30
ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 16 NOVEMBRE 2023
www.fnh.ma
◆ Le secteur de l’outsourcing continue de prendre son envol au Maroc. ◆ Toutefois, en dépit de son potentiel grandissant, le Royaume devrait multiplier ses champs d’action, notamment en misant sur des secteurs dits plus attractifs. ◆ Entretien avec Sofiane Gadrim, directeur des nouvelles technologies (CTO) et cofondateur d’Atela, fintech spécialisée en trading algorithmique, blockchain et IA. «Le Maroc ne doit pas se limiter à l'externalisation de services basiques» Outsourcing
mique et en pleine ascension dans le monde de l'externalisation. Sa position de deuxième pays le plus attractif en Afrique et vingt-huitième à l'échelle mon- diale pour l'externalisation témoigne de sa capacité à se réinventer et à s'adapter aux exigences du marché mondial. L'atout majeur du Maroc réside dans sa jeunesse. Plus de 50% de sa popu- lation ont moins de 25 ans, offrant ainsi une main-d'œuvre jeune, dynamique et adaptable. Les universités marocaines, mettant l'accent sur les compétences linguistiques et techniques, préparent ces jeunes à relever les défis du marché glo- bal. Cette main-d'œuvre qualifiée est un atout précieux dans un monde où la com- pétence technique et la flexibilité sont primordiales. La position géographique du Maroc est également un avantage considérable. Proche des capitales européennes, il sert de pont entre l'Europe et l'Afrique, béné- ficiant de solides accords commerciaux et d'une infrastructure de communication de pointe. Cette proximité facilite les échanges et la collaboration à distance, rendant le Maroc attrayant pour les entre- prises européennes et africaines. Sur le plan économique, le secteur de l'externalisation au Maroc connaît une croissance annuelle de 10%, surpas- sant la moyenne mondiale. Cependant, le Maroc fait face à une concurrence mondiale intense. Pour se démarquer, il doit continuer à innover et à développer ses capacités. Le défi est de maintenir cette croissance tout en assurant une répartition équitable des bénéfices pour éviter les déséquilibres sociaux et écono- miques.
En comparaison avec d'autres pays, le Maroc se distingue par sa stabilité poli- tique et économique, un facteur clé pour les investisseurs étrangers. Par exemple, en Inde, leader mondial de l'externalisa- tion, la main-d'œuvre est abondante et hautement qualifiée, mais le Maroc offre une alternative avec sa main-d'œuvre multilingue et sa proximité géographique avec l'Europe. De même, les Philippines, un autre acteur majeur de l'externalisa- tion, se concentrent sur le marché anglo- phone, tandis que le Maroc peut cibler un marché plus diversifié grâce à sa maîtrise de plusieurs langues. En somme, le Maroc est un exemple inspirant de transformation et de pros- périté dans l'ère de la mondialisation. Sa jeunesse énergique, sa position straté- gique et son marché en pleine expansion font de lui un candidat idéal pour écrire les prochains chapitres de l'histoire de l'externalisation. Son parcours offre des leçons précieuses, et est une source d'inspiration pour de nombreux autres pays cherchant à se positionner sur le marché mondial de l'externalisation. F.N.H. : Le gouvernement prévoit des investissements importants dans le secteur de l’externali- sation pour créer environ 5.000 emplois d’ici fin 2026. Qu’en dites-vous ? S. G. : L'annonce du gouvernement maro- cain concernant l'investissement dans le secteur de l'externalisation, avec l'objectif de créer environ 5.000 emplois d'ici fin 2026, est sans aucun doute une initiative louable et prometteuse. Il est essentiel d'adopter une vision à long terme et de
Propos recueillis par M. Boukhari
Finances News Hebdo : Le Maroc est classé 2 ème en Afrique et 28 ème à l’échelle mondiale parmi les 78 pays les plus attractifs pour les investissements dans l’outsour- cing. Pouvez-vous nous dresser un état des lieux du secteur de l’externalisation actuellement ? Sofiane Gadrim : Le Maroc, avec ses paysages époustouflants et sa riche culture, est également un acteur dyna-
Made with FlippingBook flipbook maker