FNH N° 1117

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 20 juillet 2023 - 8 DH - N° 1117

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Sahara marocain

La France continuera-t-elle à faire l’autruche ? P. 3/29

Assureurs et régulateur dans une course contre la montre P. 10/11 CHANTIERS RÉGLEMENTAIRES

Climat des affaires «Un cadre réglementaire clair, transparent et stable est essentiel pour attirer l’investissement productif»

Conjoncture Pluie d’incertitudes autour de la croissance

◆ Entretien avec Me Nesrine Roudane, avocate au barreau de Casablanca, présidente de la

Commission startup et capital risque de l’Union internationale des avocats et associée responsable Roudane Law Firm, en collaboration avec Al Tamimi & Co.

P. 14/15

P. 16 à 19

Nouveau pas vers la neutralité Taxe sur la valeur ajoutée P. 12

L’amont avance à reculons Textile et habillement

P. 22/23

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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JEUDI 20 JUILLET 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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> Actualité

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Voyons voir : Les céréales de la discorde Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Le Masi prend ses quartiers d’été Chantiers réglementaires : Assureurs et régulateur dans une course contre la montre TVA : Nouveau pas vers la neutralité LafargeHolcim : Vers de nouveaux paliers de crois- sance ?

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R econnaissance de la marocanité du Sahara et ouver- ture attendue d’un Consulat à Dakhla : c’est l’annonce faite lundi 17 juillet par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, dans une lettre adressée au Roi Mohammed VI. Cette décision, qui acte un développement majeur dans les relations israélo-marocaines, est la consécration d’une vérité historique et des positions de plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Espagne, Allemagne…) en faveur de l’intégrité territoriale du Royaume. Elle consacre surtout, encore une fois, la justesse de la cause marocaine portée par la clair- voyance du Souverain. Lequel a su faire du Maroc un inter- locuteur privilégié à l’égard du Moyen-Orient, un partenaire multidimensionnel de l’Occident et un acteur important et écouté dans le cadre du développement de la coopération sud-sud. Et l’on s’en doute, la portée politique et économique de la décision israélienne a suscité des réactions partout à travers le monde. De la Palestine à Israël, en passant par les Etats- Unis, la France, l’Italie ou encore le Sénégal…, politiques, observateurs et experts se sont félicités de cette décision, mettant en surbrillance une victoire diplomatique majeure pour le Maroc. Israël a ainsi posé un acte politique souverain, clair et sans aucune ambiguïté en reconnaissant la marocanité du Sahara. Cela dit, c’est ce que le Maroc attend de ses amis et alliés : qu’ils sortent de la zone grise et se positionnent clairement en ce qui concerne le Sahara. Et disons-le sans détour : actuellement, c’est la posture trouble de la France qui irrite Rabat. Elle est dans la duplicité, se servant du dossier du Sahara marocain pour préserver ses intérêts économiques avec l’Algérie. Et le Maroc n’acceptera jamais que son inté- grité territoriale soit mise sur la balance des compromis entre Paris et Alger. Dans l’Hexagone, de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler à une posture politique transparente. Dès l’an- nonce de la décision israélienne, Eric Ciotti, président des Républicains, qui s’est «réjoui de la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara» , a appelé la France à «résoudre cette question stratégique» . De son côté, le député français et porte-parole du Mouvement démocrate (MoDem), Bruno Fuchs, a estimé que «la France, qui voit ses relations se dégrader jour après jour avec son allié marocain, ne peut plus faire l’autruche. Elle doit prendre une position» , a-t-il twitté. Un message transparent pour qui sait lire. u LA FRANCE CONTINUERA-T-ELLE À FAIRE L’AUTRUCHE ? Par Fatima Ouriaghli

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> Focus Agricole Moussems : Les préparatifs vont bon train 28 > Politique Israël booste la dynamique marocaine sur le Sahara 29 > L'univers des TPME 27 Forsa II : Une édition bien partie pour être un succès

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> Développement durable Décarbonation : Suivez le guide ! 30

> High-tech 32 Threads : Que vaut le concurrent de Twitter ?

> Culture

Hommage à Omar Salim : Confessions d’une figure des médias Après-lire : Alter échos Entretien avec Ramia Beladel : Marrakech Short Film festival : «Nous voudrions être Dar Lkbira pour les jeunes du domaine du court métrage» Cinéma : Une grève hollywoodienne Entretien avec Said Andam : Grève à Hollywood, «Il y aura un impact certain sur l'industrie locale»

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> Economie

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Conjoncture : Pluie d’incertitudes autour de la crois- sance Entretien avec Me Nesrine Roudane : «Un cadre régle- mentaire clair, transparent et stable est essentiel pour attirer l’investissement productif» Inflation : On n’est pas encore sorti de l’auberge ! Grand Casablanca : La région sera dotée d’un site tou- ristique dédié aux locaux Textile et habillement : L’amont avance à reculons Centres urbains émergents : Le département de tutelle compte lancer une nouvelle stratégie Automobile : Dacia confirme sa percée en Europe Immobilier/Location saisonnière : Une bonne affaire pour les vacanciers ?

