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DEVELOPPEMENT DURABLE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 11 NOVEMBRE 2021
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dans les gouvernements précédents, a été la cheville ouvrière de l’initiative triple «AAA» évoquée plus haut, présentée lors de la COP22 dans le cadre d’une coalition des pays africains réunis à Marrakech. Cette ini- tiative représente une précieuse contribution du continent et une plateforme intéressante pour la lutte contre les effets négatifs du changement climatique en Afrique dans le secteur agricole. Il saura, je pense, la valoriser et recueillir les appuis nécessaires en tant que cause africaine, afin qu’elle puisse monter en puissance dans le cadre multilatéral. Il faut savoir que les COP sont des mastodontes diplomatiques. Un pays seul ne peut faire entendre sa voix dans le concert des inté- rêts multiples et complexes, qui s’entre- choquent à ces occasions. Chacun défen- dant un point de vue conforme à ses inté- rêts politiques et économiques pour tirer le meilleur avantage en termes d’engagements nouveaux et d’accords multilatéraux, voire pour neutraliser des décisions défavorables. D’où l’importance de s’allier à d’autres pays ou groupe de pays pour créer des coalitions afin d’espérer d’être entendu. Le Maroc, pays africain et engagé climati- quement, a certainement des choses à dire sur les questions climatiques qui intéressent le continent dans son ensemble (adapta- tion de l’agriculture, énergies renouvelables, nouveau modèle de développement), sur lesquels le chef du gouvernement peut s’ap- puyer pour faire entendre la voix du Maroc parmi les voix africaines. Par ailleurs, pour l’Afrique, dont les res- ponsables en matière environnementale se sont concertés auparavant pour parler d’une seule voix lors de la COP26, la question des financements et des transferts de technolo- gie promis par les pays du Nord est consi- dérée comme la principale préoccupation. En effet, le continent n’est responsable que de 4% des émissions de CO2, mais il est parmi les principaux victimes de leurs effets négatifs (avancée du désert, sécheresse, économie côtière menacée, pays insulaires risquant la disparition de leurs zones ter- restres par la remontée des eaux). Or, les moyens manquent pour corriger dans la durée, notamment par des actions structu- relles d’adaptation. Aussi, l’Afrique se joint à toutes les voix des victimes du réchauf- fement climatique pour réclamer justice et réparations financières. Akhannouch, sen- sible à ces sujets en tant qu’ancien ministre de l’Agriculture au Maroc, pays très vul- nérable sur le plan climatique, saura donc défendre le point de vue du Royaume en tant qu’africain d’abord. ◆
Le financement et les transferts de technolo- gie promis par les pays du Nord sont considé- rés comme la princi- pale préoccupation du continent.
F.N.H. : Quelle est la position du Maroc et de l’Afrique lors de la COP26 qui se tient à Glasgow ? T. B. : Le Maroc est un pays très engagé depuis fort longtemps sur l’action en faveur du climat. Il a accueilli la COP22 en 2016 à Marrakech, immédiatement après celle tenue en France, qui avait permis d’aboutir à l’Accord de Paris. Il peut aussi bien en attendre qu’apporter une précieuse contri- bution, notamment à travers son action africaine. Par exemple, l’Institut royal des études stratégiques (IRES), qui est une émanation du cabinet royal pour conduire des réflexions de fond depuis plus de vingt ans sur les questions économiques et socié- tales, a produit de nombreuses expertises et études dans le passé, touchant au chan- gement climatique et ses effets négatifs, au Maroc, en Afrique et dans le monde. Aussi, sur le plan scientifique, le Royaume est bien outillé pour appréhender les enjeux climatiques et pour négocier au plan inter- national des actions utiles et efficaces. Par exemple, la question du méthane (CH4), deuxième gaz à effet de serre qui vient d’être pris en compte dans l’action clima- tique lors de cette COP26, avait fait l’objet d’une analyse alertant sur l’importance à y accorder dans le rapport stratégique publié par l’IRES dès 2017. Le méthane, à lui seul, est responsable de 30% des émissions du réchauffement climatique depuis la révolu- tion industrielle. Le discours royal lu par le chef du gouverne- ment lors de la COP26 rappelle des enjeux et le point de vue du Royaume sur ces ques- tions. Notamment, celles relatives à l’enga- gement climatique passé du Maroc et futur, à travers notamment le nouveau modèle de développement qui invite à s’engager sur la
voie de la durabilité. Les atouts du Maroc ne manquent pas, si ce n’est que pour rappeler l’importance qui est accordée aux énergies nouvelles et renouvelables (Plan solaire, plan éolien, plan hydrogène en prévision…), qui permettra de substituer des énergies propres pour la production d’une électricité plus verte à hauteur de 50% d’ici 2030. Le discours royal rappelle également les initiatives prises par le Maroc pour partager son souci d’adapter des vecteurs impor- tants de son système productif aux change- ments climatiques. En particulier, l’Initiative dite triple «AAA», Adaptation de l’agriculture africaine, lancée en 2016 lors de la COP22 à Marrakech pour partager les bonnes pra- tiques agricoles, à savoir la gestion de l’eau, les semences adaptées, les techniques et savoir-faire agricoles ancestraux sobres en énergie et en eau à préserver… afin de limi- ter les effets négatifs du changement clima- tique sur les systèmes agricoles en Afrique. Le secteur, faut-il le rappeler, est vital pour la sécurité alimentaire des populations et, sou- vent, le seul levier de création de richesses et de développement en Afrique. En troisième lieu, le discours royal interpelle la communauté internationale afin qu’elle concrétise ses engagements climatiques (financements, transferts de technologies) déjà pris auparavant, pour que cela ne demeure plus à l’état de promesses non tenues. F.N.H. : La présence de Aziz Akhannouch à Glasgow signifie-t- elle que le nouveau gouvernement a apporté sa touche personnelle à la COP26 ? T. B. : Le nouveau chef du gouvernement, en tant qu’ancien ministre de l’Agriculture
Les atouts du Maroc ne manquent pas, à commencer par l’impor- tance qui est accordée aux énergies nouvelles et renouve- lables, qui permettront de substituer des énergies propres pour la production d’une électri- cité plus verte à hauteur de 50% d’ici 2030.
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