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ECONOMIE

DU 27/28/29/30/31 MAI 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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textile au Maroc (normes, étique- tage ... ). Quant à la Fédération de l’au- tomobile, on demande aux constructeurs automobiles de s’approvisionner en pièces de rechange «Made in Morocco», à la Fédération du commerce et des services, on veut la règle de «pré- férence nationale» dans tous les marchés publics. Même son de cloche au niveau de la Fédération des industries du cuir qui souhaite une limitation significative des importations de cuir destiné à la fabrication de produits pour le marché local en instaurant des licences d’impor- tation. Interdiction et/ou limitation des importations, surtaxation doua- nière, préférence nationale…, sont autant d’outils brandis aujourd’hui comme moyens de desserrer l’étau autour des entreprises marocaines. La bonne méthode ? Ce regain de protectionnisme est- il cependant la bonne méthode pour relancer l’économie ? Dans ce contexte de crise inédite, les avis des observateurs semblent converger, comme le montre la teneur des interviews qu’ils nous ont accordées (www.fnh.ma). Pour Rachid Achachi, enseignant en Sciences de gestion et Docteur en sciences économiques de l’Université Ibn Tofail de Kénitra, «une politique de relance a des prérequis. Parmi ces derniers, figure un degré minimum de pro- tectionnisme afin d’éviter que les dépenses publiques n’aillent financer les PIB d’autres pays par le canal des importations» . Dans un contexte où, ailleurs, les mesures protectionnistes prises par les pays partenaires impac- teront les exportations du Maroc, il s’agira, selon l’économiste et ancien ministre, Abdeslam Seddiki, «de faire de cette crise une opportunité pour donner la priorité au marché local, à notre production nationale, en favori- sant le «made in Morocco» et en apprenant à vivre essentiellement en fonction de nos moyens». «Le patriotisme économique, la

tique économique. Le protection- nisme sera un socle sur lequel il devra s’appuyer pour la rectifier afin qu’elle soit en phase avec les donnes actuelles. Avec cette crise sanitaire, il fau- dra nécessairement, comme le dit Abdeslam Seddiki, «un Etat fort, stratège, régulateur, mais démocratique» . ◆

cohésion et la solidarité sociales doivent être les piliers de cette phase de reprise et de relance économique. Une relance condi- tionnée par la capacité de nos unités de production à fournir une offre suffisante en quantité et respectueuse des attentes des consommateurs en qualité-prix. C’est l’occasion de réconcilier les

Marocaines et Marocains avec la production de biens et services de leur patrie» , renchérit, de son côté, Abdellatif Mazouz, ancien ministre, expert en stratégies de développement et président de l’Alliance des économistes istiqla- liens. Clairement, l’Etat devra changer de fusil d’épaule dans sa poli-

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