FNH N° 1017

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MERCREDI 31 MARS 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Covid-19

◆ Certains professionnels de santé redoutent une troisième vague et appellent les autorités à agir pour prévenir toute détérioration des indicateurs sanitaires. ◆ Parmi les faiblesses du Maroc, sa capacité limitée de dépistage et de séquençage. ◆ La tendance observée : un rajeunissement des patients admis en réanimation. Le spectre d’une troisième vague très sévère L a situation épidémiolo- gique est relativement stable au Maroc, avec un taux de circulation du virus (R0) toujours en à cause des écarts de conduite récents de certains élèves à l’extérieur de l’établissement, qui organisaient des évènements festifs les week-ends. Par D. William

Les Marocains se relâchent-ils ? Respectent-ils moins les gestes barrières ? Ou, simplement, sont- ils pris de lassitude face à une pandémie qui, depuis une année, les empêche de vivre normale- ment ? Lassitude ? C’est peut-être cela, surtout du côté des jeunes, contraints de subir les privations inhérentes aux mesures res- trictives et qui, visiblement, se sentent moins en danger que les adultes. Ce qui explique, cer- tainement, la multiplication des contaminations dans les écoles. Le lycée Descartes de Rabat a été ainsi contraint de fermer ses portes le 27 mars et d’imposer l’enseignement à distance pour tous. Une décision légitimée par la hausse soudaine des cas positifs au niveau des classes de 1 ères ,

plus d’un mois, sa présence sur le territoire s’est renforcée, au regard de sa forte contagiosité. D’ailleurs, environ 40 cas de ce variant ont été détectés à Dakhla. L’avant-veille, samedi, le pre- mier avertissement a été lancé par le chef de gouvernement, Saad Eddine El Otmani, sur son compte Tweeter. «Ces derniers jours, le nombre de cas de Covid- 19 a relativement augmenté et le nombre de cas graves nécessi- tant une réanimation est passé à 72 au cours des dernières 24 heures. C’est un indicateur auquel tout le monde doit faire attention, afin de ne pas vivre une troisième vague», a-t-il écrit. Pour le Dr Tayeb Hamdi, vice- président de la Fédération natio- nale de la santé, «certes, l’épidé- mie est contrôlée et la campagne de vaccination est assez avan- cée, même si nous n’avons pas encore atteint les 70 à 80% de la population cible pour l’immu- nité collective. Cependant, nous avons une faiblesse qui se situe dans notre capacité de dépistage et de séquençage qui reste limi- tée, ce qui fait que nous ne pou- vons pas évaluer dans les détails l’évolution de l’épidémie dans les régions» . Par ailleurs, constate-t-il, «nous faisons face à deux risques. Le premier est inhé- rent à une troisième vague, qui peut être indépendante de la présence des variants. Deuxièmement, c’est l’as- sociation de la 3 ème vague et des variants, qui a déjà

Les professionnels de santé aux aguets En tout cas, la situation actuelle interpelle les professionnels de santé, voire commence à les inquiéter. Ils craignent une dété- rioration des indicateurs sani- taires, surtout avec la présence du variant anglais, plus conta- gieux, et dans un contexte où la campagne de vaccination est au ralenti. Rappelons que le minis- tère de la Santé a fait état d’un total de 24 contaminés à cette souche au 20 février. Depuis, aucune nouvelle statistique n’a été donnée pour ce variant, mais on peut imaginer qu’en un peu

dessous de 1. Entre le 1 er et le 28 mars, le Royaume a enregistré 10.893 cas, soit une moyenne quotidienne de 389 contaminations. Sur la même période, 161 décès ont été enre- gistrés, soit une moyenne d’un peu moins de 6 morts par jour. Si, globalement, les indicateurs sanitaires se sont améliorés, force est de constater cependant que, durant la dernière quinzaine, le nombre de cas est un peu reparti à la hausse, passant de 5.171 du 1er au 14 mars, à 5.563 contaminations du 15 au 28 mars, soit une progression de 7,6%.

On aura certai- nement besoin de serrer la vis au niveau des mesures res- trictives, peut- être en avril, mai et une partie du mois de juin, estime le Dr Hamdi.

En réanimation, les malades sont de plus en plus jeunes, avec un profil de gravité alarmant,

constate le Pr Moutawakkil.

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