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Sur un autre registre, les observateurs craignent une nouvelle flambée des prix des matières premières, après l’accal- mie observée ces derniers mois. En effet, après le recul enregistré en mai, l’indice FAO des prix alimentaires mon- diaux a baissé en juin. Il s’est établi en moyenne à 122,3 points, soit une baisse de 1,7 point (1,4%) par rap- port au mois de mai et de 37,4 points (23,4%) par rapport à son niveau record atteint en mars 2022. Quant à l’indice FAO des prix des céréales, il a diminué en juin, principalement en raison de la chute des prix mondiaux des prin- cipales céréales, notamment le maïs, l'orge et le sorgho. La réduction de l’offre mondiale de céréales pourrait donc exacerber les tensions inflationnistes en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne qui représentent pratiquement 70% des importations mondiales de blé. Dans ces territoires, les prix des denrées ali- mentaires sont toujours à des niveaux élevés, même si l’inflation s’inscrit dans une tendance baissière. Et visiblement, cette accalmie repose sur un socle assez précaire, d’autant que l’évolu- tion de la situation géopolitique inter- nationale, particulièrement la guerre russo-ukrainienne, pourrait conduire à un revirement brusque de tendance. Une situation que les autorités maro- caines suivent de près, d’autant que pour combler son déficit, le Royaume devrait importer quelque 25 millions de quintaux de blé tendre d’ici fin sep- tembre prochain, selon l’Office national interprofessionnel des céréales et légu- mineuses. Et comme nous le signa- lions dans notre précédente édition, l’Etat va restituer la différence entre le coût d’achat du blé étranger et un prix d’importation de référence fixé à 270 DH le quintal. Cette subvention s’appli- quera aux importations en provenance de Russie, d’Ukraine, de France, d’Alle- magne, d’Argentine et des Etats-Unis. ◆ Les céréales de la discorde Par D. William Le Royaume devrait impor- ter quelque 25 millions de quintaux de blé tendre d’ici fin septembre prochain.

V ladmir Poutine a encore mon- tré sa «toute puissance» en décidant de ne pas renouve- ler l’initiative céréalière de la mer Noire, arrivée à expira- tion le 17 juillet courant. Cet accord a permis l’exportation de 33 millions de tonnes de céréales depuis 2022, vers 45 pays sur 3 continents. Les Occidentaux ont aussitôt réagi pour fustiger la décision des Russes. La présidente de la Commission euro- péenne, Ursula von der Leyen, a ainsi «fermement» condamné cette décision, la qualifiant de «cynique» . Même son de cloche à Londres, où le gouverne- ment britannique l’a jugée «très déce- vante» . Ces cris d’orfraie sont justifiés par le fait que cet accord est important pour la sécurité alimentaire mondiale. Surtout que les principaux bénéficiaires sont les pays en développement qui ont réceptionné 64% des exportations de blé dans le cadre de cette initiative céréalière.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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Abdelaziz El Bouzdaini : Un homme consensuel nommé SG du département de la Communication

L e nouveau secrétaire général du département de la Communication est, comme dit l’adage, «un enfant de la maison». Sa nomination est le cou- ronnement de toute une carrière au sein de ce dépar- tement qu’il a intégré depuis 1986 et au sein duquel il a toujours évolué. Abdelaziz El Bouzdaini y a gravi tous les échelons grâce à son travail ardu et à son haut sens du devoir. Son parcours au sein du département de la Communication témoigne de ses compétences et de la richesse de son expérience professionnelle. Il y a assuré différents postes de responsabilité, aussi bien au sein de la Direction des ressources humaines et financières qu’à l’Inspection générale. Et, depuis quelques mois, en plus des responsabilités qu’il assure

tous les dossiers stratégiques du département, que ce soit ceux ayant trait à l’Administration centrale et aux services extérieurs, ceux concernant les départements sous tutelle et/ou sous supervision ou ceux engagés avec les différents partenaires. De même, ce fonctionnaire chevronné a une parfaite maitrise des outils de bonne gouvernance indispen- sables à la bonne gestion des deniers publics. Tous ceux qui, dans le cadre professionnel, traitent avec El Bouzdaini, que ce soit au sein ou en dehors du département, le qualifient de l’homme qui «règle les problèmes» . Car c’est un homme de dialogue et consensuel, un homme qui est toujours en quête de solutions et de bons compromis avec tous les parte- naires et toutes les parties. ■

au sein de l’Administration centrale du département, il a été nommé Directeur par intérim du Centre cinémato- graphique marocain. Ce riche parcours lui permet une parfaite maitrise de

Fettah rencontre à Rabat les représentations diplomatiques au Maroc L e ministère de l’Économie et des Finances a organisé, mardi à Rabat, une rencontre avec les représentations diplomatiques Assemblées annuelles 2023 de la BM et du FMI

