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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 11 FÉVRIER 2021
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◆ En raison de la pandémie et de la sécheresse, le taux de chômage au Maroc s’est établi à 11,9% en 2020, selon le HCP. ◆ Le taux de croissance de 4,3% prévu en 2021 donne cependant un élan d’espoir pour relancer l’économie. ◆ Mais pour éviter une crise sociale majeure, il faudra initier des mesures fortes, estime Khalid Karbouai, économiste et professeur universitaire. «Si rien n’est fait, une crise sociale inédite risque d’éclater» Hausse du chômage
postes perdus contre 46.000 entre 2017 et 2018 et 146.000 en 2019. A ces chiffres, il faudra ajouter le nombre de jeunes qui sont arrivés sur le marché dans un contexte économique difficile. Avec la pandémie, nous avons des sec- teurs qui sont complètement à l’arrêt, comme celui du tourisme où la perte d’emploi a été énorme. Le dispositif mis en place par l’Etat à travers le chômage partiel a évité une crise sociale. Le seul espoir est qu’il y ait une reprise de
l’activité et de la consommation dans ce secteur-là. Dans ce contexte, l’enjeu de l’été reste primordial. En revanche, un point d’équilibre reste à trouver entre l’économique et le sanitaire. Il n’y a pas que le tourisme, mais aussi les secteurs collatéraux, tels que l’évé- nementiel, les services aux entreprises, la logistique et commerce qui sont en grande difficulté. F.N.H. : Le taux de chômage se situe à 11,9%, soit l’équivalent de 1,43 million de sans-emploi. Cette augmentation est-elle alar- mante, compte tenu du contexte actuel dû à la crise sanitaire ? Kh. K. : La situation est plus qu’alar- mante. Un taux de chômage élevé réduit le pouvoir d’achat et la consommation. Cette situation va dissuader les entre- prises à investir et à créer des emplois. Toutefois, le taux de croissance de 4,3% en 2021 donne un élan d’espoir pour relancer l’économie. Il faut rappeler que ce taux de chômage n’inclut pas les pertes d’emplois dans le secteur infor- mel. Rappelons que ce secteur repré- sente 20% du PIB hors secteur primaire, et si rien n’est fait, une crise sociale inédite risque d’éclater à tout moment. F.N.H. : Le gouvernement maro- cain a pris certaines mesures pour justement pallier cette situation durant la crise sani- taire. Ces dispositions sont-elles suffisantes ? Ne faut-il pas opter pour d’autres solutions ? Kh. K. : Face à la pandémie, le gouver-
Propos recueillis par Ibtissam. Z.
Finances News Hebdo : Selon le dernier rapport du haut-commis- sariat au Plan (HCP), 432.000 postes d’emplois ont été per- dus en 2020. Les raisons sont diverses et multiples, notamment la pandémie de la covid-19 et la sécheresse. Comment appré- ciez-vous ces chiffres ? Khalid Karbouai : Il y a en effet 432.000
Il faut à mon avis
des mesures stratégiques sur le long terme. Avec des mesu- rettes, les entreprises ne voient pas le bout du tunnel.
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