Carillon_2018_07_12

Mme Alshtewe a fait part également de la générosité dont a fait preuve sa com- munauté d’accueil. Il y a des gens qui ont aidé àmeubler leur logement. D’autres les ont soutenus moralement. « La première aide a été d’inscrire les enfants à l’école et d’inscrire les parents dans une école de langue », a expliqué Mme El-Khoury. D’ailleurs, les enfants parlent même le français à la maison désormais. Et bien qu’une interprète ait été néces- saire pour les fins de l’entrevue, pour que Mme Alshtewe puisse ainsi bien exprimer ses pensées, cette dernière commence à se défendre plutôt bien dans la langue de Molière. Pour l’appuyer dans son appren- tissage, Mme Alshtewe étudie deux fois par semaine au Centre Moi j’apprends de Rockland. Sonmari, quant à lui, a commencé à tra- vailler au Café La Roche, peu de temps après l’arrivée de la famille à Rockland. « Tous les services sont en anglais. Donc ça, c’est une lacune. Il essaie d’attraper des mots en français ici et là, mais puisqu’il n’étudie pas, il ne profite pas de l’appren- tissage du français. » Teriz Alshtewe se sent très bien encadrée dans sa communauté d’accueil. Elle ne s’imagine pas vivre ailleurs. « Elle sent qu’elle appartient à la communauté, qu’on s’intéresse à eux et elle dit que lorsqu’elle va commencer à travailler, ils vont s’ache- ter une maison. » Alors maintenant, l’objectif de Teriz Alshtewe est de bienmaîtriser le français, de terminer son secondaire, d’obtenir un emploi pour ainsi pouvoir acheter une maison à Rockland.

comité d’accueil composé de 18membres et coordonné par Donna Poupart, dans l’espoir d’améliorer le sort d’une famille syrienne. La générosité de la communauté s’est manifestée rapidement et une somme de plus de 25 000 $ a été amassée, rendant ainsi possible l’arrivée de la famille Hriz à Rockland. Car c’est avec cette famille que le dénommé Shadi a jumelé la paroisse Très Sainte-Trinité. Comme Teriz Alshtewe était enceinte au moment où on coordonnait sa venue au Canada, la date du voyage a dû être retardée pour que celle-ci puissemettre au monde son enfant. Celui-ci a vu le jour le 27 janvier 2016. Le lendemain, Mme Alshtewe s’est rendue à l’ambassade canadienne pour passer un test médical, une exigence afin de pouvoir venir au Canada. Le 29 février 2016, la famille Hriz a quitté le Liban et le 2 mars, ils ont mis les pieds pour la première fois dans leur pays d’ac- cueil. Mme Alshtewe a raconté que leur demande a été parmi les dernières traitée par le gouvernement canadien, qui allait alors atteindre son objectif d’accueillir 25 000 réfugiés syriens. Elle se souvient avoir été dans le dernier avion qui amenait les Syriens au Canada à partir du Liban. C’est avec la chair de poule que Mme Alshtewe se souvient de l’accueil qu’avait réservé la communauté de Rockland à sa famille. « C’était un accueil exception- nel par la communauté. Lorsqu’ils sont arrivés, ils ont vu tout le monde; tout le monde s’était mobilisé et à l’église, durant la premièremesse, le prêtre les a accueillis, les a nommés, leur a souhaité la bienvenue et les a présentés à toute la communauté », a traduit Mme El-Khoury.

PORTRAIT

APRÈS DEUX ANS, LA FAMILLE HRIZ TOUJOURS RECONNAISSANTE

CAROLINE PRÉVOST caroline.prevost@eap.on.ca

les maisons sont comme ça, proches. Il y a de l’amour entre les gens et entre les familles, ils s’entraident. Tout ce qu’elle avait là-bas, elle l’a trouvé ici, donc elle ne veut pas échanger ça contre quoi que ce soit. » Et plus tard, son mari en est arrivé au même constat. Et ce que Mme Alshtewe apprécie parti- culièrement, c’est l’importance accordée à la famille dans sa communauté d’accueil. « Elle sent qu’il y a une différence entre la vie en ville et la vie dans un village. Ici, tout est centré autour de la famille. La famille est au centre de tous les intérêts, de tous les services; donc elle sent que sa famille est protégée ici », a expliqué Mme El-Khoury. UN PÉRIPLE DIFFICILE Après avoir quitté d’urgence leur pays sous le son d’artillerie et de coups de feu, Teriz Alshtewe, sonmari, Mazen Hriz et leur fils âgé d’à peine 10 jours se sont réfugiés au Liban, où ils connaissaient certains membres de leur famille. La famille a passé cinq années dans ce pays frontalier de la Syrie. Cinq années pendant lesquelles M. Hriz a occupé un emploi de gardien de sécurité dans un immeuble d’habi- tations à Beyrouth, en échange d’une petite chambre pour y loger sa famille. Cinq années au cours desquelles Mme Alshtewe a donné naissance à ses deux autres garçons. Face à l’incertitude quant à ce que l’avenir pouvait réserver à leurs enfants, la famille Hriz a présenté une demande aux Nations Unies afin qu’on les inscrive sur une liste de réfugiés. Un certain Shadi, qui faisait le point d’attache entre les paroisses de la région de la capitale nationale qui souhai- taient accueillir des familles syriennes, a contacté les Hriz. De son côté, la paroisse Très Sainte- Trinité de Rockland avait mis sur pied un

Laisser tout derrière pour fuir la guerre qui ravage son pays…c’est le cauchemar qu’a vécu la famille de Teriz Alshtewe en décembre 2011. Après s’être réfugiée pendant cinq ans auLiban, cette famille syrienne a été accueillie à bras ouverts à Rockland. Plus de deux ans après leur arrivée, Mme Alshtewe est reconnaissante d’avoir pu retrouver lemême esprit de partage, d’amour et de communauté qui habitait son village natal. « Elle a dit qu’ils sont choyés, qu’ils sont chanceux d’être ici, dans notre commu- nauté, et que dès leur arrivée, c’était tou- jours le sourire, c’était l’amour, que tout le monde a offert son amour de toutes les façons possibles », a expliqué Aïda El- Khoury, chargée de projets du programme Réfugié aujourd’hui, entrepreneur demain (RAED), de la Cité des Affaires de La Cité. Celle-ci était présente lors de l’entre- vue avec Mme Alshtewe, afin de servir d’interprète. « Elle dit que tout lemonde l’aime ici. Tout lemonde aime sa famille et elle, elle aime tout lemonde aussi. Ils avaient besoin de cet appui parce qu’ils avaient été déplacés, pendant cinq ans, à l’extérieur de leur pays avec aucun espoir d’y retourner. Puis ils sont arrivés ici et ont été accueillis avec amour et sourires. Ils sont donc comblés de joie. » En fait, à leur arrivée, M. Hriz avait songé à se diriger vers Ottawa, où lamajorité des familles syriennes se sont installées, vivant ainsi toutes proches les unes des autres. « À ce moment-là, son mari voulait aller là-bas, mais elle trouvait que l’environ- nement (à Rockland) ressemblait à son village en Syrie. Dans son village, toutes

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