Paiement mobile

CIH Bank lance le service Apple Pay

C IH Bank vient d'annoncer le lancement du service Apple Pay. Cette solution de paiement offre aux clients de la banque un moyen sécurisé pour effectuer des transactions, sans avoir besoin d’utili- ser leurs cartes bancaires ou manipuler de l'argent liquide. Avec Apple Pay, les clients de CIH Bank peuvent désormais effectuer leurs paiements en utilisant simplement leur iPhone ou leur Apple Watch. Il suffit de cliquer deux fois sur l'appareil et de le rapprocher d’un TPE pour effectuer tout paiement sans contact. Cette solution de paiement est acceptée dans de nombreux commerces et enseignes, tels que les épiceries, les pharmacies, les restaurants, les cafés et les magasins de détail. Que ce soit via des applications ou sur le Web grâce au navigateur Safari, Apple Pay peut être utilisé sur les appareils Apple tels que l'iPhone, l'iPad et le Mac. Notons par ailleurs qu’Apple Pay garantit la protection des informations de paiement en ne stockant jamais les numéros de cartes bancaires sur les appareils ou les serveurs d'Apple. Un numéro de compte d'appareil unique, crypté et stocké dans une puce sécurisée conforme aux normes de l'industrie, est attribué pour sécuriser les transactions sur chaque appareil. Pour configurer Apple Pay sur un appareil, il suffit d’ouvrir l’ap- plication Cartes, de sélectionner «+», puis de suivre les étapes indiquées pour ajouter toute carte de crédit ou de débit CIH Bank. ■

au Maroc, dans le cadre des préparatifs aux Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) prévues à Marrakech en octobre prochain. Tenue en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, cette rencontre avait pour objectif d'informer les représentations diplomatiques sur le disposi- tif logistique mis en place par le Maroc pour accueillir les participants à cette manifestation internationale dans les meilleures conditions. Dans son intervention, la ministre de tutelle Nadia Fettah a réitéré la fierté du Maroc à accueillir cette manifestation et a rappelé le positionnement du pays en tant que carrefour entre l'Afrique, l'Europe et le reste du monde,

et en tant que terre de dialogue et d'accueil des grands Rendez-vous internationaux. Dans ce cadre, elle a insisté sur la mobilisation de toutes les parties prenantes pour garantir la pleine réussite à cet événement qui marque le retour des Assemblées annuelles de la BM de du FMI en Afrique après 50 ans. Il est à signaler qu'environ 14.000 partici- pants de haut niveau sont attendus pour ces Assemblées annuelles, dont les ministres de l'Economie et des Finances et les gouverneurs de Banques centrales des 189 pays membres des deux institutions internationales. ■

Le Parlement adopte le projet de loi relatif aux bureaux d'information sur le crédit

L a Chambre des représentants a adopté, à la majo- rité, le projet de loi n°01.22 relatif aux Bureaux d'information sur le crédit et ce, lors d'une séance législative tenue lundi. Au cours de cette séance, 111 députés ont voté pour ce projet de loi et 42 autres se sont abstenus à voter, alors que tous les amendements ont été rejetés. Ce projet de loi s'inscrit dans le cadre de la régulation du secteur bancaire au Maroc, aussi bien sur le plan institutionnel, opérationnel ou de supervision dans le but d'assurer la stabilité et la continuité du cycle finan- cier et économique, a souligné la ministre de l'Econo- mie et des finances, Nadia Fettah, qui présentait ledit projet. Selon la ministre, l'objectif est de permettre au secteur bancaire de jouer son rôle en matière de la mobilisation et la distribution du crédit dans les meilleures condi-

Ce système vise également à permettre aux catégories vulnérables de la population qui souffrent d'un accès limité au financement, de bénéficier des services finan- ciers des établissements de crédit via la création d'une nouvelle base de données dédiée à ces catégories. Les principales dispositions de ce projet de loi concernent les conditions d'exercice des Bureaux d'information de crédit et ce, à travers la détermination des procédures d'octroi du crédit et des modalités de son retrait. Il s'agit aussi des droits et obligations de ces bureaux, des fournisseurs et des utilisateurs d'informations, y compris l'obtention d'un consentement écrit préalable pour partager les données des clients, et le rôle de Bank Al-Maghrib en tant qu'autorité de surveillance des activités de ces bureaux, ainsi que le système de sanctions disciplinaires et pénales. ■

tions, à même de favoriser le développement écono- mique et social. Aussi, Fettah a rappelé que l'accès au financement constitue l'une des priorités de la stratégie nationale d'inclusion financière (SNIF) qui a identifié les incitations visant à faciliter l'accès des particuliers et des petites et moyennes entreprises (PME) à ce finan- cement.

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Afrique du Sud La note de crédit reste entravée par la faible croissance économique

Ghana : Une loi autorise désormais la production du cannabis médical et industriel

Le Sénégal mise sur le numérique pour transformer ses collectivités

L e Parlement g h a n é e n a adopté récemment un projet de loi qui rend légal la pro- duction du can- nabis à des fins

L e gouvernement du Sénégal mise sur le numérique pour transfor- mer ses collectivités territoriales, a affirmé le ministre des Collectivités territoriales, de l'Aménagement et du Développement des territoires, Mamadou Talla. Aujourd'hui, avec le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap2a), beaucoup d’activités sont orientées vers la promotion de l’économie numé- rique à travers la stratégie Sénégal Numérique 2025, avec plusieurs projets et actions mis en œuvre ou en cours d’élaboration. Mieux, avec la Stratégie numérique, le gouvernement ambi- tionne de faire du Sénégal un hub en matière d’innovations technologiques, avec un numérique pour tous et pour tous les usages, a ajouté le ministre, soulignant que cette stratégie vise une transformation digitale du Sénégal, en mettant le numérique au cœur du déve- loppement socioéconomique. ■

