FNH N° 1044 ok

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SOCIÉTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 18 NOVEMBRE 2021

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en lipides, ajoutée à notre style de vie dominé par la sédentarité et le manque d’exercices physiques, favorise le diabète. L’augmentation des cas de surpoids et d’obésité est aussi un facteur favorisant. En 2017, le nombre de diabétiques était de 2,7 millions, dont 49% méconnaissaient leur mala- die, et 2,2 millions de personnes étaient pré-

diabétiques. A ce chiffre s’ajoutent 20.000 enfants atteints de diabète. Dans le Royaume, chaque année 35.000 à 45.000 nouveaux cas de diabète sont enregistrés et près de 24.000 personnes meurent du dia- bète. Ce sont les femmes qui payent le plus lourd tribut, avec 5.070 décès chez les personnes âgées de 30 à 69 ans (contre 4.490 chez les hommes).

Le diabète vient en 4 ème place dans les dépenses de l’AMO après l’insuffisance rénale, les tumeurs malignes et l’hyper- tension artérielle.

Chez les personnes âgées de plus de 70 ans, la mortalité des femmes est encore plus forte : 9.280 décès contre 5.180 chez les hommes. F.N.H. : Qu’en est-il de la prise en charge de cette pathologie au Maroc ? A. B. : Le thème de cette journée du diabète est «Accès aux soins pour traiter le diabète». Faisons le point sur l’importance de la prise en charge du diabète dans notre pays et l’accès aux traitements. A ce titre, il est important de souligner les efforts du ministère de la Santé et des communes qui achètent de grandes quan- tités de médicaments antidiabétiques pour les mettre à la disposition des patients démunis. Il faudrait aussi souligner l’apport des médi- caments génériques, en termes d’accessibi- lité aux traitements et en termes d’économies réalisées au profit des patients. En 2020, ces médicaments ont permis aux patients maro- cains d’économiser 56,8 millions de dirhams uniquement sur l’année 2015 et 227 millions sur la période 2015-2020. Concernant le remboursement des médi- caments antidiabétiques, le Rapport annuel global 2018 de l’Agence nationale de l'as- surance maladie (ANAM) nous apprend que 51,5% des dépenses de santé dans notre pays sont dédiées aux affections de longue durée (ALD). Le diabète, à lui seul, repré- sente 10,4% de l’ensemble des dépenses des ALD. L’approvisionnement en médicaments coûte à l’Etat plus de 140 MDH annuellement (environ 14 millions d’euros), et 60% de ces dépenses concernent l’insuline. Le diabète vient en 4ème place dans les dépenses de l’AMO après l’insuffisance rénale (27,4%), les tumeurs malignes (23,4%) et l’hypertension artérielle (10,7%). Les dépenses consacrées par les patients au Maroc à l’achat des médicaments antidiabé- tiques ont atteint, en 2020, 1,435 milliard de dirhams. 686,1 millions de dirhams sont consa-

F.N.H. : Dans quelle mesure le dia- bète constitue-t-il un facteur de risque dans l’infection par le Sars- Covid-19 ? A. B. : Il est vrai que des facteurs tels que le diabète, l’hypertension artérielle ou l’obé- sité sont des facteurs de risque qui peuvent aggraver la Covid-19, mais il faut préciser que l’on parle de personnes dont le diabète ou l’hypertension ne sont pas équilibrées. Une personne diabétique dont la glycémie est parfaitement équilibrée ou la personne dont l’hypertension est bien contrôlée n’est pas plus exposée qu’une personne non diabé- tique ou non hypertendue. F.N.H. : Quelle différence y a-t-il entre les diabètes de types 1 et 2, et le diabète gestationnel ? A. B. : En dehors du diabète gestationnel qui peut apparaitre au cours d’une grossesse, et qui représente surtout un danger pour la grossesse, mais qui va disparaitre dans la majorité des cas, il existe en effet deux types de diabète : le diabète de type 1 et le diabète de type 2. Il s’agit d’affections de longue durée (ALD). Le diabète dit «de type 1», éga- lement appelé diabète insulino-dépendant, est dû à une absence de sécrétion d'insuline par le pancréas. D’ailleurs, dans ce diabète, des facteurs d’hérédité peuvent intervenir. Le type 1 touche environ 10% de l’ensemble des diabètes et il apparait surtout chez les jeunes personnes, qui vont rester des diabé- tiques insulino-dépendants à vie. Le diabète «de type 2» également appelé diabète non insulino-dépendant ou diabète gras, est dû non pas à une carence d’insuline, mais plutôt à une mauvaise utilisation de cette hormone par les cellules de l'organisme malgré une

crés à l’achat des antidiabétiques oraux (ADO) et 357,4 millions de dirhams aux insulines. En volume, ces dépenses correspondent à l’achat de 10,4 millions de boîtes d’antidiabétiques, dont 9 millions aux antidiabétiques oraux et 1,3 million de boîtes d’insuline. Le fait que les insulines ne représentent que 12,5% du volume des achats s’explique par le fait que le diabète de type 1, où elle est essentielle- ment utilisée, ne représente que 10% des cas de diabète. Le fait que ces mêmes insulines représentent 34% en valeur (contre 12,5% en volume) s’explique par leurs prix en moyenne, bien plus élevés que ceux des ADO. Le meilleur moyen pour éviter une atteinte du diabète de type 2 est d’avoir une vie saine, avec des exercices physiques réguliers et de s’abstenir des abus de sucres et de lipides qui favorisent l’excès de poids, voire l’obésité, sachant que cette obésité favorise à son tour le diabète. Dans le cas où la maladie est déjà installée, le patient doit bien gérer sa maladie pour rester en bonne santé. Il ne faut pas oublier qu’un diabétique bien équilibré peut vivre plus longtemps et avec une meilleure qualité de vie qu’un non diabétique qui a une mauvaise hygiène de vie. Le diabétique doit se faire sur- veiller régulièrement par son médecin traitant. Il doit surveiller sa glycémie (taux de sucre dans le sang), mais aussi ses lipides (choles- térol LDL, HDL et triglycérides). De temps en temps, il doit surveiller aussi sa fonction rénale et les autres organes cibles. Le diabétique doit suivre régulièrement son traitement et respecter les doses prescrites. L’objectif de cette prescription est de ramener les taux de sucre à des valeurs normales pour éviter des complications et protéger les organes vitaux (ou cibles).

Au Maroc, chaque année 35.000 à 45.000 nou- veaux cas de diabète sont enregis- trés et près de 24.000 personnes meurent du diabète.

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