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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 26 FÉVRIER 2021

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Bourse ◆ Relocalisations, e-commerce, substitution des importations... : de nouvelles thématiques vont driver la Bourse à moyen terme. Ces secteurs porteurs pour jouer la sortie de crise

péens. D’autre part, les mutations au niveau national résultant des différentes stratégies sectorielles et de la transformation du mode de consommation des ménages ont fortement impacté la structure des importations et, dans

teur immobilier depuis l’année 2011. En effet, la faible demande en logements et en projets d’infrastructures, conjuguée à une structure financière affaiblie par un fort levier, ont eu des effets négatifs sur l’ensemble du secteur, impactant fortement les niveaux d’utilisation des outils industriels (Ciments & Sidérurgie) et, par ricochet, leur profitabilité. Néanmoins, l’année 2015 marque un nouveau tournant pour le secteur BTP en termes de rentabilité, grâce aux plans de restructurations agressifs en matière de recapitalisation et d’assainissement des bilans. Le secteur industriel coté est un secteur très hétérogène en termes de nature d’activité, de taille ou de caractéristiques financières. Néanmoins, nous nous permettons de relever certaines observations d’ensemble. L’analyse de ses indicateurs financiers révèle une renta- bilité moyenne assez comparable aux bench- marks internationaux. La forte rentabilité du sous-secteur Énergie s’explique plutôt par la nature de l’activité au Maroc, qui consiste principalement en la distribution de carburants. L’évolution de cette rentabilité au cours des dix dernières années reflète le comportement d’un secteur assez tributaire de facteurs exogènes, tels que les prix des intrants ou encore des cadres réglementaires avec l’effet de la décom- pensation. Le secteur Industrie représenté à la Bourse de Casablanca (hors les minières) reste un secteur qui fait peu usage du levier financier, à l’image du faible taux d’investissement. Contrairement aux autres secteurs, les NTIC ont connu une bonne dynamique de croissance ces dernières années. En effet, depuis 2011, le secteur connait globalement une tendance haussière de la rentabilité finan- cière, qui a profité de la transformation digitale, du fort développement du paiement électro- nique couplé à une gestion efficiente des charges. Nous soulignons tout de même que cette rentabilité demeure fortement impactée par la conjoncture internationale du fait de la nature de la clientèle du secteur et par l’effet de change. Par ailleurs, l’utilisation du levier financier demeure faible, ce qui laisse de la marge pour un éventuel recours à de la dette pour financer un effet d’échelle plus important ou éventuellement de la croissance externe.

une moindre mesure, la structure du PIB national. Sur la période d’analyse 2008-2019, trois éléments phares ont eu un impact significatif sur l’économie nationale dans sa globalité : les effets du second tour de la crise de 2008 sur la demande et l’investissement au niveau national, l’orientation expansionniste de la politique monétaire visant à réduire le coût de financement de l’économie et

Les analystes ont réalisé une revue des facteurs déter- minants de la ren- tabilité des secteurs cotés au cours des 20 dernières années.

l’engagement de la réforme de compensation en vue de rétablir la structure et l’équilibre des finances publiques, notamment le déficit et l’endettement. BTP, TIC et télécoms (IAM et Orange) à la loupe Dans cette étude, la recherche de CDG Capital examine les entreprises des secteurs cotés, hormis les financières et les services, afin de mettre en évidence les différents facteurs qui sous-tendent les évolutions de leur perfor- mance financière. Ils étudient l’évolution des indicateurs financiers sur une période allant de 2008 à 2019 des secteurs BTP, industrie, NTIC et télécoms, secteurs auxquels ils ajoutent Orange pour laquelle l’information est dispo- nible. Le secteur des télécoms se caractérise par une forte rentabilité par rapport aux bench- marks internationaux. Cette rentabilité a toute- fois été en baisse constante pendant la dernière décennie, suite à un environnement fortement concurrentiel et au processus de maturation du marché intérieur, qui a fini par atteindre de forts taux de pénétration. Cette forte rentabilité a permis, par ailleurs, au secteur d’assurer un taux de distribution de dividendes très élevé, et d’utiliser l’effet de levier afin de financer un cycle de croissance externe à l’international mené par IAM. Le secteur BTP, comparé aux autres secteurs cotés, affiche la rentabilité la plus faible, soit 10% en 2019 (contre 27% en 2008). Cette faible rentabilité reflète la crise que traverse le sec-

L a crise du Coronavirus va accélérer des tendances qui se sont installées chez les sociétés cotées durant la der- nière décennie. Hors secteur financier, on peut imaginer que les thématiques télécoms et TIC, aidées par des structures financières saines et bien cramponnées au train de la transformation digitale, sont les grands gagnants de la crise, alors que le BTP et l'immobilier, qui ont abordé la bataille déjà fatigués et endettés, auront du mal à se rele- ver. Mais attention à ne pas mettre toutes ces entreprises dans le même sac, car de nouvelles thématiques sous-jacentes se mettent en place et pourront soutenir le bâtiment et l'industrie dès cette année. Si les gagnants et les perdants de la crise est un sujet traité en long et en large par les analystes et la presse, l'exercice auquel s'est adonnée la recherche de CDG Capital, mérite de s'y attar- der. Les analystes ont réalisé une revue des facteurs déterminants de la rentabilité des sec- teurs cotés au cours des 20 dernières années. Durant cette période, l’économie nationale a connu des évolutions importantes et multidi- mensionnelles. Ces évolutions émanent de plu- sieurs facteurs. D’une part, le contexte interna- tional a changé avec la survenance de la crise financière et économique de 2008, suivie de la crise de la dette souveraine des pays euro- Par A. Hlimi

Le secteur immobilier sera prin- cipalement touché indi- rectement par l'effet de la crise de la pandémie de la Covid-19.

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