Textile-Habillement La Tunisie vise la création de 50.000 emplois à l'horizon 2026 L a Tunisie vise la création d'environ 50 mille emplois supplémentaires dans le secteur du textile-habille- ment à l'horizon 2026, conformément à son plan de développement 2023-2025, selon le ministère tunisien de l'Economie et de la Planification. Ces emplois devraient être créés dans le cadre du pacte du secteur du textile et L a note de crédit de l’Afrique du Sud reste entravée par la faible croissance économique enregistrée dans le pays durant les dernières années, a indiqué mardi l'Agence de notation Fitch Ratings. « La crise de l’électri- cité, les fortes inégalités sociales et l’endettement public sont les principaux facteurs derrière le ralentissement qui affecte l'économie sud-africaine », a déclaré l’agence dans son dernier rapport sur les perspectives économiques du pays, notant que ces défis doivent être traités de toute urgence. L'économie sud-africaine a évité de justesse la récession au cours du premier trimestre de cette année. Le produit intérieur brut (PIB) n'avait augmenté que de 0,4% au cours de cette période, après une baisse de 1,1% au cours des trois derniers mois de 2022. ■

médicinales et commerciales. Cette loi va permettre la fabrication des médicaments et des produits comme le charbon, le béton ou les textiles à partir de la plante de can- nabis. Une décision qui pourrait permettre au Ghana de s'octroyer une part de ce mar- ché mondial évalué à plusieurs milliards de dollars. Cette nouvelle loi, dénommée Narcotics Control Commission Amendment Bill 2023, concerne uniquement cette culture pratiquée à des fins industrielles et médicinales. ■

Le Kenya perd plus de 21 millions de dollars par jour à cause des manifestations

habillement mis en place par le gouvernement tunisien, a affirmé le ministre de l'Economie, Samir Saied, cité par les médias locaux. Et d’ajouter que cette vision est structurée autour de 6 axes, dont principalement le développement des ressources humaines et l'orientation du secteur TH vers des activités à haute technologie et à forte valeur ajoutée. ■

L e Kenya perd environ 21,2 millions de dollars par jour à cause des mani- festations en cours dans le pays, a annoncé mercredi l'Alliance du secteur privé du Kenya (KEPSA). Les pertes sont en grande partie causées par les actes de pillage, de destruction et d'endommagement des biens qui accom- pagnent souvent les manifestations anti- gouvernementales observées dans plu- sieurs régions du pays. « Chaque fois que les moteurs économiques du pays sont à l'arrêt par crainte de vol et de destruction par des individus qui pro- fitent des manifestations, des pertes inu- tiles sont engendrées, s'élevant à environ 3 milliards de shillings par jour », a indiqué KEPSA. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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États-Unis : La secrétaire au Trésor ne s’attend pas à une récession

L a secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a affirmé qu’elle ne s’attend pas à une récession, citant la vigueur du marché du travail américain et des données «encoura- geantes» sur l'inflation. « Je ne m'attends pas à une récession », a souligné Yellen en marge d'une réunion des ministres des Finances du G20. « Je pense que nous sommes sur la bonne voie pour faire baisser l'inflation », a assuré la respon- sable américaine, notant que « les données les plus récentes sur l'inflation étaient assez encou- rageantes». «Je pense que nous sommes sur la bonne voie aux États-Unis », a-t-elle ajouté. La semaine dernière, les données du gouverne- ment ont montré que les prix à la consommation

sur les prix à la consommation. Les économistes ont vu une plus grande chance que la Réserve fédérale n'ait pas à «serrer les freins» pour maîtri- ser la pression sur les prix. ■ France : Le ralentissement de l'inflation à 4,5% sur un an en juin confirmé

aux États-Unis n'avaient augmenté que de 0,2% en juin et que le taux d'inflation avait ralenti pour atteindre son plus bas niveau depuis 2021. Les craintes d'une récession aux États-Unis se sont apaisées après la publication des données de juin

L e ralentisse- ment de la hausse des prix à la consom- mation en France, à 4,5% sur un an, a été confirmé par l'Insee, mais les prix

La crise de la dette domine la réunion des grands argentiers du G20

alimentaires ont continué à flamber, avec 13,7% de hausse. Sur un mois, l'inflation a toutefois repris son ascension avec 0,2% de hausse en juin, contre une baisse de 0,1% en mai, en raison d'un léger rebond des prix des produits pétroliers le mois dernier, a précisé l'Institut national de la statistique. ■

Chine : La croissance

accélère à 6,3% au 2 ème trimestre, malgré une conjoncture difficile

L a Chine a annoncé une accélération de sa croissance économique au deuxième trimestre (+6,3% sur un an), en

L es ministres des Finances et des Banques centrales du G20 ont entamé lundi leurs dis- cussions sur les accords de restructuration de la dette, la réforme des banques multilatérales et le financement de la lutte contre le changement climatique, visant à soutenir une économie mon- diale en perte de vitesse. La ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, qui préside et accueille la réunion à Gandhinagar, dans l'Etat du Gujarat (ouest), a ouvert les débats en rappelant aux dirigeants financiers qu'ils avaient « la responsabilité d'orien- ter l'économie mondiale vers une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive ». L'un des points clés au menu de ces deux jours est de « faciliter le consensus sur les questions insolubles liées à l'augmentation de l'endette- men t», a déclaré Sitharaman plus tôt lundi, en s'adressant à la presse aux côtés de Janet Yellen, secrétaire d'État au Trésor des États-Unis. Les discussions ont porté également sur « des

