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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 7 JANVIER 2021

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C’est sous cet angle qu’il faut apprécier le plan de relance ambitieux mis en place, émanation de la volonté du Souverain qui, dans son dis- cours du 29 juillet dernier, avait annoncé qu’ «environ 120 milliards de dirhams seront injectés dans l’économie nationale, soit l’équivalent de 11% du PIB». Concrètement, il s’agit de mobiliser 120 mil- liards de dirhams, dont 75 mil- liards de dirhams sous forme de crédits garantis par l’Etat au profit de tous les segments d’entreprises, et 45 milliards de dirhams affectés au Fonds Mohammed VI pour l’investis- sement. Ce Fonds sera le fer de lance de la relance. «(...) Ce Fonds joue un rôle de premier plan dans la promotion de l’in- vestissement et le relèvement des capacités de l’économie nationale. Il interviendra pour doter les secteurs produc- tifs du soutien nécessaire et pour financer et accompagner les grands projets envisagés, dans le cadre de partena- riats public-privé» , avait fait savoir le Souverain lors de son discours au Parlement le 9 octobre 2020. «(…) L’atteinte de cet objec- tif, avec un impact significatif sur notre économie, ne pourra être réalisée uniquement sur la base des ressources bud- gétaires apportées au fonds. Aussi, un objectif prioritaire du Fonds Mohammed VI pour l’investissement porte sur la mobilisation des ressources privées auprès de différents acteurs : banques de dévelop- pement, investisseurs institu- tionnels, fonds internationaux, etc.», explique pour sa part le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun (www.fnh. ma). Qui renseigne que «plu- sieurs acteurs ont démontré un fort appétit pour participer au financement des projets ou des fonds thématiques à

mettre en place». Aujourd’hui, les opérateurs attendent avec impatience l’opérationnalisa- tion de ce fonds, très favora- blement accueilli par la com- munauté des affaires.

une forte dynamique sociale, visant notamment à amélio- rer les conditions de vie des citoyens. En cela, le Souverain avait clairement circonscrit les contours de ce projet d’enver- gure. Il s’agit, ainsi, d’ici 2022 au plus tard : • d’étendre la couverture médicale obligatoire pour faire bénéficier 22 millions de per- sonnes additionnelles de l’as- surance maladie de base; • de généraliser les allocations familiales; • d’élargir la base d’adhérents au système de retraite en y incorporant environ cinq mil- lions de Marocains parmi la population active non titulaire d’un droit à une pension; • et de vulgariser l’accès à l’in- demnité pour perte d’emploi. Pour Benchaâboun, «cette réforme (…) constitue ainsi un

levier essentiel d’insertion du secteur informel dans le tissu économique national (…)». Le gouvernement devra donc mener de front tous ces chan- tiers structurels au cours de cette année. Même si l’opti- misme est de mise, ce ne sera pas une mince affaire pour deux raisons : la première a trait à cet environnement encore squatté par la Covid- 19, dont l’imprévisibilité peut faire chavirer tous les plans; la seconde, et non des moindres, est que 2021 est une année électorale. Les législatives qui approchent à grands pas, avec une éventuelle reconfi- guration de la sphère politique et l’arithmétique politicienne qui l’accompagne, pourraient fortement perturber les objec- tifs et ambitions préalablement arrêtés. ◆

D’ici 2022, l’objectif est d’étendre la couverture médicale obligatoire pour faire bénéficier 22 millions de personnes

Les autres priorités du gouvernement

A côté de la réforme du sec- teur public, à travers, entre autres, la création de l’Agence nationale chargée d’assu- rer la gestion stratégique des participations de l’État et le suivi de la performance des entreprises et établissements publics (EEP), la généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains est l’autre chantier prioritaire auquel devra s’attaquer le gouvernement cette année. Il s’agit de coupler le pro- cessus de développement à

addition- nelles de l’assurance maladie de base.

La diplomatie marocaine triomphe de la Covid-19

L a pandémie liée au corona- virus n’aura pas été un frein à la diplomatie marocaine. Bien au contraire, cette der- nière engrange les succès, n’en déplaise à certains ennemis de l’intégrité territoriale qui œuvrent pour déstabiliser le Royaume. Le ballet diplomatique qui se joue dans les pro- vinces du Sud en est une preuve élo-

quente. Plusieurs pays ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla (19 représentations diplo- matiques au total); des actes qui confirment, aux yeux du monde, la marocanité du Sahara. Le dernier succès diplomatique

Cérémonie d’inau- guration du consu- lat d’Haïti à Dakhla, le 14 décembre 2020.

retentissant enregistré par le Royaume est la décision prise par les Etats-Unis de reconnaître, pour la première fois de leur histoire, la pleine souveraineté du Royaume du Maroc sur l’ensemble de la région du Sahara marocain. Une sacrée claque pour la fantomatique rasd que 163 pays, représentant 85% des États membres des Nations Unies, ne reconnaissent pas. Cette décision des USA ouvre véri-

tablement une nouvelle ère dans les relations entre le Maroc et le pays de l’Oncle Sam. Entre l’encouragement de l’investis- sement dans les provinces du Sud et l’accord de libre-échange Maroc- USA qui englobe maintenant le Sahara marocain, cette région va logiquement connaître une nouvelle dynamique, dans le sillage du processus de déve-

loppement soutenu qui y est enclen- ché depuis plusieurs années. Dès lors, il faudra désormais capitaliser sur cette décision historique des USA en alliant intelligemment Diplomatie et Economie afin de faire du Sahara marocain un pôle très attractif pour la coopération sud-sud. C’est un chantier sur lequel le gouver- nement devra continuer à travailler. ◆

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