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CULTURE
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JEUDI 18 NOVEMBRE 2021
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sans débourser un liard. A la veille de la fusion de la BCM avec Wafabank, celle- ci comptait 725 tableaux et 27 sculptures. L’union eut un effet heureux, puisque Wafabank apporta dans sa corbeille près de mille œuvres formant sa collection. Représentative des multiples courants, les collections se soucient moins des affinités esthétiques entre les peintres que de leur rapport à l’histoire de la peinture marocaine. Les acquisitions autrefois spo- radiques devinrent régulières en misant, sans prise de risques cependant, sur les valeurs sûres, comblant ainsi les périodes manquantes. Les jeunes ne seront pas négligés pour autant. Attijariwafa bank leur fournira gracieusement le matériel requis et mettra à leur disposition ateliers et résidences. La SGMB a, elle aussi, mis le cap sur la création esthétique L’action des banques en faveur de l’art ne date pas d’hier, puisque, dès l’aube des années soixante-dix, la SGMB s’est mise à constituer sa collection. Celle- ci a trait exclusivement aux œuvres de Marocains ou d’étrangers qui ont peint le Maroc. Bâtie à chaux et à sable, leur collection renferme plus de 800 tableaux et une cinquantaine de sculptures, dont une partie illumine le siège, tandis que le reste est réparti entre les agences qui forment le réseau de cet établissement. Le patrimoine recueilli par la banque n’est pas constitué des seules œuvres pictu- rales. Il recèle aussi une estimable collec- tion numismatique, un florilège de tapis et un grand nombre de poteries. Autant de somptueux trésors qui furent donnés en partage au public, par le truchement
Aperçu de «Rihla», une exposition tenue à la Galerie d'art Société Générale tout au long de l'année 2019.
d’expos pétries de grâce féconde. Les riches collections de la SGMB hantent le siège – un écrin digne de leur beauté. Les visiteurs peuvent contempler à satié- té les œuvres de peintres qui ont tenu l’art marocain sur les fonts baptismaux ou admirer le talent foisonnant du Nord marocain. Sporadiquement, des exposi- tions viennent meubler l’espace. Elles sont souvent de facture appréciable, pour ne pas dire exceptionnelle. Quand la plupart des lieux d’exposition soutenus par les mécènes aiment à enchaîner les presta- tions, l’Espace d’art Société Générale, lui, se contente d’une prestation par an. Pas de quoi faire la fine bouche, la restriction étant toutefois compensée par la qualité et l’originalité. Encourager la création par le truche- ment d’expos régulières En 2005, l’action de BMCE, filiale d’af- faires d’un groupe bancaire jusque-là
porté plutôt sur l’environnement et l’édu- cation, s’étend désormais à l’art auquel est dévolu un espace d’affichage pou- vant contenir jusqu’à soixante toiles. Contrairement à Attijariwafa bank ou à SGMB, BMCE ne dispose pas d’une collection d’œuvres plastiques, ce qui ne tempère nullement son ardeur à encou- rager la création artistique par le biais d’expositions régulières. Ainsi, ce fut Salah Benjkan qui eut, le premier, les honneurs des cimaises de BMCE, enta- mant ainsi une suite ininterrompue d’ex- hibitions de jeunes peintres. Combien de peintres étaient de par- faits inconnus, et sollicitant l’aide des banques – telle une rampe de lancement – ont pris leur envol ? Car telle est la voca- tion de ces établissements : révéler les talents et mettre en lumière les confir- més. Sans lésiner sur les dépenses. Une exposition coûte 500 à 600.000 DH. De surcroît, elle est systématiquement accompagnée d’un ouvrage, élaboré dans les règles de l’art. Le mécénat bancaire est d’autant plus louable qu’il s’accompagne d’une frus- tration. Celle, pour une banque, de ne pouvoir estimer à sa juste valeur son patrimoine artistique, faute d’un véri- table marché de l’art – ce qui explique pourquoi aucune ne peut se hasarder à recommander l’objet d’art comme un placement fructueux – et du désintérêt du public à la chose artistique. Elles lui ont beau offrir sur un plateau d’argent de superbes expositions, il n’y vient pas. Ainsi, il ne suffit pas d’ouvrir les portes des richesses nationales pour que cha- cun s’y rende. Il faut aussi donner à chacun, au préalable, le goût du plaisir de voir. ◆
La vocation de ces établis-
sements : révéler les talents et mettre en lumière les confirmés. Sans lési- ner sur les dépenses.
En ce qui concerne la Fondation Banque Populaire, celle-ci, depuis sa création en 1984, a mis l’accent sur les activités culturelles, compte tenu du foisonnement des festivals et événementiels. Impliquée dans plusieurs actions pour la promotion des arts et de la culture, elle se positionne aussi en tant que sponsor majeur dans les domaines du théâtre et du 7 ème art. En termes de préservation du patrimoine, la Fondation Banque Populaire a acquis en 1995 le Fonds iconographique du photographe Marcelin Flandrin. Cette col- lection de plus de 40.000 plaques photographiques témoigne non seulement de scènes de la vie quotidienne au Maroc sur toute la première moitié du XX ème siècle, mais aussi du développement de Casablanca, petit port accolé à unemédina transformée en métropole moderne. Trente photos en ont été sélectionnées pour constituer la nouvelle exposition de la Galerie Banque Populaire qui, intitulée «Instantanés de vies», s’y tiendra jusqu’au 19mars 2022. La culture comme vecteur de développement
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