questions mondiales cruciales telles que le ren- forcement des banques multilatérales de déve- loppement et l'adoption d'une action climatique coordonnée ». Yellen a également évoqué les efforts déployés pour lutter contre le surendettement des pays les plus pauvres du monde, en notant les progrès réalisés en matière de restructuration de la dette en Zambie, dont elle avait discuté lors de sa visite à Pékin ce mois-ci. La Chine, deuxième économie mondiale et prin- cipal bailleur de fonds de plusieurs pays d'Asie et d'Afrique en proie à des difficultés et à faible revenu, s'est jusqu'à présent opposée à l'adop- tion d'une position multilatérale commune sur la question, ont indiqué des responsables. Janet Yellen, en marge des discussions du G20 dimanche, a souligné que l'accord avec la Zambie avait été « trop long à négocier », espérant que le traitement de celui du Ghana et du Sri Lanka pourrait être «finalisé rapidement». ■

dépit d'un essoufflement de la reprise post-Covid observé ces derniers mois et d'une série d'indi- cateurs décevants. Les analystes anticipaient un rebond plus robuste (7,1%), après une hausse de 4,5% du PIB de la deuxième économie mondiale au premier trimestre, portée par la levée des res- trictions sanitaires. Mais la reprise post-Covid, qui tarde toujours à se concrétiser dans certains secteurs, tend à s'essouffler. Le taux de chômage des jeunes chinois âgés de 16 à 24 ans a atteint un nouveau record en juin, à 21,3%. Les ventes au détail, principal indicateur de la consommation des ménages, ont connu en juin un nouveau tas- sement, selon des chiffres officiels publiés par le Bureau national des statistiques (BNS). ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis mai 2022

Le Masi prend ses quartiers d’été

◆ A court terme, une nouvelle phase de respiration se dessine après le pic annuel autour des 11.700 points. ◆ Le scénario de la consolidation que nous évoquions dans la dernière analyse se déroule correctement.

Cela nous permet d'entrevoir une phase de consolidation au sein du range délimité par les extrêmes de la longue bougie du 20 juin. Cette consolidation n’a rien d’anormal après la cassure de supports impor- tants, comme ceux évoqués plus haut. Des volumes moyens à faibles carac- térisent ce mouvement, ce qui trahit un manque d’ambition et d’intérêt de la part des opérateurs, malgré des baisses importantes sur certaines grandes capitalisations. Une poursuite de la respiration des cours au sein de cette bande de fluctuation est donc l'hypothèse pri- vilégiée. Il faudra franchir l’une de ces deux bornes pour reprendre une tendance plus marquée. À moyen-terme, la configuration montre une tendance haussière tou- jours active qui pourrait, après la consolidation en cours, nous emme- ner vers le niveau des 11.800 points,

voire plus. L’ensemble des niveaux cités sont à retrouver sur le graphique technique à l’aide du code QR indiqué. Le Masi peut-il aller plus haut après cette consolidation ? Le dernier mouvement de hausse, né du statu quo adopté par la Banque centrale en juin, se trouve confronté à deux vents contraires. Le premier concerne l’inflation : même si le pic a été atteint il y a plusieurs mois et que l’inflation globale affiche de beaux ralentissements, l’inflation «sous-jacente» est plus résiliente et collante et est en partie alimentée par le panier alimentaire. Le second vent contraire peut souf- fler de la politique monétaire. Si BAM a opté pour une pause en juin, rien ne l’empêche de réactiver le levier taux en septembre pour poursuivre son combat contre l’inflation qui risque de durer jusqu’en 2024. ◆

Par Y. Seddik

P our le débrief de cette semaine, alors qu’il ne se passe pas beaucoup de choses intéressantes sur le marché actions en cette période de creux estival, on vous propose une analyse graphique de l’indice qui vous permettra de garder les principaux repères en tête cet été. Après avoir quitté le canal baissier moyen-terme (le 11 mai dernier), le Masi s’est engagé dans une dyna- mique haussière en cassant deux résistances à 11.300 et à 11.600 points et en imprimant un plus haut annuel à 11.700 pts. Depuis, la tendance semble se neu- traliser, comme le montre le gra- phique en données quotidiennes. Les indicateurs techniques affichent désormais des signaux de décéléra- tion, le MACD notamment et le RSI qui quitte sa zone de surachat.

Des volumes moyens à faibles caractérisent ce mouvement, ce qui trahit un manque d’ambi- tion et d’intérêt de la part des opérateurs.

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BOURSE & FINANCES

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Chantiers réglementaires

◆ Refonte du livre IV du code des assurances, norme IFRS 17, solvabilité basée sur les risques…, le secteur des assurances marocain est en chantier permanent depuis quelques années. ◆ Le régulateur espère une adoption de la SBR en 2024. Assureurs et régulateur dans une course contre la montre

de «prix». Une logique qui doit impérativement s’inver- ser. «A chaque renouvel- lement, des affaires défici- taires ou à peine à l’équi- libre trouvent preneur à moindre prix. Cette situa- tion ne peut plus durer», se désole le président de la FMA (ex-FMSAR). En dehors des performances financières, le secteur est engagé dans plu- sieurs chantiers structurants, dont certains ont tardé à voir le jour. Le premier défi régle- mentaire de taille est le fameux projet de la solvabilité basée sur le risque, cousin proche de Solvency II en Europe.

