Portrait
Aurèle Constantineau : un pompier qui fait long feu
allait accorder sa plus grande énergie : « Lorsque j’ai démarré, on était amené à sortir environ 30 fois par année. Les temps ont changé, désormais ce sont 110 fois que les pompiers volontaires doivent sortir par an. » Une plus grande présence qui doit être aujourd’hui complétée par de plus grandes connaissances des règles de sécurité et des premiers soins. Aux yeux de M. Constantineau, le rôle de communication des pompiers s’est aussi étoffé: « Il faut véritablement savoir travailler en équipe, approcher les gens de la communauté. » C’est comme les soirs de la Halloween, où les pompiers sont amenés à surveiller les enfants qui font du porte-à- porte pour récolter les fameux bonbons : « L’un d’entre eux s’était perdu il y a deux ans. C’était à nous de le chercher. Ça fait partie du métier. » Les sorties ne sont, malgré tout, pas des promenades de santé. M. Constantineau se souvient encore lorsqu’il y a 5 ans, ses collègues et lui n’avaient pu sauver la vie de passagers victimes d’un accident sur l’autoroute 417 : « C’est toujours très difficile, d’autant que la communauté est petite et que tout le monde se connait. L’un d’entre nous connait toujours au moins l’une des victimes. Cela laisse des cicatrices. » Les difficultés du métier pourraient-elles éteindre définitivement cette flamme du dévouement, voire le faire verser dans le pessimisme et le regret du « temps ancien »? Mais non. « Beaucoup de monde disent que les gens sont moins solidaires qu’avant dans les villages. Ce n’est pas mon opinion. Je me souviens encore de la cohésion dont nous avons tous fait preuve à Limoges lorsque le verglas a recouvert le village en 1998. » Reste que les opportunistes diront qu’Aurèle Constantineau pourrait désormais profiter pleinement de sa retraite et s’adonner à ses loisirs. « Ma passion, c’est de servir la communauté, voilà tout », rétorque-t-il en toute simplicité. Comme si le dévouement était finalement la plus grande flamme de cet éternel pompier.
S ÉBASTIEN P IERROZ sebastien.pierroz@eap.on.ca
LIMOGES | Il joue encore au hockey tous les lundis soirs, pratique encore d’autres sports et surtout, il enfile chaque semaine son costume de pompier volontaire. La carrure encore svelte, les cheveux étonnements bruns, Aurèle Constantineau, 65 ans, semble repousser les premiers signes de la vieillesse. Vieillesse : un mot qui ne semble pas faire partie de son vocabulaire. Même si le chef du secteur Ouest du Service des incendies de la Nation (celui de Limoges et de St-Albert) demeure le seul « pompier fondateur » en activité de la caserne de Limoges. « J’ai été le premier à mettre les clefs dans la serrure de la caserne en 1976 lors de la création du Service des incendies», confie M. Constantineau. C’est justement un peu par hasard que ce jeune fonctionnaire au gouvernement fédéral à Ottawa avait décidé de pousser cette porte : « J’étais résident de Limoges depuis deux ans. Je cherchais une activité pour m’insérer dans la communauté. » Faire quelque chose pour les autres, cette devise avait aiguillé toute son enfance. « Nous étions une famille de 18 enfants, j’étais le neuvième. Pour moi, l’entraide avec mes frères et sœurs, mais aussi les voisins a toujours été quelque chose de naturel. » M. Constantineau garde en mémoire les paniers de nourriture que les voisins s’échangeaient lors de son enfance à Cornwall. Si les voisins deviennent plus tard les résidents de Limoges, c’est pourtant le même objectif qui l’animera. Outre son rôle de pompier volontaire, M. Constantineau collectionne alors les titres au sein de la communauté : président du centre communautaire de Limoges, membre du comité de la paroisse et encore dernièrement, membre du Comité des citoyens de Limoges. C’est cependant avec les pompiers qu’il
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photo Sébastien Pierroz Aurèle Constantineau a celebré , cette année, ses 35 années comme pompiers à la caserne de Limoges.
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