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VENDREDI 26 FÉVRIER 2021

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tenu du fait que la campagne de vaccination dans notre pays est à son début et que nous sommes loin de l'immunité collective, mais aussi au regard du retard de livraison des doses commandées des vaccins», ajoute-t-il. Néanmoins, tempère-t-il, «on remarque aussi que même dans les pays où ce variant est pré- dominant, il existe une tendance baissière des cas de contamina- tion». L’inquiétude du Pr. Moutawakkil est partagée par le Dr Mounir Filali, biologiste, qui juge «la situa- tion plutôt préoccupante non pas tant par les chiffres annoncés, mais plutôt par la situation qui prédomine de l’autre côté de la Méditerranée». Car, de son avis, «il n’y a aucune raison de croire que nous serons épargnés. Nous sommes probablement à l’aube d’une nouvelle vague ou, plutôt, épidémie, si l’on considère que chaque nouvelle souche se com- porte comme un nouveau virus. Il faut juste espérer que cette nouvelle vague soit la plus douce possible».

décès ces deux derniers mois. Entre le 20 décembre et le 20 janvier, le coronavirus a fait 1.086 victimes contre 478 entre le 21 janvier et le 21 février, soit à peu près une moyenne qui passe de 34 à 15 décès quotidiens sur la période. Pour autant, avec au total 482.128 cas de contamination et 8.592 décès enregistrés dans le Royaume au 24 février, le taux de létalité reste stable à 1,8%. Parallèlement, si le taux de repro- duction du virus évolue toujours en dessous de 1, il s’est néan- moins légèrement détérioré : le R0 est ainsi passé de 0,85 à 0,91 entre le 14 février et le 21 février. Si à ce jour aucun variant sud- africain ni brésilien n’a été identi- fié sur le territoire national, la pré- sence du variant anglais pourrait cependant sensiblement boule- verser ces indicateurs sanitaires et inquiète les professionnels du secteur. Le professeur Said Moutawakkil, anesthésiste-réani- mateur, docteur en biologie et membre du Comité scientifique et technique national, ne dit pas autre chose. Selon lui, «l'exis- tence de 24 souches du variant anglais au Maroc constitue une source d'inquiétude pour le sys- tème de santé, dans la mesure où ce variant est caractérisé par une forte contagiosité qui peut sursaturer ce système, avec son corollaire qu’est l’augmentation de la mortalité». «La menace d'une vague liée à ce variant reste réelle et incite à une grande prudence, compte

ces mesures restrictives un cer- tain temps et nous mobiliser pour réussir la campagne de vaccina- tion, en espérant atteindre l'im- munité collective dans des délais raisonnables» , explique-t-il. Les messages diffusés réguliè- rement par la tutelle s’inscrivent d’ailleurs dans cette veine. Dans l’une de ses dernières com- munications, le ministère de la Santé appelle ainsi les citoyens à «redoubler de vigilance» et à «se conformer strictement aux mesures préventives», notam- ment la distanciation physique de plus d’un mètre, le lavage régulier des mains et, surtout, le port, «de façon correcte», du masque de protection. Un masque que l’on voit de plus en plus en pendouil- ler ou servir vulgairement de col- lier ras-du-cou. ◆

Pour le Pr Said Moutawakkil, la

menace d'une vague liée à ce variant reste réelle et incite à une grande prudence.

virus est toujours parmi nous et que nous n'avons pas encore atteint l'immunité collective. L’autre raison est aussi liée à la circulation et la large diffusion des variants dans le monde, qui constituent une sérieuse menace. Nous devons encore supporter

Vers un allègement des restrictions ?

Si une lecture linéaire des chiffres tend à montrer que la situation épidémiologique s’est améliorée, faudrait-il alors espérer un allè- gement des mesures restrictives? A l’évidence non. Pas pour l’ins- tant en tout cas, à en croire le Pr. Moutawakkil. « Même devant cette tendance baissière, nous devons garder à l'esprit que le

Le ministère de la Santé a élargi la vaccination à la tranche d'âge 60-64 ans. La priorité est donnée aux personnes ayant desmaladies à risque ou chroniques et qui disposent de l'Assurancemaladie obli- gatoire (AMO) et duRamed. La campagne se poursuit également avec la vaccination des per- sonnes de plus de 64 ans. Pour s’inscrire, il faut envoyer un SMS au numéro 1717 ou se connec- ter sur la plateforme liqahcorona.ma afin d’avoir un rendez-vous et le lieu de la vaccination. Au 24 février, 2.911.635 personnes ont été vaccinées auMaroc. La campagne de vaccination élargie

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