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CULTURE
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 7 OCTOBRE 2022
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mitraille les «condamentalistes», dégomme les tyrans, passe à la tronçonneuse les flics. Le public swingue et se laisse transpor- ter par cette tempête contesta- taire. Foire aux verbes, sons et rythmes les plus divers, il attire la multitude venue se tremper dans les eaux vives d’un reggae made in Jamaica – de Kingston plus précisément. Quelques minutes plus tard, Shengen Clan rengaine leurs chavirants instruments, au grand dam de la foule électrisée. Elle aimerait tant que la fête se pro- longe. Mais elle a vécu ce que vivent les roses, laissant dans son sillage des senteurs obsé- dantes dont les festivaliers sont imprégnés à jamais. Hoba hoba spirit, rockers jubi- lants, auxquels revenait l’hon- neur du baroud final, se sont déchaînés et, avec eux, une foule immense, en véritable transe collective. Tous firent sensation aussi bien par leur musique juvénile et percutante que par leurs paroles, profondé- ment engagées, qui décrient les tares sociales et l’indifférence des politicards. Ainsi, pendant près d’une semaine (6 jours exactement), Casa a vibré, de tout son âme, et avec un cœur enjoué, aux rythmes à la fois doux et rageurs de L’Boulevard. Les spectacles sont courus, toutes générations confondues. Les mêmes jeunes, qui sont venu.e.s applaudir Teltach et son punk déjanté ont succombé au charme du roots d’Alborosie. Et les parents, quand ils les accompagnent, découvrent, non sans surprise agréable, la musique juvénile de Betweenatna, Hoba Hoba Spirit… Le secret de cet engouement inespéré réside dans la pro- grammation inédite, audacieuse surtout, et résolument éclec- tique. Mais pourquoi le cacher, L’Boulevard, c’est d'abord - surtout - la promesse de fêtes impromptues et de moments de pure convivialité. Pas seulement
le temps de concerts ravageurs et dynamités, genre Kreator (en 2007), The Exploited (2008), Sepultura (2010) ou Arch Enemy (2011)… Pas seulement le temps de découvrir les nombreuses facettes des musiques actuelles marocaines. Mais aussi quand
se décline l’inattendu. Détrompez-vous vite. L’inattendu, ici, c’est un «café» pris avec un musicien après sa prestation; un tête-à-tête avec un artiste dans sa loge; une discussion autour de la danse chez Liquide Bridge qui vous
fait l’honneur de son stand au Souk associatif… C’est cet inventaire à la Prévert qui a fait tout le charme de L’Boulevard. Désormais, on l’attendra comme une fête de famille où l’on sait qu’il va y avoir beaucoup d'émo- tions à partager. ◆
L'oreille en coin
◆ Le mystérieux collectif «L’Entourloop», grands mordus de vinyles et de cinéma d’antan, insatiables diggers en quête constante de sample, a enchanté le public de L’Boulevard, dimanche 2 octobre. C’est la première fois qu’ils se produisent en Afrique. Nous les avons rencontrés. Une entourloupe, en boucle
Finances News Hebdo : Où sont les infatigables seniors du collectif «L’Entourloop», King James et Sir Johnny ? L’Entourloop : Les deux grands- pères sont allés se coucher… ils sont fatigués (rires) ! C’est pourquoi on ne les fait jamais parler. Mettre des personnes pour les représenter était un choix de leur part, d’au- tant plus qu’ils n’aimeraient pas être sous le feu des projecteurs. Ils aiment entretenir le mystère; être un peu mystique. Soit. C'est ce qui fait le charme du projet, je pense. F.N.H. : PPourquoi donc ce parti pris ? L’Entourloop : C’est pour lais- ser parler les autres membres du collectif. Les «papis» défendent le fait d’être un collectif. Nous sommes basés à Saint-Etienne et nous sommes 6 à composer «L’Entourloop», voire même plus. Pour les lives, nous accueillons généralement des artistes de pres- tige tels que le chanteur originaire des îles Bermudes, Troy Berkley, le MC Holondai BlabberMouf et le trompettiste Parisien N’Zeng. Nous les avions invités spécialement pour la tournée.
L’Entourloop : Chacun est libre de l’interpréter comme bon lui semble, dans le sens où l’on y retrouve autant d’influences, d’idées… Nous nous nourrissons de beaucoup de styles musicaux, notamment du jazz. Mais pas que. C’est surtout du hip-hop, reggae, calypso … Certes, nous sommes vraiment ce qu'on appelle «cross-over». Nous n'avons pas un style défini, mais nous aimons le décrire comme «Banging hip-hop inna Yardie Style». F.N.H. : Votre dernier opus ? L’Entourloop : «La clarté dans la confusion» est notre troisième album. Il comporte 20 titres et pas moins de 32 invités venus des quatre coins du monde. On passe du reggae au raggamuffin, en frôlant
le dub et le hip-hop. Le tout, moyen- nant des samples (des acapellas, des répliques de films…) et des mix purement groovy. F.N.H. : «L’Entourloop» ? L’Entourloop : C’est le nom d’un film français - avec notamment Jean-Pierre Marielle-, mais écrit dif- féremment. Il y a un jeu de mots en référence à tout ce que nous aimons : l’entourloupe qui désigne un mauvais tour joué à quelqu’un; loop qui renvoie à la «boucle». C’est parti, il y a maintenant presque 10 ans, du fait que nous faisions des remixes. Et du coup, c’est un peu ça «L’Entourloop» : surprendre l’audi- toire avec notre manière de marier des acapellas de rappeurs à des rythmes reggae… ◆
F.N.H. : Comment définir votre musique ?
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