FNH N° 1018

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BOURSE & FINANCES

JEUDI 8 AVRIL 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Private Equity

Le secteur est resté dynamique malgré la crise L e Private Equity marocain continue de grandir. Et mal- gré les freins his- toriques auxquels Par A. Hlimi

◆ Le capital investissement a pu mobiliser plus de 1,35 Md de dirhams en 2020, soit sa 3 ème meilleure année en termes de collecte en 10 ans, et ce malgré la crise sanitaire.

20 sociétés (dont 2 réinves- tissements) ont pu profiter de 804 MDH d'investissements l'année dernière, avec un poids de plus en plus élevé des petits tickets, confirmant une tendance sous-jacente en place depuis l’instauration de l'initiative Innov Invest par la CCG. Ainsi, un quart des 20 investissements réalisés par les membres de l'AMIC en 2020 est en amorçage, soit 11 tickets inférieurs à 10 MDH. Les membres de l'AMIC se félicitent également de la résilience des entreprises accompagnées, qui ont vu leur chiffre d'affaires moyen baisser de 20% l'an dernier contre une moyenne natio- nale de 32%.

lement sur le marché secon- daire où les participations des fonds sont reprises par des acteurs industriels ou le management des entreprises investies.

Des sorties toujours difficiles à réaliser

L'un des principaux maux structurels auxquels sont confrontées les sociétés de gestion du secteur, réside dans la difficulté de sor- tir de leur position. La voie royale, celle de l'introduction en Bourse, reste compliquée pour plusieurs raisons. La première est la taille des tic- kets, pas suffisamment éle- vée pour constituer un tour de table institutionnel ni pour intéresser les banques d'af- faires dont les commissions sont relativement élevées, ce qui décourage les entrepre- neurs. Tarik Haddi et les membres de l'AMIC espèrent d'ailleurs la mise en place d'une assis- tance technique au profit de ces entreprises pour facili- ter les IPO. La Bourse de Casablanca et l'AMMC ont mis en place un cadre favo- rable pour faciliter ces opé- rations par un marché dédié aux PME, avec des règles plus souples et un Fast track pour les entreprises Elite auprès de l'AMMC. Mais l'ef- fet taille continue vraisembla- blement de limiter l'intérêt de ces entreprises aux yeux des banques et des investis- seurs potentiels. En 2020, 10 actes de désinvestis- sement ont tout de même été réalisés pour un mon- tant de 220 MDH, principa-

sont confrontés les acteurs du secteur, notamment en matière de fiscalité et de dif- ficultés de sortie, auxquels s’ajoutent les conséquences de la crise sanitaire, les sociétés de gestion ont pu mobiliser 1,35 Md de dirhams en 2020. «C'est la troisième meilleure année de la décen- nie» , s'est félicité Tarik Haddi, président de l'AMIC, associa- tion qui regroupe les acteurs du secteur, à l'occasion d'une conférence de presse ce 7 avril.

Les institutionnels boudent toujours

A fin 2020, les sorties affichent un TRI brut moyen de 13%, ce qui représente un net pour les investisseurs compris entre 8 et 9%. Ceci, pour des durées d'investissement moyennes de 6,3 ans. Autant dire que cette classe d'actifs affiche des rendements qui défient toute concurrence sur le mar- ché des capitaux. Pourtant, les institutionnels ne se bousculent pas pour implé- menter ce type d'investisse- ments. Outre les mésaven- tures du passé que certains n'ont toujours pas digérées, les règles prudentielles et la taille des tickets sont là aussi des obstacles. Pour l'AMIC, qui compte rencontrer les assureurs et les caisses de retraite pour mettre à plat ces freins, les sociétés de gestion doivent également renforcer la recherche de cibles cré- dibles à fort potentiel pour séduire encore plus les bail- leurs de fonds. Et sur ce point, ils ont matière à faire, puisque le secteur dispose actuelle- ment de 3,2 Mds de dirhams disponibles pour financer de nouvelles participations. ◆

A fin 2020, les sorties affichent un TRI brut moyen de 13%.

Tarik Haddi, président de l'AMIC

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