de l’ensemble des risques aux- quels sont exposés les assu- reurs dans le calcul de la marge de solvabilité, ce qui devrait réduire de manière substan- tielle les excédents de marge des compagnies marocaines. Toutefois, ces dernières sont assez confortables pour absor- ber ces chocs, en témoignent d’ailleurs les différents stress tests réalisés. «Depuis le lancement de ce chantier en 2017, nous consta- tons la forte adhésion et la mobilisation soutenue du secteur. Aujourd’hui, à notre grande satisfaction, l’implé- mentation du pilier II, qui est très engageant en termes de ressources, est quasiment bouclée. S’agissant des piliers I et III de ce projet, les dis- cussions avec la profession sont à un stade avancé. Nous sommes en phase de stabilisa- tion du calibrage du modèle et nous tablons sur le deuxième semestre de cette année pour la mise dans le circuit d’approba- tion des textes réglementaires. Tout porte donc à croire que nous serons prêts pour 2024» , explique le président par inté- rim de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, Othman Khalil El Alamy IFRS 17 : Les compagnies appréhendent Parallèlement à la SBR, les com- pagnies d'assurances devront toutes passer aux normes IFRS

Le secteur des assurances est au taquet pour finaliser

plusieurs projets réglementaires.

l’exercice 2021. Par ailleurs, la baisse des plus- values latentes a directement impacté la marge de solvabilité du secteur qui s’est dépréciée à 312,7% contre 370,4% un an auparavant. Cette marge, cal- culée sous le régime prudentiel actuel, reste au-dessus du seuil réglementaire, mais ne couvre à ce stade que le risque de souscription. «Nous devons être fiers de ce que nous avons accompli ensemble, mais la résilience a malheureusement des limites et les crises laissent des séquelles. Nous devons rester vigilants et travailler ensemble pour ne pas fragiliser nos fondamen- taux et affaiblir nos résultats techniques», précise Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des assurances, pour qui le sec- teur reste encore un marché

L a résilience du sec- teur des assurances marocain n’est plus à prouver. En 2022, mal- gré le contexte infla- tionniste, le chiffre d'affaires réalisé a atteint 54,5 milliards de DH, en progression de 8,5% par rapport à 2021. Toutefois, le secteur a été impacté par les conditions défavorables du marché financier. Ses plus- values latentes ont ainsi accusé une baisse de 53,8% et son solde financier s’est déprécié de 23,8%. Malgré ces contre- performances sur les place- ments, le secteur des assu- rances a affiché en 2022 un résultat positif de 4 milliards de dirhams (+1,8%), soit un taux de rendement des fonds propres (ROE) de 9,4%, en baisse de 10 points de base par rapport à Par Y. Seddik

SBR : Adoption à partir de 2024

Le lancement des études de convergence pour la migration vers une solvabilité basée sur les risques a mis le secteur à rude épreuve ces dernières années. Et si le référentiel SBR fait peur, c’est parce qu’il aura des impacts certains sur le secteur. Il se traduira par plus d’exigences en fonds propres, un resserrement des marges de solvabilité et une accélé- ration des rapprochements et fusions-acquisitions dans le secteur. Mais cette réforme améliorera la transparence du marché boursier et la qualité de l’information délivrée par les compagnies. Basée sur 3 piliers, la réforme prévoit une prise en compte

D'un point de vue purement comptable, IFRS 17 vise à corriger les inadéqua- tions entre l’évaluation de l’actif et du passif.

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à partir de 2025. Un agenda sur lequel certaines compagnies prennent de l'avance, notamment les assureurs cotés. En leur imposant cette norme, le régulateur marocain souhaite améliorer la qualité de l'information financière diffusée par les opérateurs de ce secteur systémique. Un peu comme ce fut le cas il y a quelques années pour les banques. Ce projet, qui s’étalera jusqu’en 2025, vise à instaurer les règles de transpa- rence dans les communications finan- cières. D'un point de vue purement comptable, IFRS 17 vise à corriger les inadéquations entre l’évaluation de l’actif et du passif présentes sous IFRS 4, en proposant notamment une évaluation économique des provi- sions techniques, assurant ainsi une meilleure cohérence avec l’évaluation de l’actif. La nouvelle norme repose sur des fondamentaux proches de ceux de la directive Solvabilité 2 en Europe (futur SBR au Maroc), tels qu’une évaluation du passif d’assu- rance basée sur une approche pros- pective des flux de trésorerie en juste valeur. Mais la norme va au-delà des aspects comptables. Refonte du livre IV des codes des assurances Aujourd’hui, il y a un consensus géné- ral selon lequel le cadre assurantiel actuel est devenu caduc et ne sert ni la profession ni les assurés. Lors de la dernière rencontre avec la FNACAM, Othman Khalil El Alamy a annoncé qu’une première mouture du projet de refonte du livre IV du Code des assurances est prête. «La refonte du livre 4 par l’ACAPS est certes un sujet qui suscite beaucoup de débats, mais il faut surtout retenir qu’il apporte des solutions qui vont bénéficier aussi bien aux intermé- diaires qu’aux compagnies», a expli- qué de son côté Bensalah. Les grandes lignes de ce premier draft ont été présentées aux parte- naires du régulateur, à savoir la FMA et la FNACAM. «Nous comptons le mettre dans le circuit, d’ici la fin de l’année, une fois les discussions ter- minées» , a précisé El Alamy. « Le projet que nous proposons entend s’affranchir des contraintes actuelles qui font obstacle au déve- loppement du secteur afin de libérer les énergies, aussi bien des entre-

