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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 11 FÉVRIER 2021
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sont-elles marocaines ou plu- tôt étrangères ? B. B. : C’est tout le paradoxe. La grande majorité était étrangère en 2019 et aucun fonds marocain n’a investi en 2017… C’est une tendance lourde depuis quelques années, qui témoigne d’une plus grande appé- tence au risque chez les investisseurs étrangers que chez les Marocains. Ce
formances honorables et qui gagne- raient à vivre ce saut qualitatif que permettent les fusions-acquisitions et le capital investissement. Et si le système fiscal n’est jamais au goût des investisseurs, il ne constitue en rien un frein à la prise de risque, et surtout à la juste rémunération de ce risque. Les acteurs du capital inves- tissement évoluent dans un contexte dont ils ne peuvent s’extraire et l’inté- rêt de chacun réside dans la capacité à faire le pas vers l’autre. D’un côté, les fonds d’investissement doivent faire preuve de plus de pédagogie et s’impliquer davantage dans la mise à niveau managériale au sens large des entreprises ciblées, et peut-être même reconsidérer le ticket minimum et leurs attentes de TRI sur certaines catégories. Et d’un autre côté, les entrepreneurs doivent témoigner de leur bonne volonté et comprendre l’in- térêt financier de se doter d’une vision et d’adopter les bonnes pratiques de gestion. L’initiative Elite de la Bourse de Casablanca est un cas d’école dans ce sens. Aujourd’hui, le poten- tiel est clairement sous-exploité et la solution se trouve dans l’accompa- gnement et la sensibilisation des PME sur les bienfaits d’un management responsable et organisé. F.N.H. : Lors d'une fusion-acqui- sition, quels sont les points qui vous semblent être cruciaux pour le succès de l'opération ? B. B. : La base reste la fiabilité de l’in- formation financière. D’où la nécessité de mener une due diligence approfon- die et documentée, sous l’œil avisé d’un cabinet. L’analyse doit porter aussi bien sur les comptes clients que fournisseurs et révéler la mesure du risque fiscal. Il faut également s’entourer d’un conseil juridique pour les mécanismes de protection. Cet aspect est primor- dial notamment pour la rédaction du pacte d’associés ou d’actionnaires, ou encore la garantie de passif qui couvre contre les éventuelles et regrettables surprises à venir. Par ailleurs, et dans le même sens, le maintien du top management dans la gestion, et même dans le capital pour une durée à déter- miner, est souvent souhaitable et doit faire l’objet d’un accord contractuel formalisé. Enfin, l’impact organisation- nel a une conséquence directe sur
la performance opérationnelle. Il faut mener une conduite du changement avec l’aide d’experts afin d’aboutir à une organisation cible qui intègre les équipes de l’entité acquise et limite les réticences. F.N.H. : Enfin, les entités les plus enclines à procéder aux fusions-acquisitions au Maroc
qui est surprenant, car ce devrait être les fonds locaux qui tirent vers le haut et impulsent la dynamique positive. Ils sont supposés mieux connaître les acteurs économiques du pays et donc disposer d’un avantage considérable. Ce déficit de confiance semble être révélateur d’une déconnexion de la part des fonds d’investissement maro- cains avec le tissu des PME. ◆
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