FNH N° 1026 _1

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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 ET VENDREDI 11 JUIN 2021

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BLOC-NOTES 2.703.000 DH est le prix d’acquisition de ce plafond peint par Mohamed Melehi

Parution

◆ Intissar Haddiya, médecin néphrologue et profes- seure de néphrologie à la faculté de médecine d’Oujda, publie «Trahison pieuse», un roman fulgurant, plus pleurnichard et complaisant que jamais. C’est concis et totalement inattendu. Roman trépidant d’une trahison

La maison casablancaise, Eldon & Choukri Auctioneers, organise une vente aux enchères d’œuvres d’art le samedi 12 juin à partir de 17h, avec 141 œuvres au total. dirhams (lot 21) et 2.579.000 dirhams (lot 22), dimanche 30 mai à la Mamounia durant la vente aux enchères organisée par Artcurial Maroc, « Un printemps marocain ». Après que la société civile s’est mobilisée et s’est mise en branle pour lesdits plafonds, ces derniers ont été classés sur la liste du patrimoine national marocain et sont inter- dits de sortie du Royaume du Maroc. ◆ Réalisée pour l’hôtel Les Roses du Dadès à Kelâat M’Gouna, les deux plafonds (lots 21-22) ont quadruplé leur estimation et se sont vendus respectivement à 2.703.000 On y trouvera ce qui se fait de mieux en matière de peinture marocaine et orienta- liste comme « La cérémonie de la Baia’a devant les remparts », de Hassan El Glaoui, le diptyque sur peau de Belkahia, « Wood Spring » d’Ahmed Yacoubi, les œuvres monumentales de Drissi et Yamou, « L’école coranique » de Ben Ali R’Bati, « La sortie du Sultan Moulay Youssef » d’Henri Rousseau, « » de Gustave Flaschoen, « L’odalisque » de Jacques Majorelle ainsi que les œuvres de Ben Allal, El Farouj, Gbouri, Saladi, Miloud Labied, Hamidi, Chaïbia, Malika Agueznay, Najia Mehadji, Cruz Herrera, Van Biesbroeck et Mantel, entre autres. En plus, une belle sélection de bronze des artistes Ben Cheffaj, Ben Yessef et Ouazzani ainsi que l’imposante sculpture de Sijelmassi. ◆

Par R. K. Houdaïfa

L a révélation d’un étrange secret, lors des funérailles d’un riche commer- çant, fait basculer la vie paisible d’une famille de notables Rbatis. Hajj était un homme intègre, puissant homme d’affaires et respecté par ses pairs. Il avait secrètement épousé et eu un fils avec une très jeune fille qui était au service de sa femme. Cette jeune fille, une paysanne tirant profit de sa beauté, évoluera au fil du temps en une véritable «garce insupportable»… Trahison pieuse, dont l’un des personnages accumule les dupes - nommé par l’auteur «l'homme qui parvenait à tromper tout le monde» -, souligne cette vérité cruciale : l'hu- main - même l'ombrageux qui jure que jamais, au grand jamais, il ne cédera - éprouve un besoin passionné de croire. Ce que l'escroc promet pour demain est si considérable, si merveilleux, qu'il réduit à presque rien ce qu'il empoche aujourd'hui. Dans le roman, il y en a un. Un, qui a plusieurs noms en fonction des victimes (Said pour l'une, Karim pour l'autre). Il a tendance à abuser de la confiance des femmes entre deux âges. Il les séduit d’abord, ensuite leur fait miroiter l’amour et enfin les jette une fois qu’il a eu raison de leur argent. Après qu’il a soutiré du fric à Latifa - une ancienne prostituée sauvée de la débauche par un parfait homme puissant - qui ne conce- vait plus la vie sans lui, il jettera son dévolu sur Nora, une quadra fortunée. Cependant, Latifa ne découvrira l'arnaque que le jour des funé- railles en le croisant par hasard alors qu'elle le croyait à l'étranger… Trahison pieuse est une histoire pétrie de sus- pense dont les protagonistes issus d’univers

différents voient leurs destins converger de manière imprévisible autour de trahisons aux desseins divers. On y rencontre des personnages qui sacrifient le peu de drap qu'ils possèdent à la pro- messe d'une énorme couette de paradis dans laquelle s'enrouler jusqu'à la fin des temps. Peut-on échapper à l'escroquerie ? C'est dif- ficile, car il faudrait renoncer à être humain et à espérer en l'autre comme en l'avenir. Il n'est pas évident de s'arracher aux lendemains rêvés, pour considérer objectivement ce que l'on a - ou, en l'occurrence, que l'on n'a pas – entre les mains. L’auteur n’entraîne pas son lecteur aux lisières de la littérature, mais au fond du trou. ◆ *Du même auteur : Des ouvrages littéraires publiés par Cambridge University Press (New York) entre 1999 et 2005; Si Dieu nous prête vie (2016); L’inconnue (2019); Au fil des songes (2017, recueil).

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