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Le parcours inspirant d’une musicienne de talent

Des amis lui suggéraient depuis long- temps d’enregistrer de la musique new age. Elle écrivait pour les autres mais pourquoi pas pour elle? Un grave et soudain ennui de santé, qui a failli lui coûter la vie, semble avoir servi de déclencheur à cet effet. «J’ai l’impression qu’après une expé- rience comme ça, les gens et les choses que tu aimes prennent plus d’importance. En même temps, tu ressens une certaine légè- reté. Souvent on est porté à se mettre trop de pression. C’est comme si ça m’avait fait: Allez, amuse-toi, assieds-toi et compose, arrête de te prendre au sérieux.» Ainsi, ses deux premiers albums ont vu le jour. Sa musique fait du bien à l’âme, lui dit-on souvent. «Pour moi, c’est le plus beau des compliments», dit-elle en plaçant sa main sur son cœur. Un parcours impressionnant Après ses études secondaires à Cassel- man, Anne Charbonneau s’envole vers le Conservatoire de musique de Toronto. Elle se perfectionne ensuite à l’université, tan- tôt à Montréal, tantôt à Ottawa. Elle revient régulièrement dans l’Est ontarien durant cette période. «Il n’y avait pas de spectacles et moi, je voulais jouer. C’est là que je me suis mise à monter des shows.» C’est ainsi que verront le jour cinq éditions du spectacle Franco- mania et cinq éditions du Dernier Show. Ces dix performances produites entre 1989 et 1994 ont été vues par un large public, à Embrun et Casselman, notamment. Elle fait alors appel aux talents de sa région et contribuera par le fait même à la rencontre entre Raymond Boulerice et Véronic Di- Caire, qui comptent encore aujourd’hui au nombre de ses amis. Elle sait alors qu’elle ne peut envisa- ger sa vie sans la musique et pense que c’est à Montréal qu’elle pourra y établir les contacts nécessaires. Elle met donc le cap sur la métropole. «Je n’avais rien, pas même un contact. J’ai pris mon pack-sac et je suis partie.» Née sous une bonne étoile C’est au hasard qu’elle doit sa rencontre, en 1996, avec Francine Poitras, ancienne chanteuse du spectacle Saltimbanco du Cirque du Soleil. Cette dernière l’invite à contacter son amie, directrice musicale et claviériste, elle aussi issue du même spec- tacle et qui est à préparer un méga évé- nement pour La Ronde, qui sera présenté pendant 10 semaines. Anne Charbonneau

se voit confier le mandat de remplacer la directrice musicale pour la moitié des pres- tations. «J’avais une super coach juste à côté de moi. Ça n’a pas pris de temps que quand c’était ma journée, elle restait chez-elle. C’est là que j’ai découvert une fascination et un immense respect pour ces acrobates-là. C’était tout un univers et un monde musi- cal aussi. Je n’ai jamais grandi en me disant je vais jouer de la musique dans un cirque. C’était comme la révélation. Ça été une très bonne école et je me sens très reconnais- sante.» Le cycle est entamé. À la fin de l’été, on l’a réfère au Cirque Éloize qui doit remplacer sa claviériste et directrice musicale. Son ta- lent, sa flexibilité et son aptitude à travailler sous pression ont été remarqués. C’est ainsi qu’elle fait les plus grandes salles du monde avec le spectacle Excentricus. «C’est là que j’ai découvert que c’était facile pour moi. Il me fallait comprendre l’intensité de la musique et les acrobates pour qu’on arrive à «puncher» en même temps. C’est comme si j’avais un sixième sens. Je me suis retrouvée rapidement à écrire des pièces musicales et souvent à moins de 20 heures d’avis.» Elle y sera pendant trois ans et durant cette période, elle sera approchée par le Cirque du Soleil à plus d’une reprise. Elle attendra la fin de sa belle aventure avec Éloize pour contacter Las Vegas. On lui pro- pose aussitôt un contrat de 20 mois pour le spectacle «O». «Après cinq mois, j’ai reçu un appel. Ils m’ont dit, c’est toi qu’on veut comme chef pour Zumanity (autre spectacle du Cirque du Soleil). Je suis venue les jambes faibles. Je ne m’attendais pas du tout à ça», raconte- t-elle en riant. Elle a finalement accepté et, ce faisant, s’est retrouvée pendant sept ans au sein du Cirque du soleil. Elle parle de l’expérience avec un enthousiasme débordant. Néan- moins, après autant d’années à une cadence d’environ 476 spectacles par année, elle a senti le besoin de reprendre son souffle. Le moment était venu pour elle d’amorcer sa carrière autonome. Elle qui n’a pas adopté Las Vegas sur le champ, a finalement appris à l’apprécier, découvrant quelques-unes de ses beautés cachées, dont les vergers où elle cueille ses fruits et légumes de la mi-février à la mi- novembre. Il en va de même pour les nom-

CHANTAL QUIRION chantal.quirion@eap.on.ca

EMBRUN | Le jour, elle grimpe des mon- tagnes, le soir, elle se produit devant près de 1000 personnes au Rio Casino de Las Vegas. Anne Charbonneau est musicienne pigiste et vit très bien de son art. Elle vit à Las Vegas depuis près de 12 ans. De passage dans la région, elle en profite pour nous raconter sa vie là-bas et pour nous laisser les deux albums qu’elle vient d’enregistrer. Dans l’Est ontarien, plusieurs la décrivent comme l’enfant prodige de Sainte-Rose-de-Prescott. Le regard allumé, elle raconte humble- ment son parcours où l’univers du cirque a tenu une grande place avant qu’elle ne se lance comme pigiste il y a cinq ans. De son passage à La Ronde avec d’anciens membres du spectacle Saltimbanco à sa tournée autour du monde avec le Cirque Éloize, jusqu’à son expérience à Las Vegas au sein du Cirque du Soleil, ses propos sont teintés de passion. Aujourd’hui, elle évolue chaque soir au Rio Casino dans un spectacle hommage à Michael Jackson. «Présentement, c’est mon engagement principal, c’est une heure par soir et on joue sept soirs par semaine. C’est un show génial et ça me permet en plus de faire mon ho- raire. C’est exactement ce dont j’ai besoin en ce moment. Ça me permet de faire autre chose, de jouer avec beaucoup de monde et d’avoir aussi du temps pour moi.» On la retrouve régulièrement dans la co- médie musicale Jersey Boy qui fait un tabac à Vegas. Elle est remplaçante attitrée pour ce classique de Broadway. Elle a aussi son band pour un hommage au groupe The Doors et un band de filles qui se spécialise dans le rock classique. À travers cela, elle écrit la musique de spectacles pour divers artistes, signe des arrangements musicaux et se produit en diverses occasions. Son emploi du temps lui permet de pratiquer sa dernière passion, le hiking, soit lamarche en nature. Depuis son premier coup de cœur en Nouvelle-Zélande, elle collectionne les sommets. Cette passion, elle l’a partage avec son conjoint, lui aussi grand amoureux de la nature. Elle lui doit aussi le design de ses deux pochettes d’albums, A gift for you et True Home.

Photo fournie

Anne Charbonneau pose dans les mon- tagnes près de chez-elle à Las Vegas. Les pochettes de A gift for you et True Home, les deux albums lancés récemment par la musicienne. breuses montagnes environnantes dont les pistes n’ont plus de secret pour elle. Mais s’il y a une chose que la vie lui a apprise, c’est que la musique voulait bien d’elle. À chaque fois où elle aurait pu être tentée de remettre son choix en question, le téléphone a sonné. Ses amis avaient bien raison de lui dire, «Lâche pas Anne». Tous les détails sur la carrière de cette artiste se retrouvent sur son site Internet à l’adresse: www.ancharbmusic.com.

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