FNH N° 1044 ok

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SOCIÉTÉ

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JEUDI 18 NOVEMBRE 2021

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sécrétion normale. Cette dernière forme de diabète apparait en général à un âge plus avancé et peut être favorisée par un certain nombre de facteurs, dont une alimentation déséquilibrée ou le surpoids et l’obésité. C’est donc une forme de diabète évitable moyennant une bonne hygiène de vie. Le diabète de type 2 est la forme de diabète la plus fréquente, puisqu’elle représente 90% de l’ensemble des cas de diabète. Concernant le traitement, le diabète de type 1 est traité avec de l’insuline, injectée régulièrement, pour abaisser le taux de glucose dans le sang. Le diabète de type 2 est, par contre, traité avec des antidiabétiques oraux (ADO) sous forme de comprimés. Les traitements par les ADO sont moins contraignants et moins coûteux que ceux des insulines. Parmi les ADO, les sulfamides et les biguanides sont les familles d’ADO les plus anciens, les plus utilisés et les moins coûteux. A côté de ces 2 familles d’ADO, de nombreuses autres sont apparues plus récemment sur le marché pharmaceu- tique mondial et au Maroc. L’introduction de nombreux médicaments génériques parmi les antidiabétiques oraux ont permis une impor- tante baisse des prix, tout en offrant le même niveau d’efficacité et de sécurité que les prin- ceps. Parfois, le médecin prescripteur peut être amené à associer plusieurs types d’ADO pour obtenir une meilleure efficacité, mais par- fois un seul suffit. L’année 2021 marque justement les 100 ans de la découverte de l'insuline. Cette hormone indispensable pour le traitement des diabètes insulino-dépendants a connu de grands pro- grès à partir des années 80 avec l’avène- ment de la biotechnologie médicale, qui a mis à la disposition des patients une insuline «humaine» en remplacement des insulines animales, extraites des pancréas de bœufs ou de porcs.

Le diabète de type 2 est la forme de diabète la plus fréquente au Maroc, puisqu’elle représente 90% de l’ensemble des cas de diabète.

Au Maroc, le diabète à lui seul repré- sente 10,4% de l’ensemble des dépenses des affections de longue durée.

F.N.H. : L’alimentation a son impor- tance pour réguler le diabète. Comment manger équilibré et quel régime adapté à suivre ? A. B. : Tout d’abord, il est important de dis- tinguer entre le diabète insulino-dépendant et celui qui n’est pas insulino-dépendant (diabète de type 2). Dans ce dernier cas, l’objectif du médecin traitant sera de réduire le poids du patient obèse ou en surpoids et de l’amener vers une alimentation plus équi- librée avec moins de sucres, et notamment les sucres rapides. Dans le cas du diabète de type 1 ou insulino-dépendant, c’est un peu plus compliqué, car avec le traitement avec l’insuline, on doit lutter contre l’hyper- glycémie (excès de sucre dans le sang) sans tomber dans l’excès inverse, avec les risques d’hypoglycémie (baisse importante de sucre dans le sang) pouvant aller jusqu’au coma diabétique. Le régime dans ce cas est moins sévère que dans le cas du diabète de type 2. Aujourd’hui, des appareils de mesure de

la glycémie (Glucomètre) sont disponibles à des prix très accessibles (entre 200 et 400 DH). Ils permettent aux patients de surveiller leurs taux de glucose dans le sang chez eux ou partout ailleurs, à n’importe quel moment et de pouvoir adapter leurs traitements ou leurs apports en sucre pour équilibrer leur maladie. Toutefois, des exa- mens réalisés dans des laboratoires sont nécessaires au moins chaque trimestre. C’est le cas de l’hémoglobine glyquée et de la glycémie à jeun. F.N.H. : Qualifié de maladie sour- noise, le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’amputation, d’accidents cardiaques et vasculaires céré- braux… Comment peut-on prévenir cette maladie aux complications irréversibles ? A. B. : Effectivement, le diabète est consi- déré aujourd’hui comme étant un facteur de risque cardiovasculaire au même titre que l’hypertension artérielle, l’hyperlipidé- mie (excès du cholestérol), etc. On peut aussi le qualifier de tueur silencieux, même si parfois des symptômes tels que la soif ou l’envie fréquente d’uriner se manifestent. Il est important de traiter efficacement son diabète non seulement par les médica- ments, mais aussi par la pratique du sport et par un bon régime pour éviter les com- plications qui peuvent affecter les reins (insuffisance rénale chronique), le cœur (infarctus du myocarde) les yeux (cécité), le cerveau (accidents vasculaires cérébraux), ou les membres inférieurs (gangrène pou- vant conduire aux amputations). Rappelons que dans certains cas, ces complications peuvent aller jusqu’au décès. ◆

La forte augmentation du diabète en Afrique s’ajoute à la pandémie de la Covid-19 et au faible accès aux vaccins. Une analyse de données provenant de 13 pays africains a révélé un taux de létalité de 10,2% chez les patients diabétiques atteints de la Covid-19, contre 2,5% pour l’ensemble des patients atteints du coronavirus. Le taux de létalité chez les personnes atteintes de diabète est également deux fois plus élevé que le taux de létalité chez les patients souffrant d’une quelconque comorbidité. Le diabète altère la capacité de l’organisme à produire ou à utiliser l’insuline, une substance essentielle pour empêcher une augmentation dangereuse du taux de sucre dans le sang. La maladie provoque une inflammation et une mauvaise circulation sanguine, qui accentuent toutes les deux le risque de complications liées à la Covid-19, dont le risque de décès. En Afrique, 70% des personnes atteintes de diabète ignorent qu’elles souffrent de cette maladie chronique. Selon les prévisions de la Fédération internationale du diabète, le nombre de personnes atteintes de diabète en Afrique devrait atteindre 55 millions d’ici 2045, contre 24 millions cette année. La Covid-19 est plusmortelle chez les personnes atteintes de diabète enAfrique, selon l’OMS

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