FNH N° 1129

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 16 NOVEMBRE 2023

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Sahara marocain

◆ Le Royaume a besoin d’une flotte maritime nationale forte pour renforcer les échanges avec l’Afrique et le reste du monde. ◆ Outre la pêche, le tourisme balnéaire et la construction navale sont des niches à développer. L' intérêt de l'économie maritime pour la région

Sahara. Pour combler le retard accusé, le Maroc a adopté un programme ambitieux. De nombreux projets structurants ont été lancés, à l’image de la route express liant Tiznit à Dakhla. Longue de 1.055 km,

tés liées à ce domaine. Il est donc primordial de renforcer le nombre de ports, qu’ils soient à caractère commer- cial ou de loisir. Développer l’urbanisme en assurant l’ex- tension des villes existantes et le lancement de nouvelles villes côtières est un atout de taille pour accompagner l’es- sor démographique» , explique Effina. Il déplore toutefois l’absence d’une flotte maritime natio- nale, arguant que «la privati- sation du secteur du transport maritime était une erreur stra- tégique» . «Ne pouvant faire face à la concurrence étran- gère et suite à des litiges et démêlées avec la justice, de nombreuses compagnies ont déclaré faillite. La présence d’une flotte maritime nationale est primordiale. Elle devait renforcer les échanges com- merciaux du Maroc et ne pas dépendre des flottes étran- gères. Il existe de nombreuses lignes entre le Maroc et l’Eu- rope, mais il n’y en a pas entre le Royaume et l’Afrique» , a-t-il dit. Au niveau touristique, le Sahara dispose d’atouts indéniables, notamment son niveau d’ensoleillement et ses plages longues et vierges. Il y a la possibilité de développer plusieurs niches touristiques comme les sports nautiques, la pêche sportive ou l’acti- vité des croisières. En paral- lèle, le Maroc peut sceller des accords avec les Iles Canaries qui accueillent annuellement plus de 14 millions de tou- ristes et proposer des packs englobant la visite du Sahara marocain. ◆

le taux de réalisation de cet axe a dépassé les 90%. Le coût final culmine à plus de 8,5 milliards de DH. Le port atlantique de Dakhla devrait lui aussi donner une nouvelle impulsion à la région. Implanté sur 1.600 hectares, le projet est doté

Le lancement du nouveau port atlan- tique de Dakhla devrait donner une nouvelle impulsion à la région.

d’une enveloppe budgétaire de 12,5 milliards de DH. Il est prévu d’assurer également l’extension ou l’aménagement des ports de Tan Tan, Tarfaya, Laâyoune et Boujdour. «Le Sahara marocain pré- sente des perspectives de développement importantes, notamment pour ce qui est de l’économie maritime. Outre la pêche, le Royaume peut développer d’autres activi-

autoroutes maritimes mon- diales fortement fréquen- tées. Malheureusement, le Royaume ne profite pas assez de cet atout» , souligne Driss Effina, économiste, chercheur en développement territorial. En dépit des réalisations, le niveau des infrastructures reste insuffisant pour mieux exploiter les potentialités, surtout dans les régions du

A vec ses deux façades, 500 km sur la Méditerranée et 3.000 km sur l’Atlantique, le Maroc est un pays maritime par excellence. Le Royaume dispose d’une zone écono- mique exclusive (ZEE) de plus d’un million de km 2 , dépas- sant largement son espace terrestre. Le dernier discours du Roi à l’occasion de la célé- bration du 48 ème anniversaire de le Marche verte constitue un tournant. Le Souverain a annoncé que le développe- ment du versant atlantique est plus que jamais une priorité économique et géopolitique. «Rares sont les pays qui ont deux façades mari- times comme le Maroc. Son emplacement stratégique entre l’Europe, l’Afrique et la Méditerranée lui donne une position de référence qui lui permet de jouer le rôle de trait d’union entre les diffé- rentes régions du monde. C’est un carrefour sur les Par C. Jaidani

En dépit des réalisations, le niveau des infrastruc- tures reste insuffisant pour mieux exploiter les potentialités, surtout dans les régions du Sahara.

La construction navale figure parmi les filières sur les- quelles le Maroc table pour diversifier son secteur indus- triel. Pour le moment, des unités ont vu le jour et sont plus spécialisées dans l’entretien et la réparation basique de navires. Mais il existe une volonté pour passer à l’étape supérieure à travers la construction de navires. Au port de Tan Tan, une entreprise commence déjà à produire des navires de pêche, de charge et de loisir. La prochaine étape consiste à lancer des chantiers dédiés à la construction de navires plus grands et disposant d’équipements plus performants. Le prochain port atlantique de Dakhla est le mieux outillé pour lancer un tel projet. Le Maroc peut s’associer avec un partenaire de renommée mondiale afin de développer une filière pouvant assurer les besoins du Royaume et ceux des autres pays de la région. Intérêt pour la construction navale

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