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BOURSE & FINANCES

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JEUDI 16 ET VENDREDI 17 JUILLET 2020

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Immobilier

◆ Pour certains observateurs, les délais pour les conventions relatives aux programmes de logements sociaux doivent être étendus à plus d’un an. Les dispositions du PLFR 2020 insuffisantes pour relancer le secteur F igurant parmi les sec- teurs les plus dyna- miques de l’économie nationale, l’immobilier a été fortement tou- Par C. Jaidani

Le coût d’acquisi- tion élevé, principale contrainte

pour booster l’immobilier.

ché par la crise de la Covid-19. C’est pourquoi le projet de Loi de Finances rectificative (PLFR) 2020 a prévu une batterie de mesures en vue de lui insuffler un nouveau souffle. L’objectif est de redonner confiance aux acqué- reurs et d’inciter les investisseurs à maintenir leur programme en leur donnant plus de visibilité. Les mesures fiscales déclinées comportent la prorogation du délai des conventions relatives aux programmes de construc- tion de logements sociaux, qui arrivent à expiration pour l’an- née en cours, de six mois. Le PLFR 2020 prévoit également la réduction de 50% des droits d’enregistrement applicables aux acquisitions de biens immobi- liers à usage d’habitation. Il y a aussi le report des échéances de mesures dérogatoires relatives à la régularisation spontanée de la situation des contribuables (entreprises) au 15 décembre 2020 au lieu d’octobre 2020. Les réactions à ces dispositions sont mitigées. Mais la plupart des opérateurs du secteur inter- rogés estiment qu’elles sont insuffisantes pour déclencher une véritable reprise. «La prorogation de six mois pour les délais des conven- tions relatives aux programmes de construction de logements

sociaux est courte, il faut l’étendre à un, voire deux ans», souligne Mohamed Lahlou, pré- sident-fondateur de l’Association marocaine des agents immobi- liers (AMAI). Concernant la baisse de 50% des droits d’enregistrement, il recom- mande que «cette baisse soit pro- posée par tranche, chacune avec un taux spécifique. Plus le prix d’acquisition est élevé plus le taux baisse, en prévoyant un taux de 0% pour les biens d’une valeur de 4 millions de DH et plus». Outre les dispositions à carac- tère fiscal, d’autres mesures sont en cours pour booster l’immobi- lier, comme la dématérialisation des autorisations notamment celles délivrées par les agences urbaines. L’objectif est de facili- ter les procédures et l’activation des déblocages au profit des acteurs publics. «Le plus important est de réussir

le démarrage du secteur. Les chantiers ont été à l’arrêt pendant quatre mois. Ils n’arrivent pas encore à retrouver leur rythme habituel. Il faut augmenter les délais pour pouvoir achever les programmes conclus avec l’Etat dans de bonnes conditions» , sou- ligne-t-on auprès de la Fédération nationale des promoteurs immo- biliers (FNPI). C’est peu dire que le secteur immobilier traverse la pire crise de son histoire. Une enquête de la CGEM a révélé que l’activi- té a enregistré une baisse de 65% de son chiffre d’affaires et 70% des emplois lors de la période du confinement. Force est de reconnaître que le secteur était déjà sous l’effet d’un véri- table marasme depuis quelques années et cette crise a compli- qué davantage la situation. «Les mesures proposées par le PLFR 2020 n’auront pas d’effets

notoires pour stimuler l’immo- bilier. Elles agissent plutôt sur la production et très peu sur le coût des produits (principal obs- tacle à la relance du secteur). Les campagnes publicitaires des projets immobiliers maintiennent quasiment la même tarification d’avant crise. Pour écouler un stock important et séduire les acquéreurs touchés par la fai- blesse du pouvoir d’achat, on s’attendait à une forte baisse d’au moins 20% des prix, sur- tout pour les biens d’un certain standing », explique Chafik Alami, expert en immobilier. Et d’ajouter : «La demande existe, mais elle ne peut suivre l’offre. Pour y remédier, les promoteurs et les banques doivent jouer le jeu; autrement, le marché res- tera toujours biaisé. La plupart des acquéreurs potentiels sont incapables de répondre aux exi- gences des promoteurs». ◆

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