Carillon_2016_02_12

Les bénévoles Véronique Dionne et Josée Deslauriers ont décrit leur expérience en tant que bénévoles pour les Services d’aide aux victimes Prescott-Russell Victim Services (SVS). —photo Alexandra Montminy

Le désir d’aider les plus vulnérables

ALEXANDRA MONTMINY alexandra.montminy@eap.on.ca

l’endroit est sécurisé, nous avons 45minutes pour envoyer des bénévoles sur la scène », a décrit Mme Deslauriers. De 16 h 30 à 8 h, elle est donc de garde les nuits, une semaine sur deux. « On reçoit souvent des téléphones au beau milieu de la nuit! Il faut être prêt à toute heure », a-t-elle indiqué. Pour Véronique, l’expérience auSVSest un peu plus récente. Elle est encore en période de shadowing , c’est-à-dire en période d’observation. « J’ai récemment gradué en criminologie

que le désir d’aider s’est manifesté. « J’ai malheureusement vécu une invasion à domicile lorsque j’habitais à Cornwall et ça a été une expérience assez traumatique dans ma vie. Je vivais seule et le soutien des services d’aide aux victimes de Stormont, Dundas, Glengarry et Akwesasne m’a beaucoup aidé. C’était en 2012; je ne sais pas où je serais sans le soutien que les bénévoles m’ont apporté. Lorsque j’ai déménagé dans la région, je savais qu’il y avait ce service

à une multitude de scénarios, le plus souvent sur des scènes d’événements traumatisants, ce qui peut quelque fois être difficile à apprivoiser. « Moi, j’ai fait beaucoup d’interventions marquantes. Surtout quand il y a un décès d’enfant, ça c’est vraiment marquant. Ça et les suicides. Les circonstances font que tu as des images qui peuvent te rester. Un décès, ce n’est jamais évident mais un suicide, c’est pire à cause de toute la stigmatisation qui l’entoure. La famille vit souvent des émotions encore plus fortes que lors d’un décès pour causes naturelles, disons », a-t-elle expliqué. Lorsque de telles situations surviennent, il est d’autant plus difficile de trouver la bonne façon d’agir avec les victimes. « Lors d’un décès, le côté humain prend un peu la place. Il faut faire attention à ce qu’on dit, même si on ne veut pas blesser personne. Et ça, c’est une possibilité, parce qu’on croit dire la bonne chose et finalement ce n’était pas le cas. On donne aussi beaucoup d’information; le but des bénévoles c’est d’arriver et donner un soutien émotif, puis de donner des renseignements au sujet des ressources. » Ce qui les rend particulièrement fières, c’est de savoir que les personnes avec lesquelles elles sont intervenues pourront aller mieux, un peu grâce à elles.

Le désir d’aider son prochain est définitivement inné chez Josée Deslauriers et Véronique Dionne, toutes deux bénévoles pour les Services d’aide aux victimes de Prescott-Russell Victim Services (SVS). Les deux femmes apportent du soutien émotif aux personnes ayant vécu des situations difficiles, et ce, partout dans la région. Leur plus belle récompense? C’est le sentiment d’avoir fait une véritable différence dans la vie de leurs clients. « Je suis chef d’équipe. Le centre d’appel de la Police provinciale de l’Ontario me téléphone quand je suis de garde et je dois réagir rapidement », a expliqué Josée Deslauriers, qui est bénévole pour SVS depuis près de trois ans. En effet, lorsqu’une situation d’urgence se déclare, elle a 75 minutes pour mettre en place l’équipe de bénévoles qui sera prête à intervenir aux quatre coins des comtés de Prescott et Russell. « Je dois passer au travers d’une liste de questions importantes, comme où se trouve l’agresseur, combien de personnes y a-t-il sur les lieux, etc. Tant que je n’ai pas eu de réponses àmes questions, nous ne pouvons pas envoyer de bénévoles sur les lieux, puisque la sécurité est la priorité. Lorsque

offert dans Prescott- Russell. J’ai eu envie de redonner à ma communauté et de devenir bénévole », a-t-elle raconté. Malheureusement, même sur des interventions de cas semblables au sien, elle ne peut révéler sa propre expérience. « J’ai vécu les deux côtés et, d’un sens, c’est

« J’ai vécu les deux côtés et, d’un sens, c’est difficile, puisque je ne peux pas divulguer ces informations aux victimes. Mais parfois j’aurais le goût de leur dire ‘Je vous comprends vraiment’ ». –Josée Deslauriers

et sociologie de l’Universitéd’Ottawa et c’est en faisant des recherches sur le Web, que j’ai trouvé SVS. Leur site est vraiment bien et ça m’a donné le goût de faire du bénévolat. Au Québec, il n’y avait pas de possibilité de faire du bénévolat dans les Centres d’aide

aux victimes d’actes criminels (CAVAC), donc la région de Prescott-Russell me permettait d’avoir de l’expérience sur le terrain », a-t-elle relaté. Pour Josée Deslauriers, c’est en vivant elle-même un événement traumatique

difficile, puisque je ne peux pas divulguer ces informations aux victimes. Ça ne serait pas vraiment éthique. Mais parfois j’aurais le goût de leur dire ‘Je vous comprends vraiment’ ». Les bénévoles sont amenés à assister

Le Carillon, Hawkesbury ON.

12

Le vendredi 12 février 2016

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online