FNH N° 1129

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 16 NOVEMBRE 2023

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réfléchir aux implications plus larges de cet investissement, notamment en termes de qualité et de diversité des emplois créés. Tout d'abord, il est crucial que le Maroc ne se limite pas à l'externalisation de services basiques, tels que les centres d'appels ou les tâches informatiques de faible valeur ajoutée. Bien que ces services soient importants, ils ne doivent pas constituer l'unique focus de notre stratégie d'exter-

nalisation. Il est impératif d'orien- ter une partie significative de cet investissement vers des domaines à haute valeur ajoutée, tels que l'intel- ligence artificielle, la blockchain, le cloud computing et le DevOps. En faisant cela, le Maroc pourrait non seulement renforcer sa position en tant que leader dans le domaine de

La position stratégique du Maroc et son marché en pleine expansion font de lui un can- didat idéal pour écrire les pro- chains chapitres de l'histoire de l'externalisation.

l'externalisation, mais aussi devenir un pôle d'innovation et de développement technologique de premier plan. En outre, il est important de considé- rer l'externalisation au-delà du secteur informatique. Le Maroc a le potentiel de devenir un centre d'excellence dans des domaines variés, allant de la recherche pharmaceutique à l'ingénierie aérospa- tiale. En diversifiant les secteurs d'exter- nalisation, nous pouvons non seulement créer des emplois de meilleure qualité, mais aussi stimuler l'innovation et la créa- tivité dans toute l'économie. Il est également essentiel de s'assurer que ces emplois soient durables et qu'ils contribuent à une croissance économique inclusive. Cela signifie investir dans la formation et le développement des com- pétences de la main-d'œuvre marocaine, en veillant à ce que les jeunes profes- sionnels soient équipés pour s'adapter aux évolutions rapides du marché mon- dial. Les emplois créés doivent offrir des perspectives de carrière à long terme et contribuer à l'épanouissement personnel et professionnel des individus. Chez Atela, nous sommes particulière- ment conscients de l'importance de cette approche. En travaillant avec des hedge funds internationaux et en développant des applications financières avancées, nous avons une vision claire de l'impor- tance des compétences spécialisées et de la capacité d'innovation. Nous croyons fermement que le Maroc a le potentiel de devenir un acteur clé non seulement dans l'externalisation traditionnelle, mais aussi dans des domaines de pointe qui défini-

ront l'avenir de l'économie mondiale. En conclusion, tout en saluant l'initia- tive du gouvernement, il est impératif de penser au-delà des chiffres. Les 5.000 emplois à créer doivent être le début d'une transformation plus large, où le Maroc se positionne comme un leader dans des domaines d'externalisation à haute valeur ajoutée, tout en assurant le développement durable et inclusif de son économie. C'est en adoptant cette vision à long terme que nous pourrons non seulement impressionner le monde, mais aussi créer un avenir prospère pour les générations à venir. F.N.H. : Selon vous, quels sont les efforts à fournir par le Maroc afin d’accélérer la dynamique de croissance du secteur de l’out- sourcing ? S. G. : L'éducation est la clé, pour mettre en perspective l'importance de celle-ci dans ce contexte. Il faut savoir que le Maroc a augmenté son taux d'alphabé- tisation à près de 73,8% en 2018, tan- dis qu'en 2004, il était de 39%, selon la Banque mondiale. Cela reflète un inves- tissement significatif dans l'éducation, mais il est crucial de continuer à orienter cet investissement vers des compétences spécifiques, telles que les technologies numériques et la maîtrise des langues étrangères par exemple, pour rester com- pétitif sur le marché mondial de l'outsour- cing. En ce qui concerne le marché de l'outsourcing lui-même, il est intéressant de noter que le secteur des centres d'ap-

pels, l'un des segments les plus tradition- nels de l'outsourcing, représente environ 60.000 emplois au Maroc. Cependant, pour transcender ce modèle et embras- ser des domaines à plus forte valeur ajoutée, il est essentiel de diversifier. Par exemple, le marché mondial de l'intel- ligence artificielle, un secteur en pleine expansion, devrait atteindre 300 milliards de dollars d'ici 2026, selon l'International Data Corporation. Le Maroc, en inves- tissant dans ces technologies de pointe, peut non seulement créer des emplois de qualité, mais aussi s'assurer une place de choix dans ce marché en croissance. Concernant l'impact social de l'outsour- cing, comme je l'ai dit précédemment, et j'insiste sur ce point, il est crucial de créer des emplois qui offrent non seulement une stabilité économique, mais aussi un développement personnel et profession- nel. Avec un taux de chômage des jeunes relativement élevé, il est impératif que les emplois créés dans le secteur de l'out- sourcing offrent de réelles perspectives de carrière et contribuent à un développe- ment socioéconomique équilibré. En résumé, le Maroc a déjà accompli des progrès notables dans le secteur de l'out- sourcing, mais il reste un potentiel consi- dérable à exploiter. En investissant dans l'éducation, en diversifiant les secteurs d'externalisation et en veillant à l'équilibre entre croissance économique et impact social, le Maroc peut non seulement ren- forcer sa position sur le marché mondial, mais aussi créer un avenir prospère et durable pour ses citoyens. ◆

Sur le plan économique, le secteur de l'externalisa- tion au Maroc connaît une croissance annuelle de 10%, sur-

passant la moyenne mondiale.

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