LE PARTI QUÉBÉCOIS VA RÉÉVALUER SES SEUILS D’IMMIGRATION ACTUALITÉS
THOMAS LABERGE La Presse Canadienne
Alors que la crise du logement ne cesse de prendre de l’ampleur, le Parti québé- cois (PQ) va réévaluer ses seuils d’immi- gration permanente, actuellement fixés à 35 000 nouveaux arrivants par année. Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamon- don n’a pas voulu donner de détails et a refusé de dire si le PQ envisageait de baisser ses seuils. «Nous allons refaire nos calculs et quand on aura fait notre travail convenablement, on va vous revenir», a-t-il indiqué en point de presse à Alma, mercredi, lors du caucus présessionnel de son parti. Lors du dernier scrutin de 2022, le PQ avait annoncé vouloir réduire les seuils à 35 000 immigrants permanents par année. M. St-Pierre Plamondon a toutefois reconnu que la situation avait bien changé depuis. «C’est vrai qu’à l’élection, non seulement la crise du logement n’était pas aiguë et on n’avait pas toutes les données, mais la question de l’immigration temporaire était presque périphérique. On parlait tout le temps d’immigration permanente», a-t-il indiqué. Il y a actuellement plus d’un demi-million d’immigrants temporaires au Québec.
Le chef pequiste Paul St-Pierre Plamondon, au centre, avec son equipe lors du caucus presessionnel de son parti a Alma, Que., mercredi le 17 janvier 2024. (Thomas Laberge, La Presse Canadienne)
Trudeau est récemment revenu sur la ques- tion de l’immigration. Il reste persuadé qu’une partie de la solution à la crise du logement et à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction réside dans l’accueil d’un plus grand nombre d’immigrants. Mardi, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Justin Trudeau a réaffirmé son intention de porter à 500 000 le nombre annuel d’immigrants tout en faisant part de sa volonté de reprendre le contrôle sur l’immigration temporaire, plus spécifiquement les étudiants étrangers et les travailleurs temporaires qui, selon lui, ont davantage d’impact sur la crise du logement. «Équipe ministrable» Galvanisé par les récents sondages qui placent son parti en première position, le chef péquiste pense déjà à la prochaine élec- tion de 2026. Il compte être moins présent à l’Assemblée nationale pour se promener au Québec en 2024 afin d’identifier son «équipe ministrable». «Lorsqu’on projette en 2026, on veut arriver avec la meilleure équipe possible et le plus haut degré de préparation possible», a-t-il dit. Paul St-Pierre Plamondon a également indiqué qu’il allait être «intraitable» sur la question de la parité homme-femme et qu’il pourrait choisir des candidats pour l’atteindre, plutôt que de laisser le choix aux militants dans des investitures ouvertes. Le PQ fera campagne avec le Bloc Le chef péquiste a terminé la journée de mercredi par une rencontre avec des militants dans une microbrasserie d’Alma. Il a été accueilli par des applaudissements nourris dans une salle comble. Paul St-Pierre Plamondon a rappelé l’im- portance historique de la région pour le PQ et a indiqué qu’il comptait arracher les cinq circonscriptions du Saguenay-Lac-Saint-Jean à la CAQ. «Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est gravé au cœur de l’histoire du PQ. L’esprit indépendantiste, il est déjà là», a-t-il affirmé. C’est le député bloquiste de
Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe – le fils de Gilles Duceppe – qui a présenté le leader péquiste. M. St-Pierre Plamondon a d’ailleurs indiqué que le PQ allait faire
campagne avec le Bloc québécois lors des prochaines élections fédérales. «On sera aux côtés du Bloc !»
«Il s›est dit plusieurs choses absolument mensongères»
Le chef péquiste fait un lien direct entre le nombre d’immigrants au Québec et la crise du logement. Il compte d’ailleurs talonner le gouvernement de François Legault sur le dossier lors de la prochaine session parlementaire qui commence dans deux semaines. Paul St-Pierre Plamondon accuse la Coa- lition avenir Québec (CAQ) de traîner de la patte dans la construction de nouvelles habitations et d’avoir menti à la population québécoise au sujet de l’immigration. «C’est un mensonge que plus d’immi- gration est une solution à la pénurie de main-d’œuvre. Les 30 dernières années le démontrent. C’est un mensonge que de dire que l’immigration permet de solutionner la crise du logement», a-t-il lancé. «Il s’est dit plusieurs choses absolument mensongères et les gens qui ont porté ces mensonges-là, dont la CAQ, dont (la ministre de l’Immigration) Christine Fréchette, doivent être responsables. On ne peut pas dire n’importe quoi sur des sujets importants et ensuite se laver les mains de problèmes aussi sérieux que l’itinérance», a ajouté le chef péquiste. M. St-Pierre Plamondon n’a pas non plus retenu ses coups contre le gouvernement fédéral en citant un article de La Presse Canadienne affirmant que, selon des docu- ments internes, des fonctionnaires fédéraux ont averti le gouvernement du Canada, il y a deux ans, que de fortes augmentations de l’immigration pourraient affecter l’abordabi- lité du logement et les services. «Pendant ce temps, M. (Marc) Miller (le ministre fédéral de l’Immigration) va sur la place publique et dit: ‘’non, il n’y a pas de problème. Ils (les immigrants) vont eux- mêmes construire des logements’. C’est un mensonge délibéré en toute connaissance de cause», a affirmé le chef péquiste. Le premier ministre canadien Justin
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