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ECONOMIE
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JEUDI 21 JANVIER 2021
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être vigilant et méfiant face à la propagation des fausses informations qui peut nuire à toute la stratégie nationale de vaccination», note-t-elle. Nouredine Mediane, pré- sident du groupe istiqlalien à la Chambre des représen- tants, n’épargne pas, lui aussi, le gouvernement. «Depuis le début de la pandémie, nous avons dénoncé l’improvisation du gouvernement au niveau de la gestion de la crise sani- taire. Lors des interventions des parlementaires du parti, nous avons relevé à plusieurs reprises les lacunes et les dys- fonctionnements du secteur de la santé au Maroc. Pour la campagne de vaccination contre la Covid-19, nous avons dès le départ mani- festé notre soutien à cette opération en appelant les citoyens à adhérer massive- ment, mais le gouvernement a montré à ce niveau de nom- breuses limites. Le manque de transparence et de visi- bilité risque de perturber le bon fonctionnement de cette campagne» , déplore-t-il. A l’évidence, avec des vac- cins non encore reçus et le déficit de communication et de transparence du gouverne- ment, cette campagne de vac- cination est décidément mal barrée. ◆
Pour Nabil Benabdallah, SG du PPS, il y a en ce moment beaucoup de cafouillage tant en ce qui concerne le vaccin chinois que celui d’AstraZeneca.
Le Maroc attend toujours de rece- voir sa commande de vaccins, ce qui compromet le démarrage de la campagne de vacci- nation annoncée en grande pompe.
Parlement, que «l'offre en vac- cins est très insuffisante par rapport à la demande et les pays producteurs vont d'abord garantir leur demande interne avant d'exporter». Conclusion : «il n’y a pas encore de date pour le démar- rage de la campagne de vacci- nation», admet-il. L’opposition en colère Ces tergiversations et ce manque de visibilité irritent passablement les partis de l’opposition, très remontés contre le gouvernement. Pour Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), «les citoyens ont le droit d’être informés et de savoir pour- quoi il y a eu ce retard flagrant dans la réception des vaccins. Tous les acteurs de ce pays ont besoin de visibilité, mais il y a en ce moment beaucoup de cafouillage tant en ce qui concerne le vaccin chinois que
celui d’AstraZeneca» , peste- t-il. «Lors de la dernière réunion du bureau politique, nous avons interpellé le gouvernement sur la fiabilité des indicateurs actuels, notamment les tests de dépistage et leur cadence, mais aussi la nature du ou des vaccins qui doivent être approuvés. Cette situation est inacceptable et le doute com- mence à s’installer. L’Exécutif doit assumer pleinement sa responsabilité à travers une communication transparente et fiable pour couper court à toute rumeur» , conclut Benabdallah. Même son de cloche chez Ibtissam Azzaoui, députée du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM). «Comme la plupart des citoyens, je pense que la communication du gouvernement au niveau de la campagne de vaccina- tion laisse beaucoup à désirer. Le manque de transparence
et de précision laisse place à la désinformation et aux fake news. Il y a des attentes et du scepticisme en ce qui concerne le vaccin chinois. Pour réussir la campagne de vaccination, il faut lancer des signaux positifs et, surtout, ras- surer les citoyens. Il faut aussi
Alors que la campagne de vaccination n’a pas encore commencé au Maroc, se pose d’ores et déjà la question de l’efficacité des vaccins contre l’apparition des nouveaux variants du coronavirus. Si les vaccins développés jusqu’à présent semblent permettre de lutter contre le variant anglais, rien n’est moins sûr en ce qui concerne les variants brésilien, japonais et sud-africain qui, pour certains scientifiques, pourraient diminuer l’efficacité de la vaccination. Appelée E484K, cettemutation «est la plus inquié- tante de toutes» sur le plan de la réponse immunitaire, estime Ravi Gupta, professeur de microbiologie à l'Université de Cambridge. En outre, des tests en laboratoire ont montré qu'elle semblait capable de diminuer la reconnaissance du virus par les anticorps, et donc sa neutralisation. La stratégie nationale de vaccination sera-t-elle remise en cause avec l’appari- tion de ces variants ? Les vaccins Sinopharm et AstraZeneca sont-ils efficaces contre eux ? Autant de questions auxquelles les autorités sanitaires doivent apporter des réponses. Les vaccins protègent-ils contre les variants ?
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