FNH N° 1026 _1

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 10 ET VENDREDI 11 JUIN 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Filière semencière

◆ Le développement du secteur a permis d’améliorer le rendement et la qualité. ◆ Le lancement de nouvelles variétés a assuré une certaine résilience face aux aléas climatiques. Un axe majeur pour réussir la nouvelle stratégie agricole

milliards de DH et la réalisation d’un chiffre d’affaires de 4,2 milliards de DH entre 2009 et 2020. Un grand travail en matière réglementaire et de référence- ment a été réalisé afin que les normes semencières du Maroc soient arrimées aux standards internationaux. A cet égard, le catalogue officiel marocain a été, au cours de la dernière décennie, très élargi pour regrouper de nouvelles varié- tés plus adaptées aux diffé- rents terroirs ou climats régio- naux du Maroc. Ces efforts ont permis d’assu- rer une couverture de la totalité de la demande en semences sélectionnées pour la céréa- liculture, principale branche du secteur agricole, dont le volume annuel atteint une pro-

duction moyenne de 2 millions de quintaux, soit une crois- sance de plus de 230% com- parativement à 2009. Même si lors du démarrage de la saison 2020/2021 le marché des semences avait connu quelques perturbations dans certaines régions où cer- taines variétés étaient indis- ponibles, force est de recon- naitre que l’approvisionnement en semences s’est déroulé normalement lors des précé- dentes saisons. Pour la pro- chaine campagne, un tel scé- nario est exclu. «La sécurisation des semences sélectionnées pour la céréa- liculture est très importante. Car les exploitants de cette filière représentent 75% des agriculteurs au niveau national, dont la plupart sont de petits et moyens fellahs. L’activité ren-

«L’utilisation des intrants de qualité a permis d’augmenter sensiblement la productivité et d’assurer une certaine rési- lience face aux aléas clima- tiques» , souligne Ouayach. La filière semencière implique plusieurs intervenants, dont notamment l’Institut natio- nal de la recherche agrono- mique (INRA), au niveau de la recherche et développe- ment des variétés, la Sonacos, au plan de la distribution, l’ONSSA, pour le contrôle de la qualité et, bien entendu, les opérateurs privés qui assurent plus de 90% de la production. Pour les autres filières, notam- ment les «fruits et légumes», le Maroc a réalisé de très bons résultats, qui lui ont permis d’améliorer sensiblement ses parts de marché à l’export et de faire face aux autres pro- duits concurrents notamment des pays méditerranéens, et ce grâce à un rapport qualité/ prix compétitif et aussi à leur disponibilité précoce. Ainsi, la filière «fruits rouges» a vu ses exportations bondir de 24% en 2020. Au niveau de la filière agrumes, les expor- tations ont grimpé de 9% et les produits maraîcher de 3%. L’utilisation des semences adaptées a permis de déve- lopper la filière melon, dont la superficie a augmenté de 67% depuis la mise en place du PMV. ◆

L’ agriculture est un secteur phare de l’économie natio- nale. Avec le Plan Maroc Vert (PMV), le Royaume a voulu donner une nouvelle impulsion à l’activité en améliorant la production et la qualité et en assurant une intégration de toute la chaîne de valeur. Afin d’y parvenir, un grand intérêt a été accordé à la filière semencière, dans la perspective d’assurer l’au- tosuffisance du pays, surtout pour les branches stratégiques, à l’image de la céréaliculture. Dès le lancement du PMV, un contrat-programme a été conclu entre l’Etat et la profes- sion qui a permis des inves- tissements de l’ordre de 3,7 Par C. Jaidani

Le catalogue officiel maro- cain des semences a été élargi pour regrou- per de nou- velles varié- tés plus adap- tées.

ferme également 70% de la surface agricole utile (SAU)», souligne Ahmed Ouayach, président de la Fédération nationale interprofessionnelle des semences et plants (FNIS). Au cours de la réalisation

Grâce à des semences perfor- mantes, le Maroc a amélioré les expor- tations de plusieurs filières.

du PMV, le taux d’utilisation de ces semences sélectionnées est passé de 11 à 24%, soit un niveau qui frôle la norme recommandée par la FAO. Tout laisse présager qu’avec «Generation Green», la filière semencière devrait se dévelop- per davantage.

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