FNH 1036

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

DU 23 & 24 SEPTEMBRE 2021

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Motorisations hybrides ou électriques

◆ Cela est dicté non seulement par des contraintes écologiques, mais aussi économiques. ◆ Fortement diésélisé, le marché marocain est à contre-courant des tendances mondiales. Pourquoi l’Etat doit soutenir la voiture verte

processus. Conséquence : les acquéreurs marocains seront confrontés à une véritable pro- blématique relative à l’offre. Le risque de perturbation est fort probable.

contre encouragée à travers des textes de loi, qui impose- raient aux compagnies pétro- lières et aux communes un quota bien défini. L’hybride subit, quant à lui, un déficit de communication énorme. En effet, les automo- bilistes marocains redoutent encore cette technologie, bien qu’elle ait fait ses preuves et montré sa fiabilité. Ils prennent également en considération la forte décote à la vente. Pour soutenir la voiture verte, l’Etat doit donner l’exemple en équipant progressivement son parc roulant par ce genre de véhicules, particulièrement les communes et les administra- tions dont l’usage est essen- tiellement de type urbain. En l’absence d’une prime à l’achat ou à la casse, il serait souhaitable d’accorder de nouvelles incitations fiscales en réduisant par exemple le taux de la TVA ou en suppri- mant les frais d’immatricula- tion. La transition du parc rou- lant national vers les voitures vertes permettra également de réduire la facture pétrolière et, par ricochet, préserver les avoirs en devises. ◆

Le faible réseau de bornes de recharge est un handicap

«Les Marocains sont très conservateurs dans leur choix. Le basculement vers l’électrique ou l’hy- bride devrait prendre du temps. Il est donc recom- mandé de préparer les

majeur pour la pro- motion de la voiture électrique.

automobilistes marocains à cette transition à travers un important effort en matière de sensibilisation et de promo- tion» , souligne Karim Kadiri, expert en automobile. Le taux de pénétration de la voiture verte est faible sous l’effet de plusieurs contraintes. Pour la voiture électrique, le nombre de bornes de recharge ne dépasse pas une centaine et ne concerne que quelques grands axes routiers. Du coup, les automobilistes concernés disposent d’un rayon de cir- culation très limité, y compris dans le circuit urbain. L’extension du réseau de ces bornes ne peut se faire uni- quement à l’initiative des sta- tions-service. Elle doit être par

moteurs thermiques, notam- ment diesel. A contre-courant de cette ten- dance, le marché marocain est fortement diésélisé avec une part de plus de 95%. Un niveau inédit dans le monde ! Ce constat présente à terme un risque majeur du fait que la quasi-totalité des construc- teurs a annoncé que d’ici 2030, ils ne produiront plus de voitures diesel et devront se focaliser sur l’électrique ou l’hybride. Certaines firmes comme Volvo, Toyota ou Porsche ont déjà entamé ce

L a voiture verte (élec- trique ou hybride) connait partout dans le monde un intérêt grandissant aussi bien auprès des construc- teurs que des automobilistes. Ces dernières années, les constructeurs ont lancé des mégaprojets pour diversifier l’offre. Ils ont investi quasiment tous les segments, y compris l’utilitaire afin de répondre aux besoins des acquéreurs. Cette tendance n’est pas le fruit du hasard puisque les gouverne- ments, notamment des pays développés, ont lancé toute une panoplie de dispositions pour encourager la mobilité durable et réduire la pollu- tion atmosphérique. Ces pro- grammes englobent des inci- tations fiscales, des subven- tions et aussi des restrictions réglementaires afin de réduire au maximum la circulation des véhicules fonctionnant aux Par C. Jaidani

La plupart des construc- teurs ont annoncé que d’ici 2030, ils ne produiront

plus de voi- tures diesel

En dépit de quelques mesures pour encourager la voiture verte, comme l’exonération de la vignette, de la taxe de luxe ou de la limitation des droits de douane à 2,5%, leMaroc est tou- jours à la traîne dans ce domaine. Le nombre d’immatriculations est très timide. La meil- leure performance a été enregistrée en 2019 avec 1.417 livraisons contre 1.140 en 2018 et 342 seulement en 2017. Sous l’effet de la crise sanitaire, cette catégorie a réalisé un volume de 1.018 immatriculations en 2020, soit un recul de 19,7%. En conclusion, la voiture verte ne représente qu’une part insignifiante du parc (0,9%) comparativement au volume total des ventes, qui tourne autour d’unemoyenne de 160.000 unités écoulées par an. LeMaroc toujours à la traîne

et devront se focaliser sur l’électrique ou l’hybride.

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