ligne des produits d’assurance. Enfin, l'émergence de la micro-assu- rance constitue un levier essentiel pour étendre la couverture à un plus grand nombre de personnes. En ciblant les populations à faibles reve- nus, la micro-assurance offre une protection financière essentielle face aux aléas de la vie. Les assureurs marocains ont ainsi développé des

produits adaptés à ces segments de marché spécifiques, favorisant ainsi l'inclusion financière et le dévelop- pement économique du pays. «Si la micro-assurance a pris son envol, nous restons très peu présents sur l’affinitaire et sur le développement de certaines garanties que ne peuvent placer les réseaux classiques», a sou- ligné à ce sujet Bensalah. ◆

prises d’assurances que des inter- médiaires, pour servir les assurés et l’inclusion financière» , a indiqué le président de l’Autorité. Rappelons que ce projet vise la modernisation du cadre de référence pour la distribution des produits d’as- surances en tenant compte des évo- lutions du secteur. Et aussi la mise en place d’un cadre pour la vente en

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◆ 2024 sera une année d’accélération de la réforme du système fiscal, et éventuellement de la réduction de la TVA sur les produits de base. C’est Fouzi Lekjaa qui l’a annoncée au Parlement, où il a également fait état du démarrage de la lutte contre l’informel. Existe-t-il un lien entre les deux annonces ? Analyse. Coup d’accélérateur vers la neutralité

elle à éradiquer l’informel ? La réponse des profession- nels est sans équivoque. C’est non ! Selon Mohamadi Rachdi El Yacoubi, président du Cercle des fiscalistes du Maroc (CFM), «le constat incriminant uniquement la TVA est réduc- teur. La lutte contre le secteur informel reste subordonnée à d’autres dimensions». « Des solutions doivent être éla- borées et mises en œuvre dans les domaines de l’accessibi- lité au financement, la cou- verture sociale, la mise en place de formations adap- tées ainsi que la réduction des coûts bureaucratiques et charges administratives» , explique-t-il. Par charges administratives, Yacoubi veut parler des procédures admi- nistratives et des charges y afférentes. «Leur réduction est une tâche essentielle de la poli- tique économique à laquelle doit s’atteler notre gouverne- ment», martèle-t-il. Pour sa part, l’économiste Najib Saoumai explique que « pour stimuler le passage vers le formel, il faut instaurer des mécanismes fiscaux flexibles et maintenir les exonérations fiscales» . Citant l’exemple de la sous-traitance, il souligne que «dans ce système où les grandes entreprises font souvent appel à des unités informelles pour réduire leurs coûts, il serait préférable d’ins- tituer une taxe sur la valeur ajoutée dédiée, ce qui contri- buerait largement aux recettes fiscales». ◆

Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget

relative à la réforme du sys- tème fiscal national, qui doit être mise en œuvre à par- tir de 2025. Parallèlement, le ministre délégué chargé du Budget a fait une autre annonce le même jour. Il a notamment révélé qu'en 2024, «nous allons aussi nous pen- cher sur la question du sec- teur informel, qui constitue un énorme fardeau pour l'écono- mie nationale» . Ces deux annonces sont- elles liées ? Y a-t-il une corrélation entre les deux annonces ? Autrement dit, est-ce que Fouzi Lekjaa établit un lien entre la réforme de la TVA et la lutte contre l’informel ? Va-t-il proposer de supprimer la TVA au profit des opérateurs informels pour les attirer vers le formel ? Si oui, cette carotte fiscale suffira-t-

d'un ensemble de réformes de la TVA pour la rendre plus juste, sans impacter les entre- prises». Poursuivant son propos, il a ensuite ajouté : «nous essaie- rons dans la mesure du pos- sible d'œuvrer à la réduction de la TVA sur les produits de base, notamment les médica- ments, les fournitures sco- laires et autres produits». Une mesure qui vise à réduire les prix de ces produits et à réta- blir la neutralité de la taxe sur la valeur ajoutée. A signaler que ces réformes seront introduites dans la Loi de Finances 2024, dont le pro- jet est en cours de prépara- tion. Elles permettront de don- ner l’un des derniers coups d’accélérateur pour atteindre la neutralité de la TVA, qui est l’une des dix mesures prio- ritaires de la loi-cadre 69-19

L e ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a annoncé que l’Etat va accélérer le pro- cessus de réforme de la TVA, l’année prochaine. Cela s’est passé le lundi 10 juillet à la Chambre des représentants, lorsqu’il répondait à une ques- tion orale d’un député du parti Authenticité et modernité (PAM) sur «la mise en œuvre de la réforme fiscale» . A cette occasion, il a déclaré que l’im- plémentation de la réforme fiscale entamée en 2020, et qui a connu une étape importante en 2023 avec notamment les réformes relatives à l'impôt sur le revenu (IR), dont la retenue à la source, puis l'impôt sur les sociétés (IS), «se poursuivra en 2024 à travers la mise en place Par A. Diouf

La neutralité de la TVA est l’une des dix mesures prio- ritaires de la loi-cadre 69-19 relative à la réforme du système fiscal national, qui doit être mise en œuvre à partir de 2025.

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LafargeHolcim ◆ Nouvelle note de recherche du courtier Valoris Securities en ce mois de juillet. Cette fois-ci, le broker se penche sur le secteur du ciment, avec un zoom sur LafargeHolcim recommandée à l’achat avec une valorisation à 1.974 DH. Vers de nouveaux paliers de croissance ? D’ un point de vue sectoriel, Valoris Securities (VS) note qu’une série de fac- Par Y. Seddik

Hormis l’année exception- nelle de 2020, les marges de LafargeHolcim (LHM) s’affichent à leur plus bas niveau depuis l’opération de fusion de 2016, avec une marge d’EBE en dégra- dation de 9,6 pts par rapport à 2021 à 41%. Par conséquent, le ROE de LHM s’affiche à son plus bas niveau sur toute la période étudiée (depuis 2016) à 12,3% contre 17,6% à fin 2021. «Malgré le contexte morose du secteur cimentier durant les quatre premiers mois de 2023, nous pensons que LafargeHolcim Maroc dispose d’un ensemble de leviers de croissance, qui pourraient lui permettre de dépasser le palier des réalisations commerciales actuelles, et poursuivre sa crois- sance» , écrivent les analystes, qui listent 4 arguments pour jus- tifier leur avis. Il s’agit tout d’abord de l’instal- lation de l’usine Agadir-Souss avec une capacité de produc- tion de 1,6 MT. Celle-ci permet- trait au cimentier d’accompa- gner étroitement cette révolution

aux côtés de l'opérateur histo- rique du sud, Ciments du Maroc. Certes, précise-t-on, Cimar détient un réseau de distribution préétabli et une relation avec les grands clients de la région, mais les analystes pensent tout de même que LHM parviendrait à s’accaparer une part de marché de 34% des ventes des quatre régions du sud, soit un taux d’utilisation des capacités de la nouvelle unité industrielle de 49%, hors surplus à exporter sous forme de Clinker vers les pays africains limitrophes. LHM a démarré l’activité d’export en 2014, pour près de 1 MT par an de clinker à des- tination de l’Afrique de l’Ouest et de l’Amérique du sud. Le chiffre d’affaires à l’export de LHM en 2022 ressort à 221,7 MDH, en forte hausse de 4,3x par rapport à 2021 en raison du lancement des exportations à partir de l’usine d’Agadir-Souss. «Le renforcement de l’activité de l’export de LHM lui a per- mis également d’amortir le choc de la morosité du secteur au

des livraisons de 12,5 MT et de 13,2 MT en 2024» . Dans ce sil- lage, LHM s’est mobilisée pour capter l’essentiel de la crois- sance attendue, et renforcer sa position de leader du marché, afin de dépasser son cap de ventes actuel et poursuivre la croissance de ses réalisations commerciales. «Malgré la persistance des ten- sions inflationnistes et la révision à la baisse des perspectives de croissance économique pour l’année 2023, nous pensons que le titre LHM représente une opportunité d’investissement, compte tenu de ses perspec- tives de croissance durant les prochaines années, et de son niveau de cours actuel» , indiquent les analystes. Recommandation à l'achat Actuellement, l’action cote à un PE 2022 de 30,2x et un D/Y 2022 de 3,7%, soit à un niveau de PE supérieur à la moyenne histo- rique de cotation de la valeur en raison de la mauvaise passe du secteur en 2022, et l’enregistre- ment du BPA le moins impor- tant pour la société sur toute la période étudiée. Les 33% de performances cap- tés par l’action en ytd sont expli- qués par la préparation d’un nouveau palier de réalisations durant les prochains mois, avec le déblocage de plusieurs pro- jets de construction. Au final, sur la base de plusieurs hypothèses, la valorisation res- sort à 1.974 DH par action, soit un upside de 10% compte tenu du cours de la valeur au 11 juillet 2023, d’où la recommandation d’acheter le titre. ◆

teurs seront favorables à une relance du secteur du ciment. Il cite principalement la dynamique attendue par le secteur immo- bilier avec l’instauration prévue dans la Loi de Finances 2024 de la nouvelle aide pour l’accès au logement, la nouvelle charte de l’investissement et le nou- veau cadre de référence national pour le développement urbain, lesquels devraient donner un coup de pouce supplémentaire au secteur durant les prochaines années. Également, mentionne VS, l’in- tention du développement de l’activité export par les opéra- teurs du marché devrait amélio- rer le taux d’utilisation des capa- cités du secteur, surtout compte tenu du potentiel important que représente l’Afrique subsaha- rienne dans ce sens.

La consom- mation de ciment devrait solder l’année 2023 sur des livrai- sons de 12,5 MT et de 13,2 MT en 2024.

T1-2023, en enregistrant une appréciation du chiffre d’affaires de 2,6% à 2.131 MDH. Cette orientation devrait se renforcer durant les prochaines années avec l’amélioration de cette acti- vité, permettant ainsi à LHM de réduire sa dépendance au marché local progressi- vement» , jugent-ils.

LafargeHolcim Maroc dispose d’un ensemble de leviers de croissance, qui pourraient lui per- mettre de dépasser le palier des réalisa- tions commerciales actuelles.

Le redressement du secteur attendu en 2024 est le dernier argument mis en exergue par l’équipe de recherche, qui pense que «la consommation de ciment devrait solder l’année 2023 sur

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