2019-2020, que le mar- ché de l’enseignement scolaire privé comprend 6.922 établis- sements scolaires. Ceux-ci ont réalisé un chiffre d’affaires égal à 19,8 Mds de DH en 2018. Et au registre de la contribution fiscale, les paiements d’impôts des établissements scolaires privés ont dépassé un milliard de dirhams en 2018. L’autre caractéristique révélée dans le nouveau document, et non des moindres, est qu’en termes de situation géogra- phique, le marché de l’ensei- gnement scolaire privé est marqué par une forte concen- tration. Pour preuve, sur les douze régions du Royaume, trois d’entre elles captent

L’avis du Conseil de la concurrence met en avant deux types de marché d’ensei- gnement privé au Maroc.

Les paie- ments d’im- pôts des éta- blissements scolaires privés ont dépassé un milliard de dirhams en 2018.

60,28% du nombre total d’éta- blissements scolaires. Les trois régions en question sont Casablanca-Settat, Rabat- Salé-Kénitra et Fès-Meknès. Elles pèsent 62% de l’ensemble des élèves scolarisés dans les établissements scolaires pri- vés. La nouvelle publication donne par ailleurs un meilleur aperçu de l’écosystème des écoles soumis au système étranger. Au Maroc, l’on dénombre 54 établissements adoptant un mode d’enseignement étran- ger, dont 32 soumis au système français, 11 au système espa- gnol, 5 au système américain, 4 au système britannique et 3 au système belge.

exerçant leur activité en vertu d’une dérogation délivrée par le ministère de l’Education natio- nale et d’une homologation par une agence d’enseignement à l’étranger. Toujours au sujet de l’enseignement fondé sur un système étranger, le docu- ment du Conseil explique que ce sont des services payants jouissant d’un attrait important auprès des classes moyennes- supérieures et supérieures de la société. Et de faire savoir en substance que : «Les droits annuels de scolarité au sein des établissements scolaires privés varient entre 4.000 et 40.000 DH, tandis que ceux des établisse- ments étrangers vont de 16.500 à 140.000 DH annuellement». Au final, il existe en principe des passerelles pour passer dans un sens ou dans l’autre, du sys- tème éducatif national aux sys- tèmes étrangers. Toutefois, la réalité serait tout autre en raison d’un certain nombre d’obstacles entravant les décisions ou la volonté des familles de modifier le parcours scolaire de leurs enfants. ◆

Un marché caractérisé par la dualité L’avis du Conseil de la concur- rence met en avant deux types de marché d’enseignement privé, visant à atteindre le même objectif et à satisfaire les besoins du même destinataire, en l’occurrence le consomma- teur. Le premier type concerne le marché de l’enseignement scolaire privé relevant du sys- tème national. «La performance des établissements y opérant relève d’une logique purement économique qui les soumet au droit de la concurrence, et les frais de leurs services sont fixés conformément à la loi de l’offre et de la demande. Et ce, contrai- rement aux établissements sco- laires publics qui offrent leurs services gratuitement et sont exclus de la concurrence dans ce marché» , renseigne la même source. Le second type a trait au marché de l’enseignement fondé sur un système étran- ger. Les services y sont offerts par des établissements étran- gers présents au Maroc ou par des établissements marocains

Au-delà du constat et du diagnostic, le Conseil de la concurrence a émis une série de recommandations allant dans le sens de l’améliorationdes conditions de concurrence dans lemarchéde l’enseignement scolaireprivé. Il ya lieude citer, entre autres, l’élabo- ration d’un nouveau cadre contractuel définissant les objectifs et les responsabilités, la révision du cadre juridique, lamise en place de mécanismes àmême de renforcer la dynamique concurrentielle et l’élaboration par l’Etat de mesures permettant l’accès des familles aux services offerts sur lemarché de l’enseignement scolaire privé. Quid des recommandations ?

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