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Les 60 ans d'amour d'Auriette et de Jean-Paul

ANNIE LAFORTUNE annie.lafortune@eap.on.ca

«Veux-tu aller danser?», lui demande-t- il dans les années 1940 en lui tapant sur l’épaule. Ils sont alors de jeunes adoles- cents qui ont toute la vie devant eux. Cet été, en juillet, Auriette et Jean-Paul Lafor- tune d’Embrun fêteront leur 60 e anniver- saire de mariage. Et la vie se poursuit… Il détestait pourtant danser, mais le jeune joueur de hockey ne voyait personne d’autre que cette jeune brunette. Ils n’étaient cepen- dant que des amis. De bons amis qui ne sortaient pas ensemblemais qui avaient de l’importance l’un pour l’autre. Auriette Daoust, deuxième de quatre enfants, est née à Embrun en 1930 et a vécu toute sa jeunesse à Saint-Albert. Jean-Paul Lafortune, enfant unique, naît quant à lui en 1927, à Embrun, sur la ferme familiale. Six ans plus tard, Embrun allait voir naître en lui un excellent joueur de hockey. C’est après avoir assisté à une partie de hockey extérieure, en plein cœur d’Embrun, que le jeune et costaud Jean-Paul commence à patiner à l’âge de six ans. À 16 ans, en 1943, il quitte l’école en 11 e année. Mais sa mère, ne voulant pas voir son fils flâner, l’envoie étudier à l’Institut agricole d’Oka, chez les moines trappistes. Toujours amoureux fou du hockey, le jeune Jean-Paul s’inscrit dans l’équipe de hockey de l’Institut et fait équipe avec de jeunes hommes de 23 ans, des étudiants en agronomie. Le cadet de l’équipe passe le test et ses coéquipiers le font jouer à l’aile droite, position qui lui collera à la peau tout au long de sa carrière. «Ils l’ont trouvé tellement bon

qu’ils l’ont accepté dans l’équipe», ajoute fièrement sa doucemoitié, Auriette. Avec les agronomes, il a joué partout aux alentours de Montréal. En 1945, Jean-Paul, alors âgé de presque 19 ans, revient à Embrun et se présente comme joueur au club junior de Winchester, les Inkerman Rockets. «C’était tellement facile de jouer contre des jeunes de mon âge, dit-il humblement. J’étais habitué de me voir confronté à des hommes.» Pendant deux ans, il évolue avec les Rockets, et c’est pendant ce temps que la jeune Auriette le remarque, mais sans plus. En 1947, les jeunes Rockets de la division junior B battent les Juniors A d’Ottawa.»Jeme souviens d’être allée le voir jouer à Ottawa avecmon oncle, raconte Auriette. Lemonde criait. L’aréna était plein. Mais moi, ça ne m’intéressait pas plus que ça.» Jean-Paul se démarque au point qu’il est repêché par le club de hockey des Ottawa All-Stars. Il a alors 19 ans. Pendant qu’Auriette se prépare à une carrière d’enseignante, Jean-Paul joue au hockey et part avec son équipe pour l’An-

gleterre, à Wembley, où

l’équipe joue des matchs d’exhibi- tion pendant deux mois.

«J’allais avoir 20 ans, c’était en 1947. Je finissais mon junior, raconte-t-il. Le club de Wembley m’a alors demandé de jouer avec eux dans la ligue anglaise.» L’au- tomne venu, il prend le large et embarque sur le bateau qui lemène en Angleterre. Il y restera pendant trois saisons, de 1947 à 1950. «Chaque été, il revenait et on se tenait ensemble. Mais on s’écrivait toujours pen-

ment, les deux jeunes amis deviennent des amoureux. Le jeune sportif met alors un terme à sa carrière de hockeyeur. Lors de sa convales- cence, il apprend seul à taper à la machine à écrire. «Avec mes 10 doigts!», précise-t- il. En 1953, il est embauché par le notaire Hector Roy et l’aide à mettre au propre, à la machine à écrire, les contrats de ses clients.

Auriette, elle, enseigne à Embrun après avoir enseigné à Crysler et à Orléans. «À la St-Va- lentin, se souvient Au- riette, il m’avait donné

dant qu’il était là-bas. On sortait, on allait danser même s’il n’aimait pas ça», raconte, amusée, Mme Lafortune. Jean-Paul Lafortune

Notre secret, c’est de ne jamais empêcher l’autre de vivre sa passion.

gagnait très bien sa vie comme hockeyeur mais, en 1950, la livre sterling dégringole et ses payes sont moins alléchantes. Il décide alors de rester au Canada. Il déniche alors un poste d’ailier droit chez les As de Québec pour ensuite se joindre à une équipe de Cornwall. «Je me sentais toujours très fatigué. Je ne savais pas ce que j’avais. Jusqu’à ce que je tousse dans mamain et que j’y vois du sang», relate-t-il. Jean-Paul avait contracté la tuberculose en Angleterre. À 23 ans, il s’est donc vu confiné au repos, au sanatorium de Cornwall, pour y rester pendant sept longmois. Auriette, sa meilleure amie, allait le voir aussi souvent qu’elle le pouvait. Sans même qu’ils ne s’en rendent compte, doucement et naturelle-

une boîte de chocolats que j’ai gardée sans jamais enmanger un » , s’amuse-t-elle à dire. La relation amoureuse des deux amis devient de plus en plus sérieuse. En 1955, le jeune et grand Jean-Paul achète le bureau d’assu- rance d’Adolphe Brunet et, aumois de juillet, il passe la bague au doigt à sa belle brune qui travaillera pendant plusieurs années à ses côtés. Il a 27 ans et elle en a 25. Entre- temps, sa passion le rattrape. Il recommence à patiner et à jouer au hockey pour s’amuser. Il fera partie des Old Timers d’Embrun, pour la plus grande joie des résidents. Camille, le premier poupon du couple, arrive tout sourire le 16mai 1956. Six autres filles suivront, soit Joëlle, Brigitte, Roxane, Christine, Mathilde et Annick, pour ensuite accueillir le cadet et seul garçon de cette fra- trie, Louis. «Nous avons eu de beaux enfants qui nous ont donné 19 petits-enfants, 13 gar- çons et six filles», souligne la grand-maman qui se fait un devoir de partager les photos de famille. Jean-Paul a joué au hockey jusqu’à l’âge de 76 ans. Une crise cardiaque le frappe cependant en pleine partie amicale et met un terme à son passe-temps en 1992. La vie a été belle pour ce couple qui semble avoir été prédestiné à faire le chemin de vie ensemble, main dans la main. «Notre secret, c’est de ne jamais empêcher l’autre de vivre sa passion. On doit se comprendre, respecter le choix de l’autre et avoir surtout confiance. On a formé une équipe solide et on a inculqué l’amour à nos huit beaux enfants», dit Jean-Paul, ému du haut de sa corpulence de hockeyeur. «J’aime mon mari. Je sais qu’il sera tou- jours là pour moi et moi pour lui», ajoute Auriette. «Môman, tu as travaillé dur avec nos huit enfants. Tu es une femme excep- tionnelle», dit-il en plongeant ses doux yeux bleus dans le regard toujours amoureux de celle qui désire que cette union soit éternelle. Parions qu’elle le restera…

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