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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
MERCREDI 31 MARS 2021
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Inflation
◆ Ni marchés financiers, ni économistes, ni institutions officielles n'adhèrent à la thèse du retour de l'inflation au Maroc. La flambée des prix n'aura pas lieu B ank Al-Maghrib, puis le HCP, à quelques jours d'intervalle, ont donné des messages rassu- laire, s’établissant à 1,2% en 2021, après un taux de 0,5% en 2020, puis s’accélérant à 1,5% en 2022. Le HCP a, quelques jours plus tard, conclu que l'inflation devrait continuer à évoluer à des niveaux «relati- vement» contenus au cours de l'année 2021. des viandes rouges, l’alimen- tation de la volaille dépend de produits composés importés pour la plupart. La revanche du consomma- teur n'aura pas lieu Par A. Hlimi
n'ont pas retrouvé leur pou- voir d'achat d'avant-crise et ne sont pas encore confiants dans l'avenir. Dans son enquête sur le moral des ménages, menée en janvier, le HCP avait conclu que 73,1% des répondants à l'enquête estiment que la conjoncture est peu favorable pour acheter un bien durable, alors que 46,6% des ménages participants à l’enquête ont témoigné d’une dégradation de leur situation financière au cours des 12 derniers mois. Enfin, 67,5% s’attendent à une hausse des biens alimentaires. Et tant que ce climat de défiance règne, les consom- mateurs vont retarder leurs actes d'achat et auront une perception négative sur l'évo- lution des prix. Un cercle vicieux que le gouvernement doit rompre avec des mesures encore plus fortes en faveur de la demande. ◆
Frustré après le confinement et muni de l'espoir d'un chèque gouvernemental conséquent, le consommateur américain prend sa revanche et rattrape le temps perdu, provoquant des impacts réels sur les prix des services et des biens de consommation. Mais ce phé- nomène ne s'observe pas pour le moment dans d'autres pays, et nous en faisons partie. D'ailleurs, le HCP ne table pas sur une reprise de la demande intérieure au premier trimestre, d'autant plus que les restric- tions sont toujours présentes et les frontières fermées, gar- dant des pans entiers de l'éco- nomie à l'arrêt. Les citoyens
rants sur l'inflation, confortant les marchés financiers dans leur hypothèse dominante du moment. Mais il en faudra plus pour convaincre les citoyens qui perçoivent continuellement un renchérissement du coût de la vie. Aux Etats-Unis, les anticipa- tions d'un retour à l'inflation à court terme, porté par le plan de relance budgétaire et la dis- tribution d'aides directes aux citoyens, ont fait décaler les taux sans risque à la hausse durant tout le premier trimestre. Un événement similaire (hausse des taux) aurait eu des impacts néfastes sur notre marché des capitaux, où les investis- seurs font le pari, depuis plu- sieurs années, d’une tendance baissière durable du coût de l'argent. Mais, heureusement, ni Bank Al-Maghrib ni le HCP font de telles prévisions pour le moment. La Banque centrale estime qu'après la déflation de 2020, émanant de la demande, la reprise de l’activité et l’aug- mentation des cours internatio- naux du pétrole et de certains produits alimentaires devraient pousser les prix à la hausse, tout en demeurant à un niveau modéré, passant de 0,7% en 2020 à 0,9% en 2021, puis à 1,2% en 2022. La composante fondamentale de l'inflation connaîtrait une évolution simi-
La hausse des matières premières contrée par un Dirham fort Le HCP fait remarquer que les hausses des prix des huiles de table et des autres produits ali- mentaires tels que les céréales sont réelles. Mais l'huile de table ne représente que 1,7% des dépenses de consom- mation dans l'indice global, contre 7,07% pour le pain et les céréales. Heureusement, l’appréciation du Dirham par rapport au Dollar (-6,3% en jan- vier 2021, au lieu de-1,3% en 2020) et la perspective d’une bonne année agricole seraient de nature à maintenir le taux d’inflation au cours de l'année 2021 à des niveaux toujours modérés. La hausse des prix desmatières
Le HCP ne table pas sur une reprise de la demande intérieure au premier tri- mestre.
premières risque de s'étendre, cela dit, à la viande rouge, fait remarquer le HCP, ajoutant que près de
L'huile de table ne représente que 1,7%
des dépenses de consommation.
87% de l'alimentation et l'en- graissement animal sont com- posés de maïs, d'orge et de tourteau de soja, des produits totalement importés de l'étran- ger. Les œufs et les viandes blanches risquent aussi de subir les conséquences de cette hausse des matières pre- mières car, à l'instar de la filière
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