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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 21 JANVIER 2021
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Fonds Mohammed VI pour l’investisse- ment. Cette assistance a également pris la forme d’un suivi et d’une veille des répercussions de la crise sur plusieurs secteurs vitaux. Je citerais par exemple l’évaluation de l’impact de la crise sur les municipalités ou encore sur les entreprises du secteur formel pour permettre une réponse informée aux défis engendrés par la crise. F.N.H. : Quelle lecture faites-vous des principaux indicateurs macro- économiques enregistrés par le Maroc en 2020 et des projections en la matière pour 2021 ? J. H. : Le Maroc est actuellement confronté à une lourde récession qui se traduit par un impact négatif sur le mar- ché du travail et sur les taux de pauvreté et de vulnérabilité. En 2020, l’économie marocaine se serait contractée de 6,3%, principalement en raison de la pandé- mie et de la sécheresse. Cependant, ce ralentissement de l’économie est comparativement moins grave que celui enregistré par d’autres pays de la région MENA. A titre d’exemple, on s’attend à une récession plus forte dans la plupart des pays voisins du Maroc, que ce soient les pays du sud d’Europe ou l’Algérie et la Tunisie. L’un des principaux atouts affichés par le Maroc pour le moyen terme est la solidité de sa stratégie de relance, ambitieuse à plus d’un titre. Tout d’abord, en termes de mobilisation des ressources, à un niveau bien supérieur à la moyenne des pays émergents et ceux en voie de déve- loppement (plus de 10% du PIB pour accompagner la reprise de l´économie). Ensuite, en raison des réformes structu- relles lancées dans les domaines de la protection sociale, des réformes du sec- teur public, du climat des affaires et de l’inclusion financière et digitale. La mise en place effective de ces réformes pour- rait jeter les bases d’une récupération de l’économie, qui pourrait se traduire par une croissance estimée à 4% pour 2021, un niveau supérieur à la moyenne des pays MENA. Néanmoins, la situation reste marquée par une forte incertitude: le rythme de la reprise économique du Maroc et du reste du monde dépendra de facteurs difficiles à prévoir, comme l’aggravation éventuelle de la pandémie ou la cadence de mise en œuvre des campagnes de vaccination.
L 'assistance de la Banque mondiale a éga- lement pris la forme d’un suivi et d’une veille des répercussions de la crise sur plusieurs secteurs vitaux.
F.N.H. : Dans ce contexte de crise sanitaire mondiale, quelles sont les réformes macroéconomiques et financières que le Maroc doit accélérer afin de faciliter la relance et la sortie de crise ? J. H. : Les politiques macroéconomiques saines menées par le Maroc conti- nuent d’être des gages de stabilité et de confiance des opérateurs économiques. Malgré la récession, l’augmentation de la dette publique et même le Downgrade de l’agence de notation Fitch, la crédibilité macroéconomique du Maroc reste stable, comme en témoigne l’accès favorable du Royaume aux marchés financiers inter- nationaux. Cependant, ceci n’exempte pas le pays de réformes structurelles pour accélérer la croissance économique, qui montrait des signes d’essoufflement même avant le début de la pandémie. Ces réformes devraient en particulier viser à promouvoir l’inclusion sociale en mettant l’accent sur les jeunes, les femmes et les travailleurs du secteur informel. Par ailleurs, la crise de la Covid-19 a sou- ligné l’importance de renforcer l’insertion financière et numérique des ménages et des entreprises. Des lacunes ont été rele- vées dans ce domaine en pleine crise. A titre d’exemple, la mise en place du pro- gramme Tadamon, qui s’appuie sur des plateformes financières et digitales pour faire parvenir l’aide aux ménages vulné- rables a été ralentie par la faible couver- ture financière et digitale. Aussi, l’impor- tance des outils numériques pour assurer la continuité du travail a été de nou- veau soulignée, notamment en période de confinement. Poursuivre les réformes pour créer les conditions pour l’élargissement de l’utilisation de ces outils numériques
s’avère donc essentiel, aussi bien auprès des secteurs public et privé qu’auprès des ménages. Enfin, la création du Fonds Mohammed VI pourrait jouer un rôle fondamental pour la relance, en permettant un soutien essen- tiel aux entreprises affectées par la crise. F.N.H. : Au regard du contexte actuel, quels seront les princi- paux axes du partenariat entre la Banque mondiale et le Maroc qui, bien avant la crise, s’est attelé à questionner son modèle de déve- loppement ? J. H. : Le partenariat stratégique entre le gouvernement marocain et la Banque mondiale est, comme vous le savez, le cadre qui régit les interventions de la Banque mondiale en appui aux priorités de développement du Royaume. Le cadre établi pour la période 2019-2024 se veut comme un cadre flexible permettant au fil de sa mise en œuvre d’apporter les ajus- tements nécessaires selon l’évolution du contexte de développement. Face à la crise de la Covid-19, la Banque mondiale a fait preuve d’une importante agilité pour permettre une nouvelle prio- risation de ses interventions, selon les besoins du gouvernement marocain. Mais, plus largement, la Banque mondiale et le gouvernement marocain effectueront une revue à mi-parcours cette année du cadre de partenariat, afin de recentrer l’action sur les secteurs prioritaires. Je pense que les questions de la création d’emplois par le secteur privé, le développement humain et l’équité territoriale, qui sont des axes figurant déjà dans notre cadre de parte- nariat, revêtiront une importance accrue dans cette prochaine phase. ◆
Le Maroc est actuellement confronté à une lourde récession, qui se traduit par
un impact négatif sur
le marché du travail et sur les taux de pauvreté et de vulnérabi